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15 JUIL 2019

Ce dimanche 14 juillet, au Monument Mémoire et Paix, devant 250 Rolivalois, je m’exprimais lors du Rassemblement en l’honneur de la Fête Nationale.

Discours de M. Marc-Antoine JAMET

Maire de Val-de-Reuil, Président de la commission des finances du Conseil Régional de Normandie

Rassemblement en l’honneur de la Fête Nationale

Monument Mémoire et Paix – Val-de-Reuil – Dimanche 14 juillet – 11 heures

 

 

Chers amis,

En pénétrant dans ce monument dédié à la mémoire et à la paix, nous avons respecté une tradition. Nous avons honoré des héros.

L’enregistrement de la Marche de Robert Bruce, qui a marqué notre entrée, a été réalisé dans la Cour des Invalides le 14 mai dernier. Quelques jours seulement après que, à l’annonce de sa mort, le 3 avril, nous ayons rendu hommage au médecin capitaine Marc Laycuras tombé au Mali, le bagad de Lann-Bihoué accompagnait, de nouveau, deux hommes, deux soldats, vers leur dernière demeure. Ils avaient préféré retenir leurs armes en donnant l’assaut plutôt que prendre le risque de mettre en danger l’intégrité des otages qu’ils venaient sauver.

Vous avez remarqué le bruit sec et rythmé qui accompagnait cette musique forte et funèbre. C’est celui des rangers de leurs camarades marquant le pas sur le pavé au moment de porter leur cercueil. En perdant la vie, ces commandos de marine, l’élite de notre armée qui défile en ce moment sur les Champs-Élysées et au-dessus de la capitale, pour les avions C135, Rafales et Mirages qui ont décollé d’Évreux, ont rendu la liberté à quatre êtres humains deux français, une américaine et une coréenne enlevés au Burkina, prisonniers de bandits qui prétendaient agir au nom de l’Islam, mais ne recherchaient que l’argent des rançons et la lumière des médias.

Si l’oubli s’éloigne des morts quand les vivants honorent leur mémoire, si la célébration du souvenir apporte, si ce n’est la consolation, du moins la reconnaissance de la Nation, ayez tout à l’heure, lorsque retentira le clairon de la sonnerie aux morts une pensée pour leur famille, leurs parents, leur compagne qui ont enterré les maîtres Cédric de Pierrepont, à 33 ans, et Alain Bertoncello, à 28 ans, morts au champ d’honneur, morts pour la Patrie, morts pour un idéal, pour un drapeau et pour nous. Que leurs faits d’armes ne s’effacent pas.

La Nation n’exige pas le même sacrifice de tous ses enfants. Nous n’en aurions pas, moi le premier, le courage et l’abnégation. Peut-être même aurions-nous hésité à rejoindre les quelques milliers de femmes et d’hommes qui, il y a 230 ans, ont pris la forteresse de la Bastille défendue par le Gouverneur de Launay ? Mais la France demande toujours ce qui lui est dû. Nous devons lui rendre des comptes pour ce qu’elle nous a donné. L’occasion en est venue puisque nous voici réunis pour la dernière des six cérémonies du 14 juillet qu’aura comptées cette mandature.

La fête nationale est un rendez-vous. Il m’invite évidemment à féliciter les ingénieurs du bassin d’essai des carènes pour la mise à l’eau cette semaine, par le Président de la République, M. Emmanuel Macron, du sous-marin nucléaire d’attaque Suffren dont l’Australie a acheté une flotte entière pour 30 milliards d’Euros et à adresser notre soutien à tous les militaires français en opération dans le monde.

Mais je voudrais dire aussi un mot plus local. Au début du printemps prochain, nous nous présenterons devant les électeurs qui nous jugeront. Quel qu’en soit le verdict, je voudrais dire ma gratitude et mes remerciements au conseil municipal qui, dans six mois, se séparera. Je veux, avant tous les autres, citer trois noms qui sont gravés en nous, Bernard Cancalon, Noëlle Boudart, Daniel Moreau, décédés en cours de mandat. C’est souvent en pensant à eux que nous avons agi.

Au Conseil Municipal, à notre conseiller départemental Jean-Jacques Coquelet, à la première adjointe Catherine Duvallet, à la Présidente du CCAS, Marilyne Niaux, à tous les adjoints et à tous les élus, je voudrais témoigner que, au-delà de divergences ponctuelles d’appréciation – elles ont été rares, mais comment n’y en aurait-il pas eu en six ans ? -, avec nos différences de caractères, nos manières personnelles d’agir et de faire, nos parcours, nos âges et nos identités, nous avons travaillé ensemble, formé un beau collectif, donné de l’énergie et du temps aux autres, sincèrement, en bonne intelligence, dans un esprit de camaraderie qui n’avait pour seul objectif que le bien des Rolivalois. Il nous est arrivé de rire, beaucoup ou pour rien, et c’est tant mieux. Nous serons restés 72 mois une équipe digne, soudée, amicale, sans cris et sans larmes, autour d’une certaine convivialité et d’une vraie simplicité, unie par la volonté de nous battre pour les autres, pour l’intérêt général, pour le service public.

Cette cohésion, je ne l’ai pas obligatoirement observée ailleurs y compris à proximité de chez nous. Ici, pas de couteau dans le dos, pas de propos désagréables, pas de valse des étiquettes, des titres ou des fonctions, pas de trahison, d’absence ou de départ. Fidélité, loyauté, confiance, ont marqué nos relations. C’est assez rare pour être souligné. Je voulais le dire aux Rolivalois parce qu’ils ont raison d’être fiers de leurs représentants. Je voulais vous le dire, publiquement, les amis, pour que vous en soyez crédités.

On nous demande d’être honnêtes. Nous le sommes. Dans notre commune, nous n’avons pas besoin d’être Ministre de l’environnement pour connaître et respecter les conditions d’entrée ou de maintien dans le logement social. Pas de cartes bleues ici, pas de cartes d’essence, pas d’appartements de fonction, encore moins de homards ou de Château-Pétrus. J’ai acheté les meubles qui sont dans mon bureau et ce sont les mêmes depuis toujours. La voiture du maire doit rouler au minimum dix ans pour être changée. Il faut servir sans se servir. J’ajoute que si je ne prends jamais, il m’arrive de donner. Personnellement. Sans jamais en faire état, ni en chercher contrepartie.

On nous demande de tenir nos promesses. Faire ce qu’on dit et dire ce qu’on fait. Nous n’avons pas touché aux impôts et aux tarifs publics depuis 2000, baissé la dette et investi en priorité dans l’éducation, le logement, la sécurité, dans ce qui formait notre programme. Plus que tout, c’est à la fois notre bilan et notre projet, nous avons rapporté aux Rolivalois les 100 millions de l’ANRU que nous avions promis de remporter. C’est l’équivalent de dix ans d’investissements, de deux budgets et demi, sans parler des dossiers connexes qui, comme en 2005/2012, commencent, grâce à la dynamique du renouvellement urbain, à frémir avant de s’accélérer. Il faut que chacun le comprenne : ce sont nos jeux olympiques, c’est notre Grand Paris, c’est notre Graal. Nouvelle école, nouveau playground de basket et dojo, nouveaux quartiers, nouvelles rues, ce projet va nous faire gagner une décennie. Les Rolivalois en partageront les premiers fruits dès cette année. Qui saurait gérer ce pactole mieux que ceux qui l’ont obtenu ?

On nous demande d’être proches des habitants. Il me semble que nous sommes parvenus à faire vivre à Val-de-Reuil ce qui n’existe plus dans bien des endroits. Nos mails sont connus de toute la population. Nos portables retentissent la nuit, le dimanche, les vacances, et jamais nous ne les fermons. N’est-ce pas Dominique avec qui j’ai fait hier une ronde de nuit jusqu’à deux heures du matin ? Je reçois, comme d’autres élus, des dizaines d’habitants chaque samedi qu’ils aient voté ou pas pour moi car l’impartialité est notre règle. J’ai encore dans les yeux la foule immense qui se pressait au concert donné à Jesse Owens, voici un mois, mais je pense aussi au carnaval, au conseil des sages que je salue, à l’intensité de notre vie sportive et culturelle avec notre théâtre plein cette année à 86%, aux réunions hebdomadaires de la Gestion urbaine de proximité, au forum de l’emploi, à la fête de la Ville, aux repas partage, à côté plage, au feu d’artifice d’hier, à des centaines d’autres moments de rassemblement joyeux et fédérateurs. Nous avons travaillé à la première heure de notre élection. Nous travaillerons jusqu’à la dernière heure de notre mission.

On nous demande de connaître nos dossiers. Personne n’imagine qu’autant de commerces ont pu être crées et nous attendons l’ouverture d’action en fin d’année, autant de logements construits à la Comminière ou aux Noés, autant de chantiers menés, jardin sportif, église, épargne, orée, en attendant les prolongements des routes de Louviers et des Sablons, autant d’entreprises installées, en six mois, si nos interlocuteurs n’avaient pas compris notre sérieux. Urbanisme, développement économique, services techniques et espaces verts, État-civil, ressources humaines, jeunesse, Espages, éducation, petite enfance, événements, culture et sports, chenil, police municipale, emploi, logement, famille, services sociaux, j’adresse en votre nom des remerciements à Julien Tristant, notre remarquable directeur général des services, remerciements que je lui demande de transmettre à Nadia Basso et à Fabrice Barbe, ses prédécesseurs, mais également à ses 400 collaborateurs, fonctionnaires et agents, avec le souhait que les doigts de Djamel Halouane et la jambe d’Olivier Béard se remettent vite. Ils se sont organisés, rajeunis et professionnalisés au cours des six dernières années. Ils forment une équipe cohérente et compétente. Je sais, enfin, à titre personnel ce que je dois à Thomas Toutain ainsi qu’à Malika Ouaret et Élisabeth Lambert. Savoir s’entourer c’est aussi une forme de talent.

On nous demande d’être entreprenant, mais il me semble que la transition écologique à travers les parcs qui nous réuniront à la base de loisirs, la diversité énergétique, le fonctionnement des cantines, les projets Cités Éducatives et ANRU+ qui a pour but de transformer nos garages souterrains, la modernité et je pense à la cyberbase ou à la fibre qui cette année arrive enfin, l’insertion dans l’emploi à travers les dispositifs que nous avons mis en place parlent pour nous.

Je l’affirme solennellement : nous sommes efficaces ; nous sommes sur le terrain ; nous privilégions le consensus, l’information ouverte, la transparence et j’imagine mettre en place demain un droit d’interpellation ; nous prenons soin de l’argent public ; nous faisons front devant les crises ; nous pensons à l’avenir ; nous aidons nos voisins du Vaudreuil, de Léry et de Poses ; nous sommes à l’écoute des préoccupations de nos concitoyens ; nous voulons davantage d’équipements et de services pour Val-de-Reuil ; nous défendons les habitants de la commune face aux autres collectivités, y compris devant celle qu’un sondage du CEVIPOF paru au début de ce mois décrit comme la moins légitime, la moins aimée, la moins connue, l’agglomération qui devrait accepter que nous soyons son premier échelon et son guichet de proximité au lieu de s’agiter à construire des patinoires.

C’est dans cet esprit que je souhaite continuer mon action, la renouveler et l’amplifier pour mettre en œuvre un programme concret, ambitieux, favorable à tous, afin de préserver notre environnement et lutter contre l’autoroute qui le défigurerait, réduire les consommations d’énergie pour qu’en 2050 le climat de Val-de-Reuil ne soit pas celui de Canberra la capitale de l’Australie, favoriser le recyclage, accroître la part de l’alimentation bio y compris dans les petits déjeuners que nous allons servir à la rentrée aux enfants des écoles, planter encore plus d’arbres afin que notre Ville reste un jardin, et renforcer les mobilités douces, maintenir nos services de proximité, notamment notre Trésorerie et ceux qu’accueillera le nouveau PIMMs sur la place des quatre saisons, inventer de nouveaux moyens de communication avec les habitants, exiger le retour d’un troisième collège, demander des renforts de police pour plus de sécurité et de tranquillité publiques ce qui m’a conduit à engager d’ores et déjà le recrutement de deux nouveaux policiers, à mettre en œuvre un plan « ralentisseurs » contre la violence routière et à décider l’implantation de nouvelles caméras de vidéo-vigilance pour traquer les trafiquants, attirer encore plus d’entreprises, développer notre centre-ville, construire des logements pour atteindre cette taille de 20.000 habitants qui n’est pas un caprice, mais le seul moyen de garder toutes nos écoles, de renforcer notre attractivité et de ne jamais augmenter les impôts. J’essaye de donner une direction et une cohésion à cette politique, un sens et du style à notre action.

Ce n’est pas obligatoirement tâche facile. Certains ne respectent plus rien. Dans notre pays plus riche que la plupart, plus libre que la plupart, la République recule, tandis que le pays se divise et se fracture. En France, 46% des 18/35 ans déclarent qu’un autre système serait « aussi bon » que la démocratie. Le 17 novembre dernier, plus d’un million de gilets jaunes ont dit sur les ronds-points leur frustration ou leur colère. La participation au vote, si elle progresse dans notre commune, ne doit pas cacher qu’aux dernières élections, la moitié des électeurs sont restés chez eux. Le consentement à l’impôt, ce pilier du pacte social, s’effrite et certains, parmi les plus riches, se vantent ou revendiquent d’en payer peu. L’acceptation de l’autorité diminue. Il y a des raisons qui expliquent cela : la fin de la bipolarisation et du clivage Gauche-Droite, catastrophe dont tant de gens se sont félicités à tort, la perte des repères de proximité, la famille, le village, l’emploi, la Nation, dans l’Europe et la mondialisation, l’individualisme des comportements numériques. Ce ne sont pas que des abstractions lointaines. Ces évolutions expliquent les motos sur la dalle, les fleurs arrachées aux plates-bandes, les tags sur les murs, les incivilités beaucoup de ces choses contre lesquelles nous luttons en permanence sans nous résigner, ni renoncer, comme hier lorsque nous avons pris la décision que les motos circulant illégalement seront saisies et détruites, décision qui a immédiatement connue une première mise-en-œuvre tandis que le conducteur de l’engin a été mis en garde à vue.

Dans ce contexte, deux choses, récemment, m’ont choqué. Jeudi, l’équipe de l’Algérie a battu celle de la Cote d’Ivoire. C’était mon pronostic et mon espoir. Pourquoi cette qualification en demi-finale a-t-elle dégénéré ? Que tous ceux que leurs origines enracinent de l’autre côté de la Méditerranée fassent éclater leur joie comme des bretons après une victoire de Rennes, des Marseillais quand triomphe l’OM, des Brésiliens quand le PSG réussit à ne pas être éliminé, quoi de plus normal ! Mais doivent-ils prétendre, pour autant, qu’ils sont les enfants d’un pays où ils ne sont pas nés, où ils n’auraient pas eu la chance de fréquenter aussi facilement écoles et médecins, où, pour la plupart d’entre eux, jamais ils n’habiteront parce que leurs propres enfants ne le voudront pas, parce qu’on ne les y attend pas, parce qu’il n’y a pour eux ni logis ni emplois, d’un pays qui n’est pas le leur, et qui ne le sera jamais, d’une dictature dont les véritables habitants s’efforcent en ce moment même, sans violence, sans pillage, sans chichas et sans joints, de chasser le mensonge et la corruption, le népotisme et la prévarication, doivent-ils parler en dehors du cercle familial une langue qui n’est pas celle de leur pays. Je comprends qu’il faille conserver des coutumes, des vêtements, une langue qu’il faut faire vivre les jours de fête ou dans le cercle familial, mais pas, au travail, au lycée, en mairie ? Non, la République est un creuset. C’est comme cela que cela marche. Leur mère, c’est la France par le sol et la naissance. Elle leur doit le respect et l’excellence. Ils lui doivent amour et obéissance. On ne combat pas le racisme par le racisme, mais par l’école, la médiation, le sport, l’éducation civique… Ayant été attaqué en l’espace de six mois à la fois par les intégristes obscurantistes et par les islamophobes bornées, je me sens à l’équilibre de ce qu’il faut faire.

Dans le même ordre d’idées, il y a deux semaines, notre commissariat était dégradé non par une filiale rolivaloise de Daech, même si nous subissons notre lot d’individus radicalisés, mais par un groupe de jeunes, dont les leaders sont bien connus, jetant des cailloux et se servant de mortiers d’artifice. Cela signifie-t-il que Val-de-Reuil est à feu et à sang ? Je me suis chargé de répondre – c’est mon travail – à cette ineptie de Mme Le Pen reprise par MM. Ciotti et Estrosi qui auraient mieux fait de protéger les Niçois tombés sur la Promenade des Anglais le 14 juillet 2016. Je l’ai fait seul sans l’aide des trois autres maires de la zone Police qui n’ont pas eu un mot de soutien pour ceux qui assurent notre sécurité et ne consentent pas les mêmes moyens que nous à une police municipale. Mais, sans doute, ai-je fait une erreur. Parce que je fais du commissariat le premier partenaire de la mairie en matière de sécurité, le commissaire Daubigny que je vois partir à regret, même si j’ai appuyé sa mutation, le sait bien, je n’ai pas dit avec assez de force que celui qui jette un caillou sur un policier le jette sur moi et que celui qui l’insulte m’insulte moi. Les forces de l’ordre, comme les pompiers, les militaires, les gardiens de prisons, les cadres de l’Epide, sont partout et toujours nos alliés. Nous les admirons et les aimons. J’ai saisi M. Castaner afin qu’il affecte des agents dans un commissariat qui ne peut fonctionner avec 50% des effectifs.

Il serait d’ailleurs vain de mettre tous les jeunes dans le même panier. Pas d’amalgame au prétexte qu’il y a des comportements irresponsables. Je soutiens qu’ils sont isolés, limités et désapprouvés par l’immense majorité de leur génération. Certains ont le bon sens d’allier l’utile pour eux à l’agréable pour la Ville. Ils travaillent à entretenir et embellir l’espace public. Je veux dire bravo aux 45 volontaires de nos « chantiers Ville ». D’autres ont décidé de réagir, de s’engager et je suis heureux de voir autour de nous les premières recrues du Service National Universel, pour plusieurs de retour de Cayenne où ils n’ont pas été au bagne mais ont vu décoller des fusées. Dans quelques instants, ils vont signer avec la commune un contrat citoyen.

Qui profite de ces agissements ? La réponse est simple : le communautarisme qui n’a pas sa place à Val-de-Reuil, l’extrémisme et le radicalisme dont j’ai parlé, le fascisme et sa vitrine blond marine, le populisme. Faire reculer ces faquins et ces pantins sera l’unique enjeu de mars 2020. Mon but sera, avec tous ceux qui voudront bien m’aider, en évitant les pièges de la dispersion à Gauche et de la compétition parmi les républicains, de faire que le Rassemblement National à Val-de-Reuil recule vers le plus petit score possible. Il faudra les interroger sans relâche : quel prix du repas dans les écoles, quelle programmation au théâtre, quel rapport avec nos concitoyens de confession musulmane, quels impôts augmenteront ils ? C’est dans ce but que je bats le tocsin ce matin.

Car, en attendant, les forces autoritaires partout progressent. Nul ne se choque que, prenant les électeurs pour des idiots, leur parti dépose dans toutes les boîtes aux lettres de l’Eure, le même prospectus publicitaire, dupliqué en n’y changeant que le nom de la commune, pour recruter une liste de candidats aux municipales. Bientôt ils essaieront les annonces du chasseur français, prendront un abonnement sur Meetic ou organiseront des rencontres sur Tinder pour trouver des volontaires prêts à subir dans les urnes rolivaloises la plus grande déculottée de leur vie. Quelle honte ! Nul ne se choque que celui qui signe ce tract dans notre commune soit un incompétent, un incapable, un indolent notoire. Quelle impudence ! Faudrait-il être paresseux et inapte pour être élu à Val-de-Reuil ? Je crois avoir démontré le contraire. Nul ne s’insurge que celui qui coordonne cette opération dans le département soit mis en examen pour détournement de fonds publics et emploi fictif.

La question des prochains mois est bien celle-là. Allons-nous  individuellement et collectivement accepter cela. Je ne l’imagine pas. Votre présence, ici, ce matin, en témoigne. Vous aimez notre devise, la liberté, l’égalité, la fraternité. Vous voulez la laïcité, la sécurité, la solidarité. Alors je vous propose un pacte républicain, un pacte d’union, un pacte de résistance. En Mars prochain, faisons reculer tous ensemble le Front National. Vous connaissez mes convictions. Je n’en changerai pas. Je ne cache pas qu’à bien des égards le nouveau monde dont on nous rebat les oreilles depuis deux ans me paraît pire que l’ancien. Mais vous connaissez mes valeurs. Nous les partageons. A la rentrée, il nous restera six mois pour les voir disparaître ou triompher. C’est pourquoi, à partir d’aujourd’hui, j’attends de chacun de vous un sursaut, un geste, un mot pour s’engager derrière nous.

Vive Val-de-Reuil, Vive la République et Vive la France.

29 JUIN 2019

Incident à Val-de-Reuil : quand la presse normande, puis nationale, diffuse et déforme les revendications syndicales du commissariat.

Incident à Val-de-Reuil : quand la presse normande, puis nationale, diffuse et déforme les revendications syndicales du commissariat.

Un incident limité et, hélas, devenu banal quand la chaleur de l’été amène les jeunes à rester dans la rue, survenu devant le commissariat de Val-de-Reuil, dans la nuit du jeudi 27 au vendredi 28 juin 2019, donne lieu depuis 48 heures aux exagérations et aux interprétations les plus fantaisistes. Intoxication, rumeurs et fake news, il n’est pas très difficile d’en démonter les mécanismes et d’expliquer les buts poursuivis par cette déformation sans précédent.

Acte 1 : après avoir assisté, dans un des cafés de la Ville, au match de football de la Coupe d’Afrique des Nations, qui a vu l’Algérie battre le Sénégal par un but d’écart, un petit groupe de jeunes en cours d’identification et d’interpellation, parfaitement connus des services de la Ville, comme de ceux de la police, se dirigent vers le commissariat de Val-de-Reuil, chaussée du parc, vers 2 heures du matin. Leur activité est suivie, non par le commissariat, mais par les caméras de la Ville (visionnées par le Maire avant d’en transmettre les images aux services de police). Sept d’entre eux, vers 2h15, décident de jeter, à une distance d’une vingtaine de mètres, des pétards et des mortiers d’artifice (et non des mortiers de guerre…) volés à Evreux deux jours auparavant, probablement par des voyous locaux qui les leur ont revendus, sur la façade du commissariat. A l’intérieur de celui-ci, il n’y a pour assurer la sécurité des 100.000 habitants de l’agglomération que 5 fonctionnaires. Ils se déploient autour du bâtiment pour le protéger. Le petit groupe de jeunes n’est présent que sur un seul côté face à deux agents qu’une distance jamais inférieure à 15 mètres et une grille séparent d’eux. Le groupe se disperse et revient vers 2h30 du matin plus nombreux (environ une quinzaine) âgés de 12 à 18 ans, encapuchonnés plus que cagoulés, parfois reconnaissables, pour reprendre jets de pierre et pétards. Deux fonctionnaires, venus de la BAC d’Evreux, prêtent alors main forte aux deux agents présents sur le côté du bâtiment pour disperser les jeunes. Ils disposent de flashballs dont ils ne feront pas usage. Les jeunes rentrent chez eux. Il est trois heures du matin. Le commissaire de police, prévenu par les fonctionnaires de garde, en rend compte au Maire. Le bilan de l’incident est d’une vitre cassée. Des cailloux ramassés laissent apparaitre des ADN qui vont être exploités. L’affaire est close. La nuit suivante, il ne se passe rien.

Acte 2 : avec la sous-préfète des Andelys, le maire se rend au commissariat le lendemain matin. Aucun des fonctionnaires présents au cours de la nuit n’est présent, ce qui est normal puisqu’ils sont au repos. Une femme, la numéro 2 du poste, paraît cependant passablement fébrile. Elle croit « avoir entendu quelqu’un lui dire que quelqu’un a entendu quelqu’un dire les mots Allah Akhbar », mais, sous les regards sceptiques de ses subordonnés, n’insiste pas. Il lui est expliqué qu’il y a à peu près la même relation entre les jeunes suspectés et le radicalisme qu’entre Ben Laden et le Lido de Paris. Le fond du problème apparaît alors. Des syndicalistes de police ont rejoint leurs collègues et décrivent la situation du commissariat de Val-de-Reuil : un commissaire remarquable qui s’en va à Rouen, peu de cadres, 50% des effectifs manquant, une CAP qui s’est déroulée dans la semaine et a conclu à 30 départs pour 0 arrivée au commissariat. Si une situation semble explosive, c’est bien la situation sociale. Chacun comprend que l’incident va être amplifié et utilisé pour témoigner de la grande misère de la police d’une des quatre grandes villes de l’Eure. Le Préfet, contacté par le Maire, promet des renforts pour effectuer les missions dévolues au commissariat et des effectifs supplémentaires sont en effet dépêchées la nuit suivante où, comme à l’accoutumée, il ne se passe rien.

Acte 3 : les syndicalistes alertent la presse et, ce qui est compréhensible, présentent leur version apocalyptique de l’incident sans en fournir aucune des clefs. Les correspondants de deux journaux locaux reprennent l’information sans contacter qui que ce soit, ni voir les images. La nouvelle, grossie, déformée, se répand sur Internet. Elle est reprise de façon très « politique » sur lefigaro.net. Des milliers de commentaires haineux ou naïfs accompagnent ces publications. La fake news est lancée. Au mieux, pour ces diffuseurs, pourra-t-elle entrainer des incidents avec les mêmes jeunes flattés d’être ainsi considérés, pour trois cailloux, à l’échelle nationale. La boucle sera bouclée.

L’information est devenue en 24 heures désinformation. La rumeur peut se répandre. Il n’y a qu’une seule victime de cette conjonction de ragots et de bobards : une Ville de l’Eure dont les statistiques d’amélioration de la sécurité sont les meilleures du département. Que cela serve au moins à ce que le commissariat de Val-de-Reuil/Louviers retrouve des effectifs adaptés à ses missions. C’est la vérité qu’il fallait rétablir.

 

 

 

26 MAI 2019

Elections européennes – Les forces de Gauche et de progrès, première force politique à Val-de-Reuil. Recul du Rassemblement National.

Les forces de Gauche et de progrès,

première force politique à Val-de-Reuil.

Recul du Rassemblement National.

Comme sur tout le territoire national, le résultat des élections européennes à Val-de-Reuil, amène avec lui, son lot de bonnes et de mauvaises nouvelles.

Parmi les premières, on notera en priorité la très forte augmentation de la participation, passée de 26% à 36,5%, soit plus de dix points et une progression supérieure à la progression nationale. Elle fait apparaître la plus faible abstention des électeurs rolivalois à une élection européenne constatée depuis 1979.

On observe également un très bon résultat pour la Gauchequi, si elle avait sur s’unir, totaliserait 44% des suffrages. (PS : 15%, Générations : 5,5%, PC : 2% + LFI 10,5% et Europe Écologie Les Verts 11%). Avec les Verts, la Gauche forme aujourd’hui une majorité de progrès et de justice sociale qui en fait très nettement la première force politique de la commune.

Dans ce chiffre, il faut se réjouir de l’excellent score obtenu par Raphaël Glucksmann et l’alliance qu’il avait formée, conséquence concrète de la très belle belle campagne du parti socialiste dans la Ville, campagne conclue par un meeting particulièrement réussi de Boris Vallaud.

Parmi les secondes, il est clair que la première place du Front National qui, cependant, avec 26% fait moins qu’en 2014 où il avait obtenu 28% reste inquiétante. Elle témoigne aussi bien de l’exaspération de nos concitoyens face aux difficultés de toute sorte qu’ils ressentent, notamment face au chômage, que de leur crainte de l’avenir, le peu de confiance qu’inspire l’Europe et cette perte de repères que les « gilets jaunes » ont su traduire.

Ni Jean-Luc Mélenchon, ni le chef de l’État, tous les deux autour de 11%, ne réussissent leur pari dans la plus jeune commune de France. L’un ne réalise pas la percée qu’il espérait, l’autre n’a pas devancé l’extrême droite. Il en est même très loin.

Les petites listes obtiennent  parfois des scores inattendus comme celle du Parti animaliste (3%), alors que la droite classique demeure inexistante puisqu’elle réalise le même score.

Cette situation exige une mobilisation contre l’extrême droite, mais doit également entraîner une réaction adaptée des partenaires de la commune, agglomération, département, région, Etat, afin de lutter ensemble contre les maux qui la frappent. Le score de la Gauche est une base solide et prometteuse pour conserver à Val-de-Reuil son ancrage aux prochaines élections municipales. C’est cet objectif que, dans l’union la plus large, Marc-Antoine Jamet et son équipe proposent comme contrat aux Rolivalois pour un nouveau mandat.

14 MAI 2019

Avec Stéphane Richard, son Président, nous avons posé la première pierre du 2ème Data-Center d’Orange à Val-de-Reuil

Pose de la première pierre de l’extension du Data-Center d’Orange

Intervention de Marc-Antoine JAMET, Maire de Val-de-Reuil,

Président de la Commission des finances de la Région Normandie

Mardi 14 mai 2019 – 10h30

Voie de l’Orée – Val-de-Reuil

 

Monsieur le Président, Cher Stéphane Richard,

Je suis heureux, après notre rencontre au Salon des maires, voici quelques semaines, de vous accueillir à Val-de-Reuil. Je vous ai connu dans différents postes et fonctions. Je sais que vous les avez toujours remplis avec vos atouts et vos qualités : l’intelligence, le sens de l’innovation, la passion de réussir. Dois-je ajouter que cela fait trente ans que, pour différentes raisons, certaines très personnelles, nous nous rencontrons ? Je voudrais donc vous rassurer. Vous avez  au moins – trois raisons de continuer à investir à Val-de-Reuil, d’y développer vos activités et de pérenniser votre présence dans la plus jeune commune de France.

Parce qu’il existe un partenariat solide basé sur le dialogue et la confiance entre votre entreprise et notre collectivité : 

Cette première pierre n’est pas si première que cela. Elle est en fait le coup d’envoi de la deuxième phase d’un projet né il y a plus de 10 ans à la suite d’échanges et de rencontres.

Elles ont été initiées avec Pierre Louette avec lequel je partage un corps d’origine et, même, aujourd’hui, et un employeur. Elles ont été prolongées avec vous qui connaissiez Val-de-Reuil depuis que NEXITY y avait, pas assez à mon goût, investi.

Je me souviens de discussions techniques complexes tenues dans le plus grand secret avec Philippe Robin grâce à la complicité de notre directeur général des services Fabrice Barbe : personne n’en a rien su. Nous avons fait jouer nos avantages comparatifs : rapidité du parcours règlementaire, instructions facilitées du permis de construire, mise en relation avec les partenaires, enquête publique rondement menée, soutien devant les services de la Préfecture.

Nous avons eu quelques palabres sur l’architecture du bâtiment (c’est ma marotte) avec Philippe Chicaud. Nous nous sommes tout de suite entendus sur le choix des matériaux, la ligne générale, l’idée qui n’était pas vague d’une « vague ».

 C’est ce travail, je crois, qui a permis d’envisager cette extension dans les meilleures conditions :

Nous ne sommes d’ailleurs pas partis d’une feuille blanche. Un programme général existait. Un projet progressif avait été présenté. 10 années se sont écoulées. Elles auraient pu provoquer pertes de mémoire et amnésie, il n’en a rien été.

Tout a été respecté : surfaces doublées (18 hectares pour le premier projet, 17 hectares pour le second), une même exigence dans le choix des matériaux, une même attention portée à l’insertion paysagère du bâtiment, une identité architecturale affirmée avec une différence de calepinage pour que le second bâtiment en forme de code-barres pour le différencier du premier.

Permettez-moi de souligner que, dans mon esprit, ce partenariat ne s’arrête pas à une opération aussi importante soit elle, mais qu’il est fait de permanence, de cohérence et de réciprocité. Lorsque vous installez trois antennes relais (sur l’A13, la Voie de l’Orée et le Central téléphonique) pour améliorer le réseau de télécommunication portable de vos usagers sur le territoire de l’Agglomération, c’est à Val-de-Reuil que vous les installez. Malgré l’esthétique peu avantageuse de ces infrastructures, nous l’acceptons volontiers. Lorsque nous avons besoin d’être conseillé dans le choix de la technologie à déployer pour transformer notre réseau câblé en un réseau fibré, c’est vers Orange que nous nous tournons en priorité. Lorsque vous développez un dispositif permettant aux personnes isolées, victimes de violence, dépendantes ou âgées de prévenir plus facilement leurs proches, c’est à Val-de-Reuil, entre autres, que vous décidez de l’expérimenter.

Parce qu’il est exemplaire d’un point de vue environnemental : 

Je ne suis pas un grand technicien, mais je ne suis pas le plus mauvais des praticiens. Je vois bien que votre système de free-cooling permet une consommation énergétique, celle d’une ville de 60.000 habitants, divisée par deux. J’observe les panneaux photovoltaïques, les normes BBC. J’approuve les réductions des émissions de CO2 de 20%, les certifications ISO 140001 et 50001. Vous n’avez pas attendu que la préservation de l’environnement devienne un sujet central de notre société. Vous auriez pu faire de votre premier data center une simple vitrine. Vous en avez fait un modèle et une référence pour vos futurs projets.

Cette démarche répond à l’ambition de la municipalité à l’heure où nous nous apprêtons à signer, avec le Premier ministre je l’espère, la convention qui entérinera notre nouveau programme de renouvellement urbain. La majeure partie des 100 millions d’investissements publics, soit le même montant que celui de la construction de vos deux premiers data centers, sera consacrée à la transformation énergétique des logements et des équipements, à la création de voies primaires et secondaires plus écologiques, au développement d’une mobilité plus douce et moins polluante, à la mise en valeur de notre patrimoine environnemental.

Parce qu’il renforce la croissance, la stratégie et l’identité économique de Val-de-Reuil

Notre territoire n’a pas toujours été aussi dynamique qu’il l’est aujourd’hui. Nous avons connu quelques creux. Comme lorsqu’il a fallu maintenir Sanofi, comme lorsqu’il a fallu faire venir Valdepharm, comme pour tant d’autres projets industriels, j’ai pris mon bâton de pèlerin et je suis allé voir Henri Proglio à EDF et les dirigeants d’Orange. Je voulais sortir notre territoire de l’anonymat et de la banalisation par des marques. Je voulais le sortir de la mono activité pharmaceutique et logistique par la diversification. Je voulais trouver des ressources et de la modernité. Vous vouliez des élus responsables, connaissant les problématiques industrielles, à l’écoute. Il était normal que vous vous implantiez chez nous.

En 2019, Orange reste une locomotive de notre croissance. Vous avez ici, autour de nous, certaines des industries et des technologies les plus avancées mais également les plus sensibles de notre pays : Bassin d’essais des carènes (où réside un escadron de gendarmerie), Data center d’EDF (centre de calculs et de régulation de nos centrales nucléaires, de nos barrages, de nos factures), SANOFI (où sont produits les vaccins contre les maladies les plus dangereuses et les plus mortelles de notre planète), CARLO ERBA et VAL-DE-PHARM, deux sites chimiques classés SEVESO. Orange traite ici, avec la confidentialité que requiert la gestion de ces fichiers, les données individuelles et personnelles de millions de clients. Il était normal qu’elle soit protégée, que ses activités puissent évoluer dans un environnement fait de stabilité et de sécurité. Val-de-Reuil est le coffre-fort numérique et la pointe de diamant industriel de ce département.

Vous l’aurez compris : nos grandes entreprises, nos fleurons industriels sont les monuments historiques, les cathédrales et les chapelles que ne possède pas notre commune nouvelle. Ils font notre réputation et notre histoire. Ils apportent, directement ou indirectement, solidité et développement à nos voisins désargentés qui en utilisent les revenus pour construire des patinoires ou refaire leurs places de Ville. Tant mieux pour eux !

Il était donc fondamental pour notre attractivité, pour leur équilibre financier, pour que nous soyons mieux identifiés, plus qu’ils soient plus facilement repérés que puissent se développer entre la Seine et la forêt, à 100km de Paris, des entreprises qui rayonnent au-delà de nos frontières et font briller notre Ville. C’est une identité comme une autre. Val-de-Reuil est tranquillement devenue la capitale nationale des data-centers. BNP PARIBAS, ALTITUDE, EDF et ORANGE.

C’est un éco-système de performance et d’excellence à la française. Orange participe à cette dynamique qui pourrait s’accompagner de plus de mécénat et de plus de création d’emplois. C’est à Val-de-Reuil que sont conçus les porte-avions et les sous-marins qui assureront demain la protection de nos frontières et du deuxième domaine maritime international. C’est à Val-de-Reuil que sont produits les vaccins qui protègeront les enfants des maladies. C’est à Val-de-Reuil les produits cosmétiques, ceux du quotidien, de Roc et du Petit Marseillais, qui sont parmi les plus vendus en France. C’est depuis Val-de-Reuil et le site d’Hermès que sont expédiés les produits manufacturés de petite maroquinerie parmi les plus prisés de nos visiteurs étrangers. Cela me permet d’affirmer que Val-de-Reuil, grâce à vous aujourd’hui, conforte d’année en année sa place de premier bassin industriel du département de l’Eure.

10 MAI 2019

À l’issue de la cérémonie patriotique du 8 mai dernier, au Monument Mémoire et Paix, j’ai remis à Benoit Balut, adjoint à la jeunesse de Val-de-Reuil, la Médaille d’argent de la Jeunesse et des Sports

Discours de Marc-Antoine Jamet, Maire de Val-de-Reuil

Remise de la Médaille d’argent de la Jeunesse et des Sports à Benoit Balut

Mercredi 8 mai 2019 – 11h30

Monument Mémoire et Paix

 

 

Chers amis,

 

Nous venons de conclure la cérémonie qui marque l’anniversaire du 8 mai 1945. Un autre rassemblement peut s’organiser au cours duquel les rôles vont s’inverser. Benoît Balut présidait à la commémoration de la victoire sur les nazis. Il va maintenant devenir le centre, le sujet, d’une seconde cérémonie, plus locale, plus pacifique, au cours de laquelle, devant sa famille, devant ses amis, devant ses collègues, il va être décoré de la médaille d’argent de la jeunesse et des sports.

Il est juste, il est bon, en effet, de rendre hommage aux Rolivalois méritants, à ceux qui font rayonner, briller et aimer notre cité. Incontestablement, Benoit Balut, l’adjoint rolivalois à la jeunesse, en fait partie. Je me demande même si, pour reprendre une formule qui n’a pourtant pas porté bonheur à celui à qui elle était destinée, il ne serait pas « le meilleur d’entre nous ». Son parcours est fait de légitimité, de crédibilité, de visibilité, certes, mais aussi, ce qui est plus rare chez un élu (je parle en connaissance de cause) d’humilité. Votre modestie naturelle en souffrirait-elle, Benoît Balut, ce n’est donc pas la Ville qui vous salue, mais la Nation qui vous honore.

Il faut un commencement à notre histoire. Ce début nous est très personnel. Peu en connaisse la réalité. Elle n’est pourtant pas compliquée. Malgré les trente ans qui nous séparent, nous nous sommes trouvés et appréciés. Dès que je fus élu, il y a vingt ans désormais, vous débouliez régulièrement, sans crier gare, rue Grande, dans mon bureau de Maire, en soirée ou le samedi, simplement pour une conversation ou pour un conseil, posant tranquillement les questions de votre âge à moi que vous connaissiez si peu, mais à qui vous aviez manifestement plaisir et facilité à parler. C’est ainsi qu’est née notre amitié. Votre confiance quasi illimitée me touchait profondément. Votre timidité, votre retenue également. J’ai le souvenir précis d’un  adolescent aux yeux bleus, aux cheveux blonds, à la fois tout en muscles et tout en finesse.

A cette époque, son sac de sport était si grand que Benoît aurait pu rentrer dedans. Il portait un survêtement étincelant aux couleurs du PSG. C’était celui de la section Judo de la capitale. Thierry Rey, médaillé d’or aux Jeux Olympiques de 1980 à Moscou, qui l’avait repéré, pensait que le kimono siérait à Benoît. Il est vrai qu’il pratiquait ce sport depuis ses 8 ans et avait de qui tenir. Son grand-père maternel était l’un des pionniers du judo en France et en avait créé un des premiers clubs à Maisons-Alfort. Son père et sa mère, engagés dans la vie associative, étaient déjà judokas. Il n’est pas jusqu’à sa sœur qui se soit révélée être une remarquable championne de natation.

A cette époque, il y eut des médailles en pagaille, des stages, des compétitions et des podiums. À cette époque, il y eût de superbes victoires avec le Club de Sainte-Geneviève-des-Bois, que je connaissais davantage par son ancien député-maire, Julien Dray, que par ses tatamis. Vous y passerez votre diplôme d’entraineur. A cette époque, il y eut des titres à foison : premier du Tournoi de Venise, vainqueur en équipe de France militaire alors que Benoît n’était même pas soldat, champion universitaire de lutte en en rejoignant au dernier moment cette équipe et cette discipline. Votre armoire à trophées est plus que pleine. Les étagères croulent sous les coupes. À cette époque, il y eût aussi, hélas, des blessures, des accidents. C’est le lot de tous les grands combattants, mais peu se sont relevés et sont repartis de l’avant, comme notre collègue et ami.

Rien d’étonnant à cela, car, au-delà des performances, de votre technique et de vos aptitudes physiques, un code moral structure votre vie et vos réactions. Je recommande à chacun de lire la phrase qui est en tête de votre compte twitter. Elle est symptomatique du code Balut. Derrière votre gentillesse, il y a le sens de l’amitié, le courage, le respect, la discipline, la sincérité, la rigueur, l’honneur, le contrôle de soi et la politesse. Ces valeurs sont celles à travers lesquelles chacun ici vous reconnait et ce sont elles qui vous permettent de relever tous les défis.

De Benoit Balut, je n’ai – on l’aura compris – que du bien à dire. Dans tous les secteurs de sa vie ! Même s’il y eut auparavant Vernon où, né le 10 août 1983, il ne croisa jamais, je vous rassure, le bourreau du collège PMF, Sébastien Lecornu, puis Saint-Marcel, il est un de ces Rolivalois exemplaires qui défendent leur Ville, bec et ongle, mais sans agressivité. Pour ses interlocuteurs, il n’est que bienveillance, écoute, respect et solidarité.

Ancien atlhète, il est un ami accompli et il n’est pas un combat de notre vaillant boxeur, Hervé Lofidi, que Benoît ne suive, pour le soutenir, au pied du ring, tout comme il a remis sa ceinture noire pour entraîner ses partenaires d’Amfreville-la-Mivoie vers les jeux olympiques des vétérans. Un cœur en or vous dis-je !

Il est un militant convaincu et présent, toujours partant pour un tractage sur le marché sous la pluie ou un collage au cœur de la nuit, responsable fédéral eurois d’un grand parti politique dont je tairai le nom, mais qui m’est proche, épris de justice sociale et d’égalité des chances, le double ressort à mon avis de sa personnalité et de son engagement. Il est systématiquement tourné vers les autres, au service des plus faibles, des plus fragiles, des plus vulnérables.

Il est également, à l’EPIDE, un agent impliqué. Benoît est un acteur central de ce que je considère être un établissement parmi les plus essentiels à notre jeunesse et à notre commune. Il permet, chaque année, à des dizaines de jeunes gens et de jeunes filles en difficulté ou en souffrance, d’acquérir soliditéet maîtrise de soi, non seulement par son travail quotidien, mais également par les responsabilités supplémentaires dont il a accepté la charge. Je pense évidemment au Cross de printemps, au VRASAD, aux délégations qu’il conduit aux cérémonies municipales, aux multiples actions entreprises parfois avec sa mère Béatrice parvenue à faire faire de la peinture sur tissu à des paroissiens qui ne sont pas tous des enfants de chœur.

Depuis 2014, il est un élu dans l’action et sur le terrain, un adjoint naturellement loyal et présent, constructif et solidaire, honnête et fidèle à ses idées et à ses alliés, repéré dans la commune, utile à la population dans des domaines, naguère le sport avec Rachida Dordain, puis aujourd’hui la jeunesse, qui ne sont pas des sinécures! Pascal Régnault, Agnès Dupain, Fouzia Nouicer, ses collaborateurs, en témoigneront. De séminaire organisé en recrutement supervisé, d’incident réglé en ennui évité, il est toujours sur la ligne de front cherchant une trousse de secours ou discutant avec un parent. Il est respecté de tous : des agents comme des enfants. Il faut dire que, lui aussi, il a été animateur : de 2001 à 2005 à la trésorerie, aux cerfs-volants, à la voie blanche. Toujours calme et patient. Aujourd’hui quand il fait son jogging, ses jeunes administrés le salue bien convenablement. Pour que ce comportement leur dure, je ne leur rappellerai donc pas que, au centre de l’éléphant, pour votre premier job, vous aviez entrepris, martialement, de mettre leurs aînés qu’on vous avait imprudemment confiés au régime pompes/abdos…

Au-delà des réussites collectives, des succès publics, il est des points peut-être un peu trop personnels à son goût, car il est pudique, que je veux encore évoquer à propos de celui qui, avec Jessica, va s’enraciner dans la commune en y investissant, à l’ombre de quelques panneaux photovoltaïques, dans une nouvelle maison. C’est un fils attentif et un père remarquable, ce qui me permet de saluer sa mère Béatrice qui, depuis les Rues Payse et Bonvoisin, elle aussi, m’a toujours aidé dans notre entreprise de renaissance de la Ville, et ses deux petites filles, Sarah et Clara, qui sont le sourire de tant de nos manifestations et l’atout de nos équipes de handball féminines. Il paraît d’ailleurs que vous avez mis au point une série de checks avec chacune des joueuses pour les encourager.

On l’aura compris, cet hommage est celui du respect que nous devons à Benoit Balut, mais c’est aussi celui de la reconnaissance et de l’affection que je lui porte naturellement.

Avant que je vous remette cette médaille, je vous donnerai un dernier conseil. Continuez Benoît. Continuez à être ce que vous êtes : un modèle, un exemple. Continuez à militer pour vos idées. Continuez à transmettre vos valeurs. Continuez pour que dans 5 ans, je vous remette une médaille d’Or.

 

Au nom du Ministre de l’Éducation Nationale et en vertu des pouvoirs qui me sont conférés, M. Benoît Balut, je vous remets la médaille d’argent de la Jeunesse et des Sports.

9 MAI 2019

HOMMAGE ET RESPECT – Retrouvez le discours que j’ai prononcé ce mercredi 8 mai 2019, au Monument Mémoire et Paix de Val-de-Reuil, lors de la cérémonie du 74ème anniversaire de la victoire des alliés sur le régime nazi

 

Discours de Marc-Antoine Jamet, Maire de Val-de-Reuil

Cérémonie du 8 mai 1945

Monument Mémoire et Paix

Chers amis, chers concitoyens,

Je veux vous remercier d’être venus aussi nombreux, aux côtés des autorités civiles et militaires que je salue, afin de transformer, si la pluie nous en laisse le temps, cette Fête de la Victoire en une cérémonie d’hommage et de respect.

Hommage et respect d’abord à la République elle-même, à sa bannière, notre drapeau bleu-blanc-rouge, à la Marseillaise, notre hymne national, à ce qui fait la France, notre patrie et notre Nation, à ce qui nous rassemble et que nous devons préserver.

Hommage et respect pour ces millions de femmes et d’hommes qui sont morts pour que nous vivions en liberté et en démocratie, pour ces soldats venus d’Amérique et de Russie, de la résistance et des colonies, qui ont débarqué en Normandie il y a 75 ans et ont laissé leur vie sur nos plages, sur nos routes, sur nos places, donné leur jeunesse et leur courage pour que la France relève après avoir subi le joug de la barbarie nazie.

Rendre hommage, témoigner du respect, c’est aussi avoir le sens de l’honneur et de la dignité. Il ne semble pas dans l’Eure également réparti. Comme d’autres élus de notre département, je me suis étonné, en effet, que la municipalité du Neubourg désigne, voici 10 jours, le 29 avril précisément, un admirateur du Maréchal Pétain, M. Philippe Marche, pour présider, non pas la cérémonie commémorant l’armistice du 11 novembre ce qui aurait été historiquement explicable, à défaut d’être politiquement compréhensible, mais celle en mémoire des déportés. Il n’est pas dans mes habitudes de commenter la façon dont mes collègues conduisent les affaires de leur commune, mais j’ai été stupéfait du silence qui, après que ce nostalgique de Vichy se soit vu confier cette responsabilité qu’il était le dernier à pouvoir accepter, a accompagné ses justifications. Il ne voyait pas le « problème ». Il ne comprenait pas les « reproches » qui lui étaient faits. Ils sont pourtant assez simples à saisir. En 1940, comme dans toute situation critique, il ne fallait pas se tromper. Les Français se sont partagés entre collaborateurs, résistants, à l’origine peu nombreux, et l’immense majorité des attentistes ou des indifférents assommés, comme la IIIème République, par « l’étrange défaite ». Les familles également se sont divisés. J’en sais quelque chose. D’engagements différents, qu’ils soient le fruit de convictions ou du hasard, sont nées des attitudes différentes. Certains ont serré la main de Hitler et d’autres ont continué le combat depuis Londres. Aux uns la honte, aux autres la gloire. Pétain, en signant les lois d’octobre 1940, a permis la déportation de 80 000 juifs dont 25 000 de nos compatriotes et 2 000 enfants de moins de 6 ans, morts la plupart d’entre eux dans les chambres à gaz d’Auschwitz ou sous les coups de leurs bourreaux SS. Voilà pourquoi lui pardonner est impossible. Voilà pourquoi M. Marche n’était pas à sa place. Voilà pourquoi j’ai souhaité que nous entrions dans ce monument, que nous nous débutions cette cérémonie, en écoutant le chant des marais, le chant des déportés, celui qui accompagna Simone et Antoine Veil au Panthéon, leur demeure de mémoire et d’honneur, le 1erjuillet dernier.

Hommage et respect bien évidemment à l’armée française qui combat au Mali pour que recule la menace terroriste dans nos villes. Notre minute de silence sera dédiée à la mémoire du dernier soldat tombé au bord du fleuve Niger, du 24èmemilitaire français mort dans un pays qu’il venait à peine de rejoindre pour le défendre, à Marc Laycuras, décédé le 3 avril dernier en opération. Fils du sous-Préfet de Bernay, il était né le 12 janvier 1989 à Cholet. C’est dire qu’il avait tout juste 30 ans, l’âge des projets et des commencements. Le capitaine Marc Laycuras n’était médecin que depuis 2 ans, mais il ne soignait pas, fidèle au serment d’Hippocrate, que lesmarsouins du 2èmeRima. Il protégeait et assistait tous ceux qui se présentaient à lui. Arrivé le 12 février 2019 en Afrique, il en soignait les populations amies ou ennemies, musulmanes ou chrétiennes, femmes, enfants, vieillards. Nous pensons à lui, à ses camarades, à sa famille. A leur chagrin. A leur douleur.

Hommage et respect, c’est ne pas oublier nos héros du quotidien et je voudrais dire ma reconnaissance aux pompiers de notre Ville. Voici dix jours, ils ont évité que Biotropica, en proie aux flammes, se transforme en un petit Notre-Dame de Val-de-Reuil et que le Data Center de EDF subisse les dommages irréversibles d’un début d’incendie alors que, à une centaine de mètres, nous allons poser la 1èrepierre du second Data Center d’Orange dans quelques jours.

Hommage et respect, c’est se tourner vers les militaires du Bassin des Carènes qui forgent l’outil de défense de la France dans un monde soumis à la pression démographique, au réchauffement climatique, au séparatisme, au fanatisme et au populisme qui sont, pour l’avenir, autant de facteurs de troubles, autant de causes de guerre.

Hommage et respect bien évidemment aux services publics de la sécurité, aux policiers du Commissaire Daubigny, aux gardiens du Centre de détention des Vignettes qui  font un travail difficile, aux agents de la Police Municipale qui me permettent de remercier notre adjoint à la sécurité, l’infatigable Dominique Lego, aux cadres de l’EPIDE dont la mission est essentielle.

Je voudrais conclure mon propos par une note d’actualité. Hommage et respect, cela impliquera que chacun remplisse son devoir civique le 26 mai prochain. Il y a un lien direct entre le cortège des morts et des sacrifiés que j’ai évoqué et ce droit sacré, ce devoir absolu, qui consiste à voter. Il faut s’y obliger même si on est un peu désabusé, fatigué, ou occupé à des milliers d’activités. Aucune n’a plus d’importance, si on y réfléchit dix secondes, que de faire vivre notre démocratie.

Enfin, ces élections sont organisées pour construire l’Europe, la faire évoluer et la changer, pas pour la quitter ou la briser. Le Brexit nous démontre à quoi conduisent les démagogues et les marchands d’illusions : pauvreté et chaos. Si nous ne restions pas unis, nous ne pèserions pas lourds demain face aux 6 milliards de chinois, d’indiens, de brésiliens, de mexicains, d’africains et d’indonésiens qui veulent à juste titre grandir, se développer et s’enrichir.

Alors comme je l’ai dit aux polonais de Stzum et aux allemands de Ritterhude lorsque nous les avons visités le 1ermai dernier, la solution, que nous aimions Bruxelles ou pas, c’est et cela reste l’Union Européenne. Simplement, pour que nous ayons davantage envie d’Europe, il faudrait qu’elle soit plus humaine, plus écologique et plus sociale. Une liste, à Gauche évidemment, additionne à la fois ces qualités et la possibilité d’unir nos efforts à ceux d’autres peuples européens. Elle reste mon choix.

Vive Val-de-Reuil, Vive l’Europe et Vive la France.

 

 

 

3 AVR 2019

Pourquoi j’irai saluer François Hollande ce jeudi 4 avril au Lycée Marc Bloch de Val-de-Reuil

Pourquoi j’irai saluer François Hollande

À l’invitation de ses professeurs et de ses élèves, François Hollande donnera une conférence sur l’Europe au Lycée Marc Bloch de Val-de-Reuil jeudi 4 avril 2019. Sa venue dans notre commune est à la fois un plaisir et un honneur. J’accueillerai donc  l’ancien chef de l’État sur le parvis de l’établissement à 9h30.

Je le ferai, avant tout, pour des raisons institutionnelles, par devoir, en fonction d’une tradition républicaine justement établie qui exige qu’un Maire salue un ancien Président de la République lorsqu’il est sur le territoire de sa commune.

Je le ferai pour des raisons morales parce que je conserve la mémoire des crises financières, économiques et sociales, des attentats terroristes et des événements internationaux auxquels François Hollande a été confronté et que je n’aurai pas l’ingratitude d’oublier qu’il y a fait face avec courage et détermination.

Je le ferai pour des raisons militantes pour affirmer, une fois encore, le choix d’une sociale-démocratie moderne, choix que je partage avec celui qui a dirigé le parti auquel j’ai toujours appartenu et, avec mon entier soutien comme avec celui de tant d’autres, l’a conduit sur cette ligne, vers le succès en 2012.

Je le ferai par solidarité politique avec un homme qui, dans la campagne pour les élections européennes qui commence, a annoncé un vote, clair, utile et cohérent avec son appartenance à la Gauche et l’espoir d’une Europe meilleure. Ce vote sera aussi le mien.

Je le ferai également pour des raisons locales puisque François Hollande, artisan d’une véritable politique de la Ville en faveur des quartiers de grande précarité, s’est engagé, de manière décisive, afin que Val-de-Reuil soit inscrit parmi les bénéficiaires du  Nouveau Programme de Rénovation Urbaine, de ce NPRU2 dont elle obtient, en ce moment même,  les premiers résultats concrets.

Je le ferai, enfin, pour des raisons personnelles, heureux qu’un ami (et un ancien collègue…), normand qui plus est, prenne le temps de venir visiter à nouveau ma Ville et de parler à sa jeunesse.

Communiqué de Marc-Antoine JAMET

Maire de Val-de-Reuil

Président de la Commission des finances de la Région Normandie

 

5 DEC 2018

Dialogue, négociation, respect.

Dialogue, négociation, respect.

 

Le mouvement des « Gilets Jaunes » veut lutter contre les inégalités sociales et territoriales qui se creusent. Il demande plus de justice et plus de solidarité entre tous les Français. Il exige le maintien de services publics accessibles, performants, modernes partout dans le pays. Il dit le besoin d’écoute, de respect et de dialogue. En ce sens, il recueille évidemment mon soutien.

Cet appui est logique. Il est la seule réponse que nous puissions apporter à des politiques publiques qui, à Val-de-Reuil, malgré la relance du renouvellement urbain et le recul du chômage, se sont traduites, en dix-huit mois, par la fermeture d’un de nos trois collèges, la diminution des emplois aidés, la taxation des retraités ou des plus pauvres, la baisse des APL, la fin de l’accession aidée à la propriété. La liste serait longue des mesures qui, prises une à une, paraissent ne pas être dirigées contre les habitants de notre commune, mais qui, dans leur ensemble, concrètement, ont été nuisibles à la collectivité que nous formons.

Il ne s’agit pas d’une volonté ou d’une hostilité de la majorité au pouvoir. On ne peut refuser au Chef de l’État et au Premier Ministre une légitimité qu’ils ont conquise, par deux fois, dans les urnes. Je le reconnais d’autant plus volontiers que je n’appartiens pas à leur camp. Mais ils sont responsables du malaise que nous vivons. Ce sentiment est la résultante, non seulement d’un style de communication inapproprié et blessant, mais, aussi, d’une indifférence à la France, celle des banlieues, celle des campagnes, qui n’est pas celle des métropoles ou des catégories prospères. Inexpérience, méconnaissance ou maladresse, la faute n’en est pas moins grave. Il faut rapidement la corriger.

Cette orientation s’est accompagnée, dans la pratique, d’une entreprise de décrédibilisation des corps intermédiaires (syndicats, élus de terrain, chambres consulaires, etc…), d’une verticalisation de l’autorité, d’un oubli – qui ne date pas d’hier – de nos traditions républicaines, ce qui faisait notre singularité en Europe, qui laissent aujourd’hui le peuple français sans représentation pour porter ses revendications. Voilà pourquoi il est dans la rue. Au-delà des manipulations, qui existent, c’est la raison première de sa mobilisation. Certains ont voulu remplacer la République des élus par la République des élites. Nous en payons – tous – les conséquences. Il est temps de retrouver le sens et les modalités de la négociation globale par laquelle on sort d’une crise. Des annonces concédées et successives ne peuvent la résoudre. S’il est absurde de répéter en boucle « les riches paieront » dans une société où la fiscalité bat déjà des records, la question du pouvoir d’achat ne peut être laissée de côté.

Pour autant, la violence n’est pas admissible. Elle est moralement injustifiable. Elle va, économiquement, contre la croissance et socialement contre l’emploi. Elle est indigne quand elle s’exerce contre les forces de l’ordre ou les sapeurs-pompiers, quand elle détruit le fruit du travail, quand elle profane les monuments nationaux. Les récupérations opportunistes et extrémistes, de droite comme, parfois, de Gauche, doivent être dénoncées. Après les échecs de Parcours Sup’, additionnés aux incertitudes de la réforme du Baccalauréat, il est normal qu’étudiants et lycéens soient inquiets pour leur avenir. Néanmoins, les parvis des facultés et des lycées, qui sont les lieux de l’éducation et de la connaissance, ne sont pas faits pour être bloqués. Pour préserver une planète dont la lutte contre réchauffement devrait être une cause politique universelle, une transition écologique, expliquée, durable, soutenable, reste indispensable, afin de ne plus être dépendants de produits pétroliers qui, de plus en plus rares, seront de plus en plus chers et devront être, comme notre dette, financés par nos enfants.

Communiqué de Marc-Antoine JAMET

Maire de Val-de-Reuil

3 DEC 2018

Nouveau prix d’urbanisme pour Val-de-Reuil : L’éco-quartier des Noés et son architecte Philippe Madec décrochent le prix du Moniteur/Équerre d’Argent dans la catégorie « aménagement urbain et paysager »

 

Nouveau prix d’urbanisme pour Val-de-Reuil :

L’éco-quartier des Noés et son architecte Philippe Madec décrochent le prix du Moniteur/Équerre d’Argent

 dans la catégorie « aménagement urbain et paysager »

« Nul n’est prophète en son pays ». Pourtant la qualité et la réussite du renouvellement urbain de Val-de-Reuil (ORU, ANRU, PNRU2), son utilité et sa maîtrise, sont unanimement soulignées. Autour de l’ANRU, les partenaires de la Ville le savent. Autour de la presse spécialisée, les commentateurs le disent. Autour des entreprises associées, le milieu du BTP le reconnaît. Autour de la centaine de grands professionnels que la Ville a mobilisée depuis 20 ans, les architectes le confirment. Autour de la Ville Nouvelle, la CASE en bénéficie. Cause ou conséquence, la plus jeune commune de France, cas unique en Normandie avec Le Havre, a su gagner, pour plusieurs de ses projets, les premières places dans les grands palmarès nationaux d’urbanisme et d’architecture.

Mais c’est probablement avec l’éco-quartier ou éco-village des Noés, le premier à avoir été ainsi labellisé dans la région, en 2017, par la Ministre du Logement Emmanuelle Cosse, que la Ville a remporté le plus de lauriers. Construit en 2016, sur les Rives de l’Eure, cette centaine de logements offre une vie nouvelle, meilleure et éco-citoyenne, à ses occupants qui bénéficient notamment des bienfaits d’un habitat bioclimatique, chauffé au bois, à budget maîtrisé. Soucieux d’inventer aujourd’hui l’habitat de demain, le bailleur Siloge (pour les logements) et la municipalité (pour la chaufferie, la halle – dont les travaux commencent prochainement -, la crèche, les parcs paysagers) – ont su appeler, pour mener à bien ce projet d’envergure, Philippe Madec, pionnier de l’habitat écoresponsable. Grâce à lui, cette réalisation séduit et, parfois, fascine. Les promoteurs ne s’y sont pas trompés qui, avec 250 maisons construites, ont multiplié les projets voisins.

A un point tel que, lundi 26 novembre, après le Grand Prix de la Ville Durable, la sélection aux « Green Solutions Awards » de Bonn pour la COP23, le Grand Prix de l’Aménagement/Construction en Zones Inondables, l’éco-quartier rolivalois a, de nouveau, remporté un prix prestigieux : celui donné dans la catégorie « aménagement urbain et paysager » à l’occasion de la remise de l’Équerre d’Argent. À partir de 900 dossiers, cinq projets avaient été retenus dans chaque catégorie pour cette édition des Équerres d’Argent 2018. Considéré comme le Goncourt de l’Architecture, le trophée a donc été remis lors d’une cérémonie organisée au conseil économique, social et environnemental (Cese) à Paris, par le jury présidé par Bernard Plattner (vainqueur de l’Equerre d’Argent 2017 pour le Palais de Justice de Paris) et où figurait l’architecte Manuelle Gautrand, à notre équipe : Philippe Madec, son maître d’œuvre, Denis Comont/Art du paysage son paysagiste, Peggy Abert pour la Siloge et Marc-Antoine Jamet pour Val-de-Reuil, ses co-maîtres d’ouvrage. Dans un palmarès que Sybille Vincendon de Libération décrivait comme « très minéral », le Jury a estimé que l’éco-quartier des Noés « apporte une réponse à l’urgence écologique et à la nécessité sociale ».

Obtiendra-t-il un même succès aux Victoires du Paysage où il est nominé parmi 67 projets sélectionnés à travers la France entière ? Réponse ce 6 décembre. En attendant, avec le même architecte, Siloge et Municipalité doublent la mise en rénovant, à partir de 2019, dans le cadre de l’ANRU, le quartier pavillonnaire de l’Andelle, doublant la taille de l’éco-quartier mitoyen.

23 NOV 2018

Maire de famille

Maire de Famille

par Marc-Antoine JAMET, Maire de Val-de-Reuil

 

L’hiver commence. Le temps est gris. Il pleut sur Paris. Le parc des expositions de la porte de Versailles n’a jamais été un endroit folichon. Sous les nuages de novembre, il est carrément sinistre. Ses pavillons de plastique, de plexi et de parpaings, regroupés au hasard, ressemblent aux bâtiments d’une zone industrielle ratée. On peut douter qu’un architecte se soit un jour penché sur leur silhouette déglinguée. Le tout ne déparerait pas un paysage post stalinien. Aujourd’hui le béton murmure. Une foule morose se hâte à la recherche d’un abri. Peu de femmes, beaucoup de cheveux blancs, des accents. Les Maires de France sont en congrès. Je suis avec eux.

Le Président de la République ayant fait savoir qu’il était empêché, le Premier ministre doit parler. En politique, Édouard Philippe n’est pas un champignon poussé après la pluie. Une ville, il sait ce que c’est. Au Havre, il a appris. Théoriquement. Pourtant les collègues n’attendent rien de bon de cet après-midi. Un discours pour dire que rien ne va changer ? A quoi bon ! Les conversations sont uniformément désabusées. Ça grogne. Ça se plaint. Ça maugrée. Les collègues qui démissionnent : ceux qui sont fatigués, ceux qui sont découragés, ceux qui perdent pied. Le « métier » n’est plus ce qu’il était.

Les Maires veulent être aimés. Ils ne sont plus respectés. Les figures républicaines sont dépassées. Gambetta, Jules Ferry, Clemenceau, revenez. Ils sont devenus fous ! Sans l’écharpe, point de reconnaissance. Avec ce n’est guère mieux : « dépêchez-vous ne nous marier, on a prévu une célébration yoga juste après ». Dans les campagnes, dans les petites villes, les Maires n’ont pas choisi de se présenter pour la centaine d’euros que leur rapporte leur indemnité. Le mauvais mousseux leur fait mal au ventre. Comme à tout le monde. Peut-être y sont-ils allés avec un peu d’orgueil, une pincée d’ambition, un petite envie de gloriole, mais, le plus souvent, c’est le goût du collectif, de l’intérêt général, du service public qui les a motivés. Travailler pour les autres, rendre au pays ce qu’il vous a donné, mettre ses compétences et ses idées à disposition d’une commune et la développer. Existe-t-il de plus belle vocation, de mission plus utile ?

Alors, bien sûr, les derniers mois ont été rudes. L’impression de ne pas être écouté, de ne pas être considéré, est venue mettre du sel sur des plaies plus anciennes. La montée des agglomérations, trop grandes, trop lointaines, trop techniciennes, sans la moindre responsabilité réelle devant les citoyens, a accéléré le suicide des municipalités. La fin du cumul des mandats a éloigné les députés des réalités et les élus locaux des responsabilités. Les dotations diminuent. Les sujets, la circulation, l’environnement, les jeunes, la culture, sont de plus en plus compliqués. Il devient difficile de construire, d’entretenir ou de réparer un gymnase, une école, une route un cimetière. Dans les Palais Nationaux, les communes, et ce n’est pas d’hier, ne sont plus des priorités. Ce qui a fait le pays, son histoire, sa géographie, sa singularité, est en train de disparaître. La fin des beffrois et des clochers est programmée. Nos repères disparaissent dans le grand flou uniforme et mondialisé.

Alors on pourrait jeter l’éponge et tout arrêter. Ce n’est pas dans mes gênes. Ce n’est pas dans ma personnalité. J’aime l’optimisme et la volonté. Pas d’états d’âme quand on est au service de la collectivité. On n’en a pas le droit. On n’en a pas le temps. Les nouveaux médias éloignent des habitants ? Il faut donner à tous votre adresse internet, communiquer sur twitter, apprivoiser cette « nouvelle convivialité ». L’esprit de citoyenneté disparaît. ? Il faut faire le tour des écoles et voir les petits élèves, à l’invitation de leur institutrice se lever, aller à la rencontre des associations, distribuer médailles et trophées. L’argent vient à manquer ? Il faut aller le chercher là où il est : dans le privé, à l’intercommunalité, dans les crédits exceptionnels comme l’ANRU qui va encore transformer Val-de-Reuil au cours des cinq prochaines années. Le nombre des unions ne cesse de chuter ? Il faut en faire, en mairie, les plus belles des cérémonies. On doute de sa propre utilité ? Il y a assez à faire, par soi-même parfois, dans la sécurité et la propreté, pour ne pas musarder. Les grands projets sont durs à monter ? Occupez-vous en bouchant les trous et en effaçant les tags ou les graffitis. Le manque emploi est le cancer qui ronge la cité ? N’abandonnez rien, ni le stage pour la jeune fille timide, ni la recommandation pour celui qui roule des biscottos, votre sourire pour les investisseurs et votre disponibilité pour les chefs d’entreprise. La fonction publique est un repoussoir ? Ce n’est pas vrai. Il y a des équipes jeunes, talentueuses, capables.

Construire une école est un bonheur. Refaire un gymnase est une joie. Transformer un quartier est un défi. Il n’y a pas de travaux ennuyeux ou facile quand il s’agit de moderniser ou d’améliorer. Cyrano, probablement pas le meilleur des gestionnaires, le disait élégamment : « c’est encore plus beau quand c’est difficile ! ». Alors, à tous les collègues, un seul conseil. A tous les maux, un seul remède. Retroussons les manches et allons de l’avant. Pour les habitants. Et puis comme toute peine mérite salaire, quand une grand-mère nous salue, avec émotion, ou un enfant nous reconnait, en confiance, rappelons-nous qu’il n’y a pas de plus belle récompense, de plus grand honneur. Je suis un maire de famille. C’est ainsi que je sers Val-de-Reuil.

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