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2 AOUT 2012

Le grand pari de la plus jeune commune de France

« Comment éviter un développement métropolitain à deux vitesses, avec d’un côté les actions les plus spectaculaires, de l’autre celles conduites auprès des laissés-pour-compte ? » C’est la problématique, qui a le mérite d’être claire, développée dans le troisième numéro de la revue du Grand Paris posée par celle qui la dirige, Lionelle Maschino. S’interroger sur l’utilité, les objectifs du Grand Paris ou l’Axe Seine comme on voudra bien appeler ce grand couloir qui suit les méandres du fleuve, avec le souci premier de ses territoires, de ses habitants qu’on ne doit pas oublier et de ses élus qu’on peut écouter, est une démarche légitime. A l’institut de Géographie de la Sorbonne, nous y travaillions en 1980 et nous n’étions pas les premiers. C’est dire si la question n’est pas nouvelle quand bien même certains s’en empareraient, aujourd’hui, avec l’air gourmand d’une poule qui a trouvé un couteau. Elle n’a pas encore, en dehors de deux ou trois grands colloques cérémonieux, pour ne pas dire ventripotents, été vraiment explorée. Certes, il y a eu de belles déclarations d’intention, mais rien de concret. Sur notre territoire, entre Seine et Eure, où une certaine théâtralisation, c’est une litote, des débats, ne favorise pas toujours à l’analyse stratégique, cet avenir reste à l’état d’invocation. Prenons garde qu’il ne soit bientôt plus qu’une évocation. Trois haltes fluviales ne font pas un projet. L’histoire ne repasse pas les plats.

Pour ce qui est de Val-de-Reuil, stricto sensu, nous avons eu la visite de deux des grands architectes de l’univers chargés de nourrir cette idée. J’ai d’abord vu passer, comme une fusée aristocratique, étonnée de s’arrêter soudain entre Montmartre et la mer, l’excellent Grumbach. Assis dans mon bureau, il m’a demandé l’effet que cela faisait d’être placé entre la capitale et le « Havre de Grâce ». Un peu à la façon du « alors heureuse » avec lequel Jean-Paul Belmondo, au siècle précédent, s’adressait après les avoir enchantées à ses conquêtes féminines dans les films de Philippe de Broca. J’ai bredouillé : « nous y sommes habitués ». Le tout avant de me proposer de militer avec lui pour la transformation de l’A13 en LGV et de repartir pour de nouvelles aventures. Roland Castro, aussi, est venu faire un petit tour de piste. L’homme de banlieues 89 avait le logement social un peu automatique et la fresque urbaine systématique. Val-de-Reuil était une étape obligée du pèlerinage. Il s’y arrêtait avec sincérité, mais en pilotage automatique.

On verra peut-être un jour le résultat de ces cogitations. Qu’importe. Notre Ville n’a pas besoin d’experts pour lui rappeler qu’elle est, sur cette route, le milieu géographique quasi exact entre Paris et la mer. Mais la plus jeune commune de France doit encore faire entendre qu’elle peut, pour le Grand Paris, être un site « ressources ». Technologique autour de Sanofi, de Cassidian, d’Orange, d’EDF, de bien d’autres encore à venir.  « Tertiaire » pour développer des activités de « bureaux » et de « services » autour de sa gare, à 1h00 de Paris et qui, en 2013, sera rénovée, sans devenir une « base arrière » de La Défense, mais en jouant son petit rôle dans le monde des Geeks. Touristique autour d’un rêve dont m’avait parlé mon prédécesseur, Bernard Amsalem, voici douze ans déjà et qui verrait la création d’un port fluvial, de plaisance, aux confins de la base de loisirs, profitant de la « passe marinière », dédiée aujourd’hui aux seuls carriers, mais qui demain pourrait faire un magnifique chenal pour 300 anneaux, 300 bateaux, au dernier point sur la Seine où l’on peut, sur un week-end de trois jours, gagner la mer le premier, naviguer le second, regagner la troisième son port d’attache.

Ce sont là sujets sérieux pour les Rolivalois, les Eurois, les Haut-Normands. L’été invite à plus de légèreté. Val-de-Reuil s’est souvent faite d’opportunités. Après Laurent Fabius, invité du précédent numéro de la revue, on m’a proposé de faire entendre notre voix. Je ne me le suis pas fait dire à deux fois. Cliquez ici ou sur l’image de couverture de la revue pour lire l’interview.

© 2011 Marc-Antoine Jamet , Tous droits réservés / Wordpress