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14 JUIL 2011

Cérémonie du 14 juillet – Discours au Monument Mémoire et Paix

Depuis le 6 juillet 1880 et Jules Grévy, sous les trois couleurs de notre drapeau, au son de la Marseillaise qui est notre hymne national, le 14 juillet est le jour où se rassemble la Nation, unie et indivisible, celle qui appartient à tous et n’est la propriété de personne, celle qui surmonte les clivages et les différences comme nous le faisons ici à Val-de-Reuil pour dire notre appartenance collective à la France. C’est un jour où nos valeurs, l’égalité, la liberté, la fraternité doivent nous aider à faire reculer nos peurs et nos frayeurs.

La peur des conflits et de la guerre, qu’elle soit ouverte ou larvée comme en Libye, en Côte d’Ivoire, en Afghanistan et nous devons penser ce matin à ces hommes, qui par idéal ou par nécessité, risquent leur vie et, parfois, la donnent dans les rangs de nos armées. Ils ont 20 ans, l’âge de nos enfants et ils se font tuer à l’autre bout du monde. Nous leur devons
notre hommage et notre admiration, ce que Clemenceau martelait en disant qu’ « ils ont des droits sur nous ». Nous pensons à leur famille que le deuil a frappée, comme à nos militaires engagés contre le terrorisme ou la tyrannie. Il faut également penser à nos otages retenus par des ravisseurs qui défient la démocratie et réclament des rançons.

La peur, elle est aussi économique lorsque l’on voit que nos pays sont le jeu de la lutte mortifère qui oppose les spéculateurs et les agences de notation. J’étais cette semaine avec un groupe de maires de villes de la rénovation urbaine et la moitié d’entre eux éprouvaient des difficultés pour trouver une banque qui leur permette de lever leurs emprunts. Cette même semaine, nous avons à Val-de-Reuil refinancé le tiers de notre dette et sécurisé normalement les années 2012 et 2013. Mais que sera la suite ? La peur de la nature et du rapport que l’homme entretient avec elle à Fukushima.

La peur du lendemain, qui est bien souvent sociale. Quel emploi pour moi à la rentrée, se disent les salariés de Tyco et maintenant de M’Real ? Quelle éducation pour nos enfants alors que les classes ferment ? Quel service public alors qu’il n’y a plus d’argent dans les caisses de l’Etat ? Quelle retraite et quelle santé pour les travailleurs, les familles, les défavorisés ? C’est-à-dire quelle vie ? 7% des 23 millions de salariés vivent en dessous du seuil de pauvreté.

Et puis il y a la peur de l’autre, conséquence elle-même des autres peurs, qui est à l’origine du repli individualiste ou de l’excès populiste, deux maladies que subit l’Europe et dont notre commune a guéri, comme elle a guéri des violences et de l’insécurité ainsi que le commissaire de police me le disait cette semaine, soulignant qu’elle avait colossalement baissé par
rapport à l’année dernière, même si elle exige de poursuivre nos efforts. D’où l’importance de ce visage uni que nous montrons autour de ce monument et au nom de nos 16 000 concitoyens. Il y a des jours pour la diversité de nos 80 nationalités qui sont une richesse, mais il est aussi des grands rendez-vous où chacun doit se fondre, s’intégrer dans quelque chose qui le dépasse, l’Etat, la Patrie, la Nation, quel que soit le nom que l’on donne à la France. C’est ainsi que l’on n’opposera pas les gens les uns contre les autres : riches contre pauvres, jeunes contre vieux, public contre privé, ceux qui ont toujours vécu ici et ceux dont les parents sont venus de là-bas. D’une certaine façon, se regrouper autour de notre monument, c’est affirmer que Léry et Danthiady sont aussi loin ou aussi près de nous. Plus sûrs de nous, plus solidaires, sachant où nous allons, nous serons plus forts et davantage capables de nous ouvrir, de dialoguer, d’écouter.

Le 14 juillet, ce n’est pas seulement la prise de la Bastille ou la fête de la fédération. Ainsi que me le disait Christophe Coplo, « le 14 juillet, c’est un jour où il faut être là ». Pour se souvenir avec les anciens combattants. Pour se retrouver avec nos partenaires et nos amis comme la nouvelle directrice du centre de détention des Vignettes que je salue.

Pour se féliciter de ce que nous avons fait car notre Ville avance, invente, progresse. Pour espérer et l’espoir se prépare. Nous avons de grands chantiers qui ne s’arrêtent pas à l’ANRU. Ils donnent la priorité au
collectif et à l’avenir :

– réduire la facture numérique avec la fibre optique accessible à bas prix pour tous permettant d’innombrables services ;
– améliorer les conditions de transports avec la gare SNCF qui sera rénovée d’ici 2013, chantier intercommunal que tous devraient appuyer ;
– embellir notre ville, avec notamment le nouveau centre technique municipal confié à un architecte américain pour que nos agents travaillent dans de bonnes conditions ;
– réduire notre dette comme nous le négocions encore actuellement et ne pas augmenter les impôts pour ne pas reporter le coût de nos dépenses sur les prochaines générations ;
– faire que Val-de-Reuil compte parmi les villes élues du Programme national de rénovation urbaine de deuxième génération (PNRU2) en octobre prochain ;
– renforcer le pôle éducatif avec un internat d’excellence et pourquoi pas une fondation ou un groupement d’intérêt public permettant aux entreprises de notre territoire de financer l’égalité des chances devant les études ;
– donner une meilleure place à la culture avec l’édification du théâtre de l’Arsenal ;
– densifier le lien social et nous accueillerons en septembre la présidente de l’Acsé et le Haut Conseil à l’Intégration pour profiter de leur expertise.

Un projet a été préparé à leur attention. Je voudrais que les conseillers municipaux s’en emparent pour le porter, de telle manière que nous puissions être pilotes en la matière. C’est un gros travail que nous devons mener. Il faut s’en servir un peu comme un second programme municipal que nous ne devrons pas lâcher, car ses effets positifs se feront sentir au service des plus faibles et des plus démunis de nos concitoyens.

Si tout n’est pas facile au quotidien, dans un an, la parole sera donnée aux citoyens pour choisir leur président et leur gouvernement. Je pense que certains aimeraient que tout, désignation du candidat, programme, campagne, se fasse autour du consensus qui n’est jamais que la figure maquillée du compromis qui, parce qu’il étouffe les débats, nous a déjà fait tant de mal, singulièrement dans ce département. Je ne suis pas certain que le passe-partout, les plus petits dénominateurs, soient la meilleure chose dans les élections législatives comme dans les élections présidentielles. Je crois au contraire que les élections sont une occasion de discuter. Plutôt que les tactiques de 1995, de 2001, de 2007 ou d’avant qui ont vieilli, adoptons pour désigner nos candidats locaux la méthode des primaires. Il n’y a aucune raison que dans la presse ou dans de petits cercles, une poignée d’influents désignent des « hommes providentiels ». Notre territoire a davantage besoin de projets que de petites phrases. On ne fait pas de politique en dénonçant les fautes de syntaxe de ses adversaires, mais en combattant la nocivité de leurs idées.

Voilà le programme de l’année, voilà ce que je voulais dire pour un 14 juillet qui n’est pas un bilan, qui n’est pas un programme mais qui est aussi un moyen pour nous de dire où va la commune, comment elle s’intègre dans notre pays et comment, tous ensemble, collectivement, nous pourrons faire en sorte qu’elle aille mieux.

© 2011 Marc-Antoine Jamet , Tous droits réservés / Wordpress