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9 JUIN 2011

Cinq conditions sont nécessaires pour sauver M’Real

La réunion en préfecture d’Evreux qui a rassemblé, aujourd’hui 10 juin, représentants de l’Etat, dont la Préfète de l’Eure et un nouveau membre du cabinet de Bruno Le Maire (dont le rythme de remplacement à la table des négociations est presque aussi rapide que celui des titulaires du portefeuille de l’industrie à la table du conseil des ministres, soit trois en trois ans), les représentants du personnel et les collectivités locales laisse une pénible impression de « déjà vu » pour tous ceux qui se battent depuis 2010 pour sauver cette entreprise.

En deux heures, rien de décisif n’a été avancé, rien de concret n’a été proposé. Au contraire, le délégué du Ministère de l’Agriculture a encore évoqué comme il y a six mois, comme il y a un an, comme il y a un an et demi, sur le même dossier et malgré la détresse des plus de 300 salariés menacés, de fantomatiques repreneurs, d’hypothétiques solutions, d’invraisemblables montages sans financements précis, sans le moindre nom, sans aucune référence. A la stupéfaction générale, ce sont les syndicats et les élus de Gauche qui ont apporté des informations et des suggestions aux envoyés gouvernementaux.

Alors que l’usine ferme, on amuse la galerie.

C’est pourquoi avec les autres élus, j’ai exigé que cinq conditions soient remplies pour ramener sérieux et sincérité dans la définition d’une solution.

1) Le site ne peut fermer au 30 septembre, contrairement à ce que la direction a déclaré, car les cabinets de recherche de repreneurs, soi-disant missionnés par l’actionnaire finlandais de M.Real, n’auront jamais le temps en moins de 90 jours d’été de travailler.

2) La transparence doit désormais s’installer dans les négociations et les tractations, les documents, les solutions ne peuvent être tenus secrets par le seul Ministère de l’agriculture. On s’étonne d’ailleurs que le Ministère de l’Industrie soit tenu à l’écart, par qui, au profit de qui et pour quoi, de ce processus. Il faut jouer collectif. Il en va de l’avenir du site.

3) Huit repreneurs auraient été contactés et devraient visiter l’entreprise cette semaine. Aucun ne serait un industriel. Tous seraient des groupes financiers. Il faut souhaiter que ce ne soit ni des dépeceurs, ni des chasseurs de primes. La priorité doit être donnée à une proposition porteuse d’activités et garante d’emplois.

4) Le papier et sa pâte ne peuvent être les seules activités recherchées. La production d’énergie et de chaleur est, notamment, une piste qui doit être explorée. Le maître mot doit être diversification. Aucune idée ne doit être écartée.

5) De même que Alain Le Vern et la région ont clairement indiqué qu’ils soutiendraient financièrement la reprise économique du site d’Alizay, le gouvernement, au lieu de prétendre avoir mobilisé l’Agence française pour les investissements internationaux pour dénicher , dont ce n’est pas le métier ni l’objectif, devrait associer plus fermement le fonds stratégique d’investissement.

C’est à ces conditions que la reprise de M.Real et le maintien des emplois seront de nouveau possibles. Je demande qu’elles soient exigées, obtenues et respectées.

© 2011 Marc-Antoine Jamet , Tous droits réservés / Wordpress