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22 AVR 2017

« Est-ce vraiment Monsieur Labelle qui nomma notre commune ? » Avec Bernard Beaufrère, nous avons tenu à rectifier les informations contenues dans l’édition de La Dépêche en date du 13 avril dernier

EST-CE VRAIMENT MONSIEUR LABELLE QUI NOMMA NOTRE COMMUNE ?

L’article paru dans votre édition du 13 avril dernier à l’occasion de l’inauguration d’une place Edouard Labelle dans la commune voisine du Vaudreuil n’a pas lassé de nous étonner. 

Nous ne retirerons rien de ce que l’ancien Maire du Vaudreuil a fait de bien ou de mal pour sa commune et, souvent, pour elle seule. Il semble que la rumeur de ses bienfaits ne s’y soit pas éteinte. Nous ne sommes pas les meilleurs juges de cette postérité qui n’a pas franchi nos frontières. Quoi qu’il en soit, il nous a quittés et, pour sa mémoire, pour sa famille, il serait pas correct, même s’il fût, de son vivant, d’une très grande dureté, de redire ce que les ouvriers de son usine de chaussures, par exemple, pourraient lui reprocher, ce que furent ses positions ultra-conservatrices, comment un certain nombre de ses projets, heureusement, n’aboutirent jamais, combien il fut controversé et pas toujours apprécié. Sans changer d’idées, hélas, il avait à la fin de sa vie changé de manières et acquis une certaine onctuosité. Ne retenons que le bon et il y en avait sûrement quelque part.

Mais nous ne pouvons pas ne pas rappeller, car c’est une vérité historique, qu’il fut continuellement hostile à Val-de-Reuil. Il l’a, dès l’origine et pendant des années, combattue sans retenue, sans vision, sans mesure, viscéralement et obsessionnellement. Quasiment à tout propos, il s’en prit violemment, presque personnellement, au maire de l’époque Bernard Amsalem. C’est une différence notable avec ses prédécesseurs au fauteuil municipal des Raoul-Duval qui, avec intelligence, avaient parfaitement saisi l’opportunité que représentait – et continue de représenter – la création de la Ville Nouvelle au bénéfice de leurs administrés et d’un territoire qui s’assoupissait.

Il est exact que l’unique fois où Edouard Labelle ne parût pas s’opposer à la « cité contemporaine » fût lorsque les élus de celle-ci proposèrent d’en changer de nom, alors même que, au paroxysme de leur intolérance, ses contempteurs, invoquant propriété et tribunaux, comme s’il s’agissait de mettre leur village sur le même plan qu’un baril de lessive, exigeaient qu’elle soit débaptisée pour ne pas nuire à l’éclatante pureté du nom bénit de Vaudreuil-Village.

Toutefois, c’est le conseil municipal de l’ensemble urbain du Vaudreuil,  devenu ville nouvelle du Vaudreuil, puis Vaudreuil-Ville-Nouvelle, qui choisit alors – de lui même – que leur commune, la plus jeune de France, s’appelle Val-de-Reuil. Nul ne se souvient que Edouard Labelle a été pour quoi que ce soit dans cette décision qui doit beaucoup à Henri-Marc Papavoine et aux élus de l’époque.

Ce nom, disons le aux jeunes générations, est un clin d’œil ironique aux Valdéroliens, habitants du Vaudreuil, val royal prétendent certains, val rouge pensent beaucoup, commune qui oublia longtemps qu’elle avait été, elle-aussi, créée de toutes pièces à partir de deux hameaux. C’est une répartie malicieuse adressée à leurs cousins naguère chafouins depuis Val-de-Reuil par ceux qui sont devenus des Rolivalois et qui en sont très fiers.

Ces querelles appartiennnent désormais au passé et il est heureux que les deux populations vivent maintenant en très bonne intelligence, laissant, sans que cela leur coûte un sou de budget ou d’impôt, « les enfants d’Edouard » comme ceux de Poses ou de Léry, fréquenter le Théâtre de l’Arsenal, la médiathèque sur la dalle ou notre conservatoire de musique et de danse, être éduqués au Lycée Marc Bloch, profiter de la proximité d’un commissariat de police et d’une caserne de pompiers, pratiquer l’athlétisme au VRAC et la natation dans notre piscine, se promener sur la base de loisirs, aller à Rouen ou Paris depuis notre gare, travailler dans nos parcs d’activité ou bénéficier, pour leurs parents âgés, des services de l’Espages ou de l’ASI.

Bernard BEAUFRERE, ancien conseiller municipal, et Marc-Antoine JAMET, Maire de Val-de-Reuil.

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