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8 AVR 2013

En cherchant son portefeuille dans un caniveau, Libération n’a pas perdu que la tête. Il a perdu son âme.

Entre l’honnêteté totale, absolue, vue, constatée et admirée, au plus près, depuis 30 ans et les rumeurs débilitantes de Libération, le choix est simple. Derrière Laurent Fabius.

Mille fois et jusque sous mes yeux, l’élu normand aurait pu embrasser une carrière différente, plus généreuse et moins dolente, à son propre service, à celui d’une faction, d’une élite ou bien d’une entreprise. Il n’y a jamais cédé. Son intelligence et son talent lui auraient, sans la moindre difficulté, permis d’aller vers d’autres horizons. Il n’a jamais varié de la ligne qu’il s’était fixée. Un destin contrarié aurait pu le décevoir ou le décourager. Il n’en a démontré, encore aujourd’hui au Mali, aux Nations Unies, à la tête de notre diplomatie, qu’une ardeur inégalée. Sa naissance ou son expérience, comme tant d’autres, aurait pu lentement l’éloigner des causes les plus dures, les plus désespérées. L’adage ne dit-il pas : « on grandit à gauche, on vieillit à droite ». Demeuré fidèle à ses idées, à ses valeurs, à ses combats, il n’a jamais renoncé à défendre les plus faibles, les plus nombreux. De nous, socialistes de l’Eure, vers lui qui nous a aidés et donné, vont le respect, la reconnaissance et, surtout, ce beau sentiment indissociable de la confiance, l’amitié.

Alors, il faut cette fois élever la voix. Avoir, à juste titre, condamné le jour d’avant un homme qui, moralement, a failli, maladivement, nous a collectivement trompés, ne donne pas, le jour d’après, le droit, en imprimant n’importe quoi, de s’en prendre à un autre homme qui, lui, nous a guidés, inspirés, honorés en 1981, en 1997, en 2012.

En des temps troublés plus qu’à l’ordinaire, la panique n’est pas une méthode d’information. L’injure n’est pas une ligne éditoriale. La rumeur n’est pas un fait. La diffamation n’est pas un filon. Ce n’est pas que la violence qui a fait Jean-Paul Sartre, c’est la pensée. Ce n’est pas l’outrance qui a fait Serge July, c’est le courage. Salir un homme par désinvolture, mettre en cause son honneur par facilité, oublier son dévouement au service public, à l’intérêt général, par commodité, était autrefois le lot sinistre des populistes et des poujadistes. Pourquoi ajouter à un scandale immense une injustice odieuse ? Un journal qui a tardé à dénoncer le premier a cru utile d’imaginer la seconde. Pour aller à la pêche aux lecteurs. Libération, en prétendant retrouver son portefeuille dans un caniveau, n’a pas perdu « la tête ». Il a perdu son âme.

© 2011 Marc-Antoine Jamet , Tous droits réservés / Wordpress