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6 MAR 2016

Armée et Nation : l’indispensable communion démocratique et républicaine – Contribution au Carrefour de la Défense de l’Eure

Entre l’Armée et la Nation, le lien est politiquement indispensable. Pas d’armée républicaine qui ne soit, pour justifier son existence, au service de la Nation. Pas de Nation respectée et puissante qui ne puisse s’appuyer, pour la défendre, sur une armée puissante et respectée. Ce lien autrefois était évident. Génération après génération, les jeunes Français passaient douze mois à servir leur pays dans un cadre militaire. Certains s’y ennuyaient prodigieusement. Préjugés, hostilité, incompatibilité, ils y mettaient parfois du leur. Mais, le plus souvent, ils n’en étaient pas responsables. L’institution avait vieilli. Ses moyens étaient dérisoires et ses objectifs, faute d’un ennemi clairement désigné, effacés. D’autres s’en souviennent comme d’une période d’apprentissage et d’accomplissement. Ce fût mon cas.

Nous étions en 1983. Major de ma promotion d’EOR, je fus nommé à la tête d’un Groupement d’Instruction, à Satory, dans un régiment de la 2eme DB qui souffrait d’une pénurie d’officiers. On ne se contentait pas d’y marcher en ordre et en cadence. J’y ai découvert et partagé, avec les 500 jeunes appelés qui m’ont été confiés au fil des mois, les techniques du tir et du combat, la conduite des semi-remorques, des bus et des motos, les méthodes d’enseignement de la lecture et de la natation, beaucoup d’autres choses encore. J’y ai trouvé une véritable fraternité autour des valeurs qu’exigent l’honneur et la Patrie. J’ai appris à commander des hommes, à leur communiquer des ordres et à veiller sur eux. Beaucoup ont fait preuve à mon égard d’amitié. J’en suis fier. On sait que le Président de la République Jacques Chirac a mis fin à ce système et que, depuis, il n’a pas été remplacé. Pour que de nouveau, les Français de toute origine, race, situation, religion, opinion, classe sociale, se connaissent, se rencontrent, se fondent dans un creuset, le service national, devenu civique et solidaire, devrait être généralisé. Malheureusment, ce n’est pas le cas.

Quoi qu’il en soit, aujourd’hui, la nécessité d’une force armée pour protéger notre pays est de nouveau évidente. L’évolution du monde nous l’a rappelé. Dans l’Eure, à Evreux et Val-de-Reuil, nous mesurons l’importance de la base aérienne 105 et du bassin des carènes. En France, des soldats en armes patrouillent dans nos villes. Tout autour du monde, les unités de l’armée française se battent au Mali et dans la bande sahélienne, pourchassent les mercenaires, les escrocs et les nervis du soi disant Etat islamique en Syrie, en Irak et, peut-être, en Libye, assurent aux émirats arabes unis et sur une large partie du continent africain les missions que prévoient nos accords de défense, répondent aux mandats de l’Organisation des Nations Unies justifiant notre siège permanent au Conseil de Sécurité, matérialisent sur les mers, dans les airs, comme sur terre, la présence de la République Française, de ses idées et de ses principes, jusqu’à nos frontières les plus lointaines. A 20 ans, nombre de ces engagés mènent, pour nous, une guerre cruelle et dangereuse. Ils comptent des morts et des blessés. Ils combattent en notre nom.

Officiers, sous-officiers et militaires du rang, ces femmes et ces hommes qui risquent leur vie, donnent leur énergie, offrent leurs compétence et leur jeunesse, ne méritent pas seulement notre reconnaissance et notre admiration. Nous leur devons un soutien sans faille et une vraie proximité. Nous nous devons d’être à leurs côtés dans la sympathie et la compréhension. C’est en cela que le lien Armée/Nation a changé. Imposé, immanent, irréfragable, naguère, il se doit d’être aujourd’hui spontané, expliqué, accepté. Comme Maire de la plus jeune commune de France, Ville faite de diversités et de particularités, je participe à la construction et à la consolidation de notre identité profondément française, à chaque manifestation patriotique, à chaque événement national, en invitant chacune, en invitant chacun à célébrer la communion entre Armée et Nation. C’est un des piliers de notre démocratie. Il doit être solide. Il doit être vivant.

Marc-Antoine JAMET, Maire de Val-de-Reuil, Conseiller régional de Normandie, Premier Secrétaire de la Fédération du Parti Socialiste de l’Eure (Commandant de réserve)

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