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11 JUIN 2011

Propositions aux militants de la quatrième circonscription

Cher(e) camarade,

Un certain nombre d’événements ont marqué, pour notre parti, les six premiers mois de l’année 2011. Certains sont porteurs d’espoir et je songe, en premier lieu, à l’adoption à l’unanimité de notre projet pour l’élection présidentielle de 2012 comme le proposait notre Première Secrétaire Martine Aubry. D’autres ont été plus tristes. Je n’y reviendrai pas, si ce n’est pour espérer que, dans son rapport entre les hommes et les femmes, notre société évoluera vers plus d’égalité et plus de respect, mais aussi que le système judiciaire américain se contente, un jour, d’aboutir à la vérité sans rechercher l’humiliation de ceux qu’il poursuit. Deux dates, également, ont appelé notre réflexion, car elles sont, je crois, susceptibles de nous éclairer sur la ligne de conduite à adopter à la veille des échéances décisives des douze prochains mois.

Le premier événement qu’il nous faut certainement méditer, ce sont les élections cantonales des 20 et 27 mars derniers. Elles furent, comme l’avaient été les régionales, une victoire, une belle victoire qui a permis à la majorité de Gauche conduite par Jean-Louis Destans de continuer son travail au service du département, de son avenir, de ses habitants.

Sur les cantons de la quatrième circonscription de l’Eure, les candidats de Gauche ont réalisé un grand chelem. Nous devons cette réussite à Bruno Questel qui, portant la jeunesse et le renouvellement, réalise un remarquable résultat, à Daniel Leho dont l’expérience, le dynamisme, la popularité, ont été une nouvelle fois salués, à Leslie Cléret qui a su, dans l’imbroglio lovérien, trouver le chemin du succès au terme d’une campagne dure. Je n’oublie pas Richard Jacquet qui a contribué, avec courage, comme sa suppléante Jacqueline Pons, à ancrer le parti socialiste sur le canton de Pont-de-L’Arche. Je veux évidemment associer à ce tableau le nom de Jean-Luc Récher auquel les électeurs ont témoigné d’une fidélité qui est la récompense d’un immense travail. Ils ont mérité les félicitations que nous leur avons, tous, adressées.

Cette victoire est cependant derrière nous, alors que les dangers, les craintes, les inquiétudes qui l’ont accompagnée demeurent.

1) Le premier de ses dangers, nous l’avons tous souligné, c’est l’abstention devenue le premier parti de l’Eure. Elle a plusieurs motivations : le populisme, l’indifférence, la crise, le découragement. C’est notre premier combat que de retrouver dans cette majorité taiseuse, parfois boudeuse, souvent malheureuse, une partie des forces qui nous feront gagner demain.
Les femmes et les hommes de bonne volonté ne peuvent déserter. Réunions, marchés, tracts, il faut se rassembler, retrouver l’espoir, l’enthousiasme et, surtout, savoir les communiquer.
C’est aussi une question d’envie, une question d’image, une question d’élan. On rejoint ou on retrouve une force en mouvement, pas un bloc immobile.

2) Le deuxième danger, c’est celui de la vague « brune marine » qui a recueilli des pourcentages de voix politiquement impressionnants, donc moralement catastrophiques. Sur le canton de Louviers-nord, le Front national avoisine les 40% au second tour, avec des scores au sommet sur les communes de Vironvay et d’Incarville. Sur le canton des Andelys, la défaite injuste de Laure Dael, notre amie et camarade, est une triste illustration des dérives de l’UMP départementale et de ses manipulations. La droite, sur notre territoire, est déjà celle que nous subirons demain : celle de l’alliance décomplexée avec l’extrême-droite qui reste raciste, xénophobe, ennemie des ouvriers et des classes sociales défavorisées. La droite, dirigée d’une main de fer par le Ministre Le Maire, est, dans l’Eure, celle de toujours, celle du SAC et de Tomasini, celle des coups tordus, prête à perdre son âme pour emporter une élection. Aujourd’hui que l’actualité est plus diverse, le Front national donne l’impression de rentrer dans sa tanière. C’est sa tactique habituelle. Il ressortira à la veille des scrutins de 2012 plus fort, plus agressif, plus injuste, si nous ne l’avons pas dénoncé et combattu avant, non pas en nous plaignant, en râlant, en pleurant, mais parce que le combat pour les libertés et les droits de l’homme est notre flambeau, en défendant nos valeurs et nos principes, en avançant nos idées économiques, sociales et sociétales. Ce n’est pas sur le territoire choisi par l’adversaire que l’on gagne les batailles. Retraites, pouvoir d’achat, condition des jeunes, éducation, santé, logement, voilà nos sujets.

3) Car le troisième danger, c’est l’absence manifeste des idées, projet contre projet, faiblesse à laquelle trop longtemps, localement, nationalement, nous avons prêté le flanc.
C’est pour cela qu’une distance frileuse s’est instaurée entre nous et nos alliés naturels, syndicats et associations. La démocratie est un moteur à deux pistons, qui a besoin que deux forces s’affrontent pour fonctionner : la Gauche contre la Droite, le mouvement contre le conservatisme, le changement contre la réaction. Ce débat, lors des élections cantonales, la Droite l’a refusé, se dissimulant derrière des étiquettes « divers ». Mais nous avons su la débusquer. Il faut continuer à marquer cette différence. Terre pendant longtemps radicale, l’Eure a encore un journal qui s’appelle La Dépêche et ne déteste pas que le cassoulet du compromis, de la cogestion, de la combine, masque, de temps à autre, les principes de Mendès France. Quand on ne fait plus de politique, les citoyens désertent les urnes.

Quand on ne fait plus de politique, d’autres en font à votre place. C’est pour cela que le travail accompli depuis plusieurs mois par la direction de notre parti, au niveau national, marque un réveil indispensable qu’il faut relayer, au quotidien, dans nos villes et villages de l’Eure.

Le second de nos grands rendez-vous fut l’anniversaire d’une belle victoire : celle de François Mitterrand, élu Président de la République le 10 mai 1981. Val-de-Reuil a fêté cet anniversaire comme il se doit. Vous avez été près de 600, 30 ans après, à partager avec nous ce moment. D’Heudebouville avec Hubert Zoutu, de Gaillon avec Bernard Le Dilavrec, de Louviers avec Christian Renoncourt, des Andelys, de Vernon, d’Evreux vous êtes venus.
Les militants de la section y ont été très sensibles et vous en remercient. Ces rassemblements ont un sens, celui de la fraternité, une utilité, nous mobiliser.

Au-delà de son caractère commémoriel, cette journée est donc un point de départ. Les socialistes et la Gauche toute entière, diverse et réunie, peuvent, dans le contexte difficile que nous vivons, s’en inspirer pour reprendre espoir. Unité, clarté, volonté, ces trois mots d’ordre et la notion de rupture, sous l’impulsion de François Mitterrand, ont fait gagner notre camp et permis que bien des réformes, de vraies réformes, puissent aboutir : abolition de la peine de mort, lois sur le travail, retraite à 60 ans, cinquième semaine de congés payés, libération des ondes. Localement, au sein de notre parti, je souhaite que nous adoptions, ensemble, cette stratégie. L’heure n’est pas aux aventures individuelles, aux querelles, aux actions irréfléchies, mais, définitivement, au jeu collectif. Cela passe par un engagement politique et solidaire renouvelé, réaffirmé, seule démarche susceptible d’aider notre candidat – ou notre candidate – à l’élection présidentielle, puis de créer une dynamique forte pour les échéances législatives qui suivront et le renouveau qu’elles amèneront. Mais nous ne sommes plus en 1981. Le temps et les hommes ont changé. Là encore, si nous ne bougeons pas, si nous n’existons pas, si nous n’évoluons pas, nos adversaires sauront, hélas, pour le pire présenter de nouveaux visages et de nouvelles idées. Autant de pièges dans lesquels ceux qui nous conduiront doivent éviter de nous faire tomber.

C’est pourquoi je suggère, pour que nous préparions l’année qui est devant nous, avant de désigner nos candidats que nous réfléchissions à trois propositions. Il en est d’autres très certainement. Nous pourrions discuter de toutes dans une convention ou un rassemblement des militants socialistes à l’échelle de notre territoire.

1) Un premier chantier pourrait s’ouvrir. Faire que trois de nos sections, Louviers, Pont-de-L’Arche et Val-de-Reuil, si proches et pourtant encore éloignées, inscrites dans la même géographie, dans le même espace économique et démographique, qui partagent les mêmes valeurs, celles de la République sociale et de l’Etat laïc, œuvrent d’un commun accord à leur devenir politique. Nous rencontrons les mêmes difficultés, nous imaginons souvent les mêmes réponses. Franchissons le pas, tout en conservant nos identités. Rassemblons-nous plus souvent et travaillons ensemble à dire ce qu’est la vraie Gauche, à vaincre la droite, à chasser l’extrême-droite. Nous en avons tous envie. Donnons-nous en les moyens. Nous deviendrons une force.

2) Nous nous revendiquons de Gauche ou socialistes dans nos communes, où nous animons des groupes politiques. Faisons de même dans nos agglomérations, qui en sont le rassemblement. A la Communauté d’agglomération Seine-Eure, l’urgence serait à la constitution d’un groupe des délégués socialistes. Ce n’est certes pas une collectivité territoriale, mais nous y gagnerions en clarté, en lisibilité et en efficacité. Le récent débat sur le pôle métropolitain avec la CREA l’a encore démontré.

3) De façon générale, discutons davantage. Imaginons les outils – peut-être un journal commun ? Un site internet commun ? – qui nous permettraient de créer un débat permanent entre militants, de donner un nouvel élan à notre engagement, de construire de nouvelles victoires. Nous avons devant nous un vaste chantier à ouvrir. Il me semble obligatoire et pourrait mobiliser chacun d’entre nous.
Je serais heureux de recueillir ton avis sur cette démarche. Je me tiens à ta disposition pour envisager avec toi, si jamais elles recevaient ton soutien, la mise en œuvre de ces propositions. Je suis prêt à en défendre l’utilité et l’intérêt dans des réunions que nous organiserions.

Reçois, cher(e) camarade, mes amitiés socialistes les plus sincères.

Marc-Antoine JAMET

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