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22 JUIN 2017

J’intervenais aujourd’hui lors de la 2ème cérémonie de remise des Cosmetic Victories

Discours de M. Marc-Antoine JAMET

Président du pôle de compétitivité Cosmetic Valley

Cérémonie de remise des Cosmetic Victories

Jeudi 22 juin 2017 à midi

Auditorium de LVMH – 22, avenue Montaigne – 75008 Paris

Chers amis,

Je voudrais remercier avant tout le Président du Groupe LVMH, Bernard Arnault, d’avoir accepté de nous recevoir au 22 Montaigne, ce qui était logique, cohérent, presque obligatoire, puisqu’il avait accepté, voici 6 ans, déjà que LVMH, leader mondial du luxe, préside la Cosmetic Valley ce dont nous lui sommes reconnaissants. Nous voici donc à l’ombre et au frais, dans l’ancien grand studio de France 2, qui abritait jadis l’Heure de Vérité et Stade 2, émissions qui forment un bon résumé de ce marathon, de cette course d’obstacles, de ce steeple-chase que les candidats ont dû subir avant que notre jury les auditionne ce matin.

Je veux remercier également Jean-Luc Ansel, père-fondateur de la Cosmetic Valley avec Jean-Paul Guerlain que Olivier Echaudemaison, notre make-up wizard, connait bien. En parvenant à convaincre de les rejoindre Jean-Michel Blanquer, alors patron de l’Essec, depuis parti sous des cieux plus gouvernementaux, ils ont puisé dans leur imagination, énergie chez eux éternellement renouvelable, et dans leur portefeuille, avant même toute réforme fiscale ce qui est intrépide, pour créer et doter les Cosmetic Victories.

Ces prix sont une manière de donner plus de visibilité à la Cosmetic Valley. C’est elle qui nous réunit ce matin. On me demande de vous la décrire. Je ne vous ferai pas l’injure de penser que vous ne la connaissez pas. Je vous en rappellerai simplement les caractéristiques essentielles.

Elle est un pôle de compétitivité particulièrement performant qui allie des grands groupes, des PME, des TPE, pratique le décloisonnement productif en alliant des laboratoires privés ou publics dans ce qu’on appellerait un « tissu industriel à l’allemande », si nous fabriquions des voitures, des trains, des avions, des fusées et non des crèmes ou des parfums, bref si on ne nous accusait pas du crime de superficialité au prétexte qu’il n’y a pas d’acier dans ce que nous fabriquons.

Pourtant, en emmenant des entreprises à la conquête de l’international, en formant leurs cadres et leurs chercheurs, en multipliant les projets industriels, en mutualisant, en échangeant, en regroupant, ensemble, nous sommes devenus plus forts, plus puissants, plus entreprenants, offrant à notre pays une place de leader mondial et son second excèdent commercial.

Mais ne nous endormons pas sur ces lauriers à peine coupés. L’histoire la plus récente montre que les dinosaures, les mammouths, les mastodontes sont, dans la vie politique ou dans la vie économique, toujours menacés d’extinctions, s’ils ne sont pas agiles, habiles, mobiles. Alors nous avons essayé de nous faire légers, virevoltants et disruptifs. Il le fallait !

En effet, nous ne sommes pas dans notre secteur le plus gros marché. Ce sont la Chine ou les Etats-Unis. Nous n’avons pas la plus grosse force de frappe industrielle. Nous n’avons pas les coûts salariaux les plus bas. Nous sommes entourés de concurrents anciens, japonais ou américains, proches, à Barcelone, Londres, Crémone et Hambourg, plus récents à Séoul ou Taïwan. Rien ne nous a été donné. Rien ne nous est acquis.

Aussi avons-nous décidé de faire notre révolution culturelle et de nous transformer, de nous métamorphoser autour de la marque France, du « Made in France », en nous appuyant sur les quatre piliers qui font sa qualité, sa notoriété, sa renommée, les quatre colonnes sur lesquelles s’est construit notre succès : la sécurité absolue des produits, la protection parfaite de l’environnement, l’authenticité de nos recettes, de nos méthodes et de nos ingrédients qu’ils aillent puiser dans les molécules artificielles de Firmenich comme dans la cosmétopée des Iles Marquises, et l’innovation qui est notre fer de lance, notre étendard. Elle est notre plus-value intellectuelle. Elle est notre valeur ajoutée civilisationnelle. Elle est notre avantage comparatif dans la mondialisation.

Pour cela, nous avons conçu un plan en quatre temps :

  1. Redonner à la France une vitrine internationale à Paris, brillante et observée, autour du thème de la modernité. Inauguré par Emmanuel Macron en 2015, à qui il semble que cela a porté chance récemment, par Xavier Niel en 2016, c’est désormais chose faite avec notre salon « Cosmetics 360 ». Cet évènement réunira donc en octobre prochain, au Carrousel du Louvre, avec des espaces d’Open Innovation et de co-working dédiés aux jeunes pouces qui pourront pitcher, plusieurs centaines d’exposants et une cinquantaine de pays, pour sa 3ème édition.

  1. De manière volontariste, nous avons décidé que 10% des 150 projets industriels que nous menons actuellement pour 300 millions d’Euros seront numériques, électroniques et digitaux qu’il s’agisse de big data, de didacticiels, d’objets connectés, d’asservissements pour ordinateurs.

  1. Nous avons aussi décidé d’attirer à nous les start-ups, en créant la plate-forme Cosmet-up pour les soutenir, en montant un incubateur à Chartres et en plaçant nos poulains sous l’ombrelle de LVMH à Vivatech pour participer à cette « Nation de Start-ups» qu’appelle de ses vœux le Président de la République. Nous avons aujourd’hui parmi nous un fleuron de ces petites merveilles que nous avons présentées à Bernard Arnault jeudi dernier et qui va enchanter Claude Martinez, le président de Parfums et Cosmétiques Dior qui nous fait l’amitié et l’honneur d’être avec nous. Il s’agit de Ink & Out, fondé par Benjamin de Blanzy qui a inventé un vernis qui change durablement de couleur lorsqu’on passe ses doigts sous l’eau froide ou chaude.

  1. Enfin nous avons décidé de nous mobiliser, de prendre de votre temps et de vous réunir ce matin, en créant les « Cosmetic Victories» et en attribuant deux prix à des innovations, à des avancées de la connaissance, l’un industriel et grand public, l’autre scientifique et académique, afin de les populariser comme nous l’avons fait, l’année dernière, avec le masque connecté MAPO.

Pour cela nous avons réuni un jury d’exception par son ouverture et sa compétence.

– Avec des professionnels et je veux saluer mon amie Natalie Bader la présidente de Clarins, François Demachy le nez de Dior que je revois encore cueillant quelques herbes le long d’un chemin à Grasse, Simon Dufeigneux de Sisley.

– Avec des experts incontestables comme Bruno Bavouzet, président de LVMH Recherche et Patrice Bellon, président de la Société Française de Cosmétologie auxquels rien de ce qui fait la chimie des parfums, l’alchimie devrait-on dire, n’est étranger.

– Avec nos grands partenaires du CNRS représenté par sa directrice de l’innovation Marie-Pierre Comets et la BPI représentée par sa directrice des partenariats, Laure Reinhart qui nous apportent sérieux et rigueur.

– Avec les garants et fondateurs de ce prix : l’Essec, dont Julien Morel portera la voix, et la Cosmetic Valley incarnée par son fondateur Jean-Luc Ansel.

Enfin, il nous fallait une personnalité qualifiée, un grand témoin, un œil extérieur. Qui aurait pu mieux jouer ce rôle que Axelle Tessandier qui donne ses avis, ses conseils au chef de l’Etat en matière de transition numérique et, après avoir passé cinq ans aux Etats-Unis, a ouvert une agence, AXL, pour en faire profiter les entrepreneurs français ?

Nous voilà désormais au pied du mur. Nous avons reçu plusieurs centaines de dossiers venus du monde entier, onguents américains, packaging allemand, antioxydants tchèques, collagène Taiwanais. Nous en avons instruits 60, grâce à un comité de sélection de très haut niveau. Nous en avons auditionné 6. Il y aura ce matin deux lauréats pour deux prix. C’est la loi cruelle des concours. Dura lex, sed lex !

Je suis impatient de les voir récompensés, mais je ne veux pas conclure, après avoir remercié mes équipes du secrétariat général, celles de la direction de la communication de LVMH et les jeunes collaborateurs de la Cosmetic Valley, sans tirer mon chapeau aux chercheurs, aux doctorants, aux entrepreneurs, à tous les talents qui forment l’éco-système de la « Beauty Tech », à vous tous qui présidez aux noces de la cosmétique et du digital, et qui offrent à nos produits de salle de bain et de sacs à main un avenir subtil, prospère et technologique dans le monde de la personnalisation, de la sophistication et de l’hyper innovation.

 

 

 

 

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