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2 SEPT 2011

La Dépêche de Louviers

Entretien avec Marc-Antoine JAMET, maire de Val-de-Reuil

La Dépêche de Louviers – Vendredi 2 septembre 2011

LEGISLATIVES : « JE SUIS CAPABLE DE FAIRE GAGNER MON CAMP »

Crise économique, élections présidentielles, l’année qui commence s’annonce chargée. Marc-Antoine Jamet, maire de Val-de-Reuil, répond à nos questions.

Quels sont les grands chantiers de Val-de-Reuil pour l’année qui commence ?

C’est avant tout la transformation du plan de rénovation urbaine (PNRU) première génération qui se termine le 16 septembre. Pour le PNRU 2, les villes sont moins nombreuses et auront des financements moins importants. Pour le premier on a eu 100 millions d’euros, là je pense qu’on en aura 40, pour des projets plus tournés vers la croissance et vers l’emploi que vers la pure rénovation urbaine.

Autre grand chantier : rebâtir un projet social à Val-de-Reuil. Nous avons trop été dans l’investissement, la construction.

Si Val-de-Reuil est choisi, comment seront utilisé ces 40 millions?

Ça permettra d’implanter des entreprises notamment autour de la gare et du rond-point des Clouets. Un hôtel du groupe Taittinger va venir s’installer derrière l’hôtel d’entreprises. Deux restaurants doivent également ouvrir dont Pizza Del’Arte. Pour moi, cette zone est une zone tertiaire. Les datacenters nous ont permis d’avoir des revenus considérables en terme de taxe foncière mais ne créent pas d’emplois.

Là, je voudrais qu’on soit davantage dans le tertiaire. Les postes de sécurité, de restauration, de nettoyages, offerts par les hôtels créent de l’emploi pour mes habitants. On a rigolé quand j’ai fait venir Mac Donald’s ou Buffalo Grill mais ils fonctionnent 7 jours sur 7 et emploient des gens non-qualifiés, souvent jeunes…

L’année s’annonce difficile d’un point de vue budgétaire. Val-de-Reuil est-elle prête à affronter la rigueur ?

Je suis dans une situation où j’ai remboursé une grande part de ma dette, les emprunts sont assurés, les recettes ont augmenté mais pas les impôts, donc oui, je suis prêt. Je ne subirai pas la tourmente que d’autres vont subir. Mais, les 11 milliards [de réduction des dépenses publiques (ndlr)] me font très peur. Ces économies seront faites sur les crédits d’opérations nouvelles ou d’aides aux collectivités locales. Ça va être terrible. D’autant que 10 % des Rolivalois sont au chômage. La ville compte beaucoup d’intérimaires qui servent de variable d’ajustement en temps de crise. La ville va mieux, mais elle reste une ville pauvre.

A LA CASE : DEFINIR DES PRIORITES

Les derniers conseils d’agglomération se sont déroulés dans une ambiance tendue. Comment s’annonce la reprise ?

Tendue ?… J’ai trouvé que le maire de Poses avait été agressé sur Seine-Bord, que le maire de Léry avait été agressé sur autre chose. J’ai vu que Bernard Leroy (maire du Vaudreuil, ndlr) en avait marre, que monsieur Carré (maire de Pîtres) s’en va régulièrement. Moi, soigneusement, je ne m’en mêle plus et je m’aperçois que le n’importe quoi continue sans moi.

Mon problème par rapport à la CASE c’est qu’il n’y a pas de vision politique. Nos deux investissements les plus importants sont des investissements de prestige : une piscine et la Maison commune. C’est le contraire de ma politique, je suis dans une mairie que l’on devrait refaire mais on ne la refait pas car il y a d’autres priorités. La politique de la CASE, je ne m’y retrouve pas.

Dans le cadre des primaires socialistes, vous vous êtes prononcé en faveur de Martine Aubry, pourquoi ?

Il y a deux candidatures que j’apprécie beaucoup : celle de François Hollande et celle de Martine Aubry. Mais, je pense que la principale responsable du parti est bien évidemment la candidate. Je pense que son sérieux, son attachement au social, sa culture répondent à la question que se posent les Français : qui dans les cinq prochaines années me fera passer au mieux la crise économique en terme de pouvoir d’achat, d’emploi et de logement ?

Serez-vous candidat aux prochaines législatives ?

Cela dépend de plein de choses notamment de qui gagne les présidentielles. Mais il y a deux choses auxquelles je ne crois pas. La première, c’est quand on me dit que ça pourrait être compliqué à cause de mes relations avec Franck Martin, je pense que c’est un rideau de fumée lancé par un certain nombre de gens qui pourraient s’inquiéter de ma candidature. La vraie question c’est le logement, l’emploi et comment on mène une campagne. Dans ce sens-là, je me sens capable de faire gagner mon camp.

La deuxième chose, c’est qu’on me dit que si la droite gagnait aux présidentielle ça serait plus difficile. Je pense que tout en étant sincère et authentique par rapport à mes convictions de gauche, je suis quelqu’un dont le langage parle aux commerçants, aux professions libérales, aux industriels. Contrairement à ce que l’on dit, je pense que je suis plutôt le candidat des temps difficiles.

Voulez-vous dire que vous pourriez attirer des gens qui votent habituellement à droite ?

Je pense que j’ai un sens du service public, un sens de l’intérêt général qui amènerait mes électeurs, s’ils devaient exister, à être beaucoup plus nombreux et à venir d’horizons différents.

Olivier Taconet (Parti Radical de Gauche) proposait l’organisation de primaires pour les législatives. Qu’en pensez-vous ?

Rien ne me choque mais plutôt que d’écouter Olivier Taconet, j’écouterai davantage mes camarades socialistes car je suis militant d’un parti.

Concrètement, si ça devait se décider par un vote des militants, je pense que je le remporterais : j’ai par exemple le soutien de Christian Renoncourt, le secrétaire de la section PS de Louviers. Maintenant, j’ai toujours eu une attitude je crois respectueuse à l’égard de François Loncle.

Propos recueillis par Marion Bouchalais.

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