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MIEUX ME CONNAITRE

Mieux me connaître, c’est d’abord savoir d’où je viens. Alors commençons par le commencement. Je suis né un 19 mai. C’était en 1959, par les hasards d’une clinique à Saint-Mandé, dans le département du Val-de-Marne. Mon père, Dominique Jamet, est journaliste et écrivain. Il débuta à Arts, puis à France-Soir, le grand France-Soir, où il fut engagé comme secrétaire de rédaction, puis au Figaro Littéraire comme chroniqueur, grand reporter au Figaro, critique dramatique à l’Aurore qu’il dirigea brièvement, rédacteur en chef et éditorialiste au Quotidien de Paris dont il fut licencié pour avoir soutenu la Gauche. Pilier de certaines émissions devenues mythiques comme « Droit de réponse » de Michel Polac ou « Le masque et la plume », il fut également le premier président, mission confiée par François Mitterrand, de la Bibliothèque nationale de France.

Ma mère, Françoise Raux, était professeur de lettres. Elle a enseigné durant la majeure partie de sa vie dans des lycées professionnels à Meaux ou à Aubervilliers, dans des collèges de banlieue, parfois difficiles, voire très difficiles comme à Pantin, puis à la fin de sa carrière à Hélène Boucher, établissement parisien renommé. Ce métier l’a usée. Elle ne l’a quitté, avant de le retrouver, que pour vivre sa passion, le théâtre, et j’ai passé bien des années d’enfance à la suivre aux côtés de la troupe du Théâtre du Soleil. Nous vivions parfois en communauté, dans un milieu d’extrême gauche très politisé. Je m’en souviens avec bonheur.

Il faut rajouter une troisième figure à ce tableau de famille : mon grand-père, Claude Jamet, normalien, agrégé de lettres classiques, critique et écrivain. Avec lui, je faisais du latin dix heures par semaine, bachotais et révisais, apprenais et devisais. Vingt ou trente ans après être devenus ses disciples, ses élèves de Khâgne se trouvant être mes proviseurs, il m’a sauvé à plusieurs reprises, dans la plus parfaite injustice, du renvoi ou du redoublement que mon indiscipline me promettait. C’était aussi un intellectuel au sens le plus français du terme pour le pire et le meilleur. Pour le meilleur une érudition phénoménale, une culture inégalable, une intelligence hors normes, le compagnonnage avec Blum, la création de la fédération SFIO de la Vienne, l’engagement déterminé à Gauche. Pour le pire, une vision politique enfantine et un pacifisme intégral appris auprès d’Alain qui feront commettre à ce père de six enfants d’impardonnables erreurs à son retour du Stalag en 1941 et, surtout, à la mort des suites d’un cancer généralisé de sa femme en 1942. Je pourrais aussi évoquer la modestie des parents de ma mère, lui caissier à la banque de France, elle pour moi la plus tendre des grand-mères. Tous, d’un côté comme de l’autre sans patrimoine, sans fortune, sans aisance, mais pas plus tristes pour cela.

Mieux me connaître, c’est savoir également où, par qui et comment j’ai été formé. Il y a l’école, naturellement. Ma scolarité, au lycée Condorcet dans le IXème arrondissement, lycée laïc et républicain s’il en fût, comme à la vieille Sorbonne, où je ne perdis pas mon temps à étudier quatre ans durant histoire et littérature, avant d’intégrer l’Institut d’Etudes Politiques de Paris, puis l’Ecole Nationale d’Administration. Il y a aussi les rencontres et les expériences professionnelles. La découverte de la presse et des journaux, à L’Aurore, qui fleurait encore la Quatrième République et où, documentaliste, grouillot d’étage, standardiste, télexiste, j’ai fait tous les petits boulots, avant de rejoindre dans les mêmes hautes fonctions « le Quotidien de Paris ». Premier contrat à quinze ans ! J’étais pauvre comme Job. J’enrageais de voir ceux qui pouvaient étudier sans travailler les vacances, le soir, des nuits, les week-ends. J’ai beaucoup appris, enduré, accepté. C’était certes formateur comme on dit. Je m’en serais bien passé.

Bien des années plus tard, j’ai dirigé à mon tour une publication, celle de L’Hebdo des socialistes, feuillets bien connus des militants du parti du poing et de la rose. Cette jeunesse se termina comme elle avait commencé. Professeur d’histoire-géo à mi temps dans un lycée sports études qui doubla mes horaires un mois avant le diplôme de Sciences Po, acceptant tout ce qui passait pour mettre du beurre dans mes épinards jusqu’à l’organisation d’un cinéma italien qui me fit rencontrer Sophia Loren dans sa chambre d’hôtel (en tout bien tout honneur) ou l’écriture de livres qui connurent de jolis succès mais dont d’autres signèrent les couvertures, recouvrant un toit, celui de la halle de la Villette avec mon ami Jean-Claude Bourbault, entre l’écrit et l’oral de l’ENA au désespoir des miens persuadés que c’était du suicide universitaire, major de ma promotion d’élèves-officiers de réserve non pas pour devenir officier parachutiste mais pour me rapprocher de ma femme ainsi que s’en désola le Général commandant l’école d’application qui me voyait déjà recouvrir un béret rouge.

Un an en Algérie, dans notre Ambassade, et quelques mois à Lille auprès du Préfet Jean-Claude Aurousseau, qui avait été le chef de cabinet de Michel Debré au début de la 5ème République, me transformèrent rapidement en fonctionnaire. C’était, il est vrai, dans mes gênes depuis trois générations. La découverte du service, intransigeant et passionnant, de l’Etat, auprès de grands commis admirables, de politiques dévoués, tel André Chandernagor, ténor de la Creuse, ministre après 1981, seul dit-on à pouvoir lire son journal, à l’instar de Defferre, lorsque Mitterrand parlait, aux côtés duquel j’ai eu l’honneur de travailler lorsqu’il était Premier président de la Cour des comptes, ou Pierre Arpaillange qui, ancien Garde des sceaux, virtuose de la Cour de Cassation, me transmit ce qu’il savait du métier de juge.

L’engagement auprès de grands militants politiques, Henri Emmanuelli à la présidence de l’Assemblée nationale puis au Premier secrétariat du Parti socialiste, Laurent Fabius au Palais Bourbon comme au Ministère de l’Economie, des Finances et de l’Industrie. Des expériences inoubliables comme celle de trésorier de notre parti en ruines en 1994 (raconter comment je le renflouais mériterait un livre), co-organisateur de la campagne de Lionel Jospin avec Yves Colmou en 1995, directeur de cabinet à Solférino ou au Groupe Socialiste pour faire vivre une formation qui rémunérait ses permanents avec peu d’amour et beaucoup d’eau pas fraîche.

Et puis, épars, le contrôle pour le CSA des campagnes télévisuelles, la découverte de l’Afrique, la vraie, comme contrôleur des fonds financiers de la Francophonie, de l’enseignement beaucoup et en pagaille à l’école normale, à sciences po, à l’ENA, souvent pour améliorer les vacances ou rendre le père Noël plus généreux, parfois aussi (plus que parfois) par bénévolat, pour aider, pour former, pour rendre ce qui m’avait été donné en faisant cours à de jeunes fonctionnaires instituteurs, policiers, infirmières qui voulaient, par la formation continue, progresser.

Mieux me connaître, c’est également savoir ce qu’est ma vie aujourd’hui. Depuis 2001, je consacre mon temps à deux activités principales. L’une est professionnelle, car je refuse de faire de la politique un métier. Je suis Secrétaire général d’un groupe industriel qui crée de l’emploi, paye ses impôts en France, assure une sorte de mondialisation à l’envers en produisant en Euros ce qui est vendu en yens, en dollars, en yuans, en roupies, en réals, en roubles. L’autre est militante, élective et publique puisque je suis depuis 2001, succédant à Bernard Amsalem, après que Laurent Fabius m’a proposé de relever ce défi, le maire de la ville de Val-de-Reuil, la plus jeune commune de France, créée en 1975, devenue collectivité locale en 1985. Je siège donc à la Communauté d’agglomération Seine-Eure, dont je suis le Vice-président et dont Val-de-Reuil est devenu un des cœurs économiques.

Faire coexister une vie professionnelle et une vie politique n’est pas simple. Entre le marteau et l’enclume guère de place pour la vie personnelle ou si peu. Le travail paraît multiplié par deux. Mais je crois utile cette dualité. Dans cette ville, nous vivons une aventure : la rénovation urbaine. Cela fait 10 ans qu’elle est en marche et nous avons réussi à améliorer la vie des habitants. Là est ma seule récompense, mais elle est belle.

Mon engagement local s’est intensifié en 2004 puisque je suis devenu Vice-président du Conseil régional de Haute-Normandie, collectivité où l’on m’a confié le dossier des finances et de la dette. Aujourd’hui, je note avec joie que notre territoire a été reconnu par des experts sévères et indépendants « la Région la mieux gérée de France ». En 2010, Alain Le Vern m’a demandé de conduire la liste socialiste dans le département de l’Eure à l’occasion du scrutin régional. La campagne que nous avons menée avec les militants de ce département a permis à notre camp, pour la première fois dans l’histoire de ce scrutin, d’être en tête au premier tour et de l’emporter fortement au second. Je suis très fier de ce succès d’équipe remporté sur deux ministres que l’on disait gagnants.

Elu premier secrétaire de la fédération de l’Eure du Parti socialiste au début de l’année 2012, j’ai repris mon bâton de militant pour faire ce traditionnel tour des sections que Henri Weber et Henri Emmanuelli m’ont appris à aimer. Nous avons partagé de grands moments durant ces campagnes, une présidentielle victorieuse et des législatives qui ont marqué la progression de la Gauche dans le département. Une des plus grandes joies pour moi aura été de voir 1 500 personnes réunies au stade Jesse Owens de Val-de-Reuil autour de Laurent Fabius, celui qui a les mêmes yeux que nous, mais qui, souvent, voit plus loin, pour lancer, en Haute-Normandie, la campagne présidentielle de second tour de la Gauche rassemblée.

Des thèmes de réflexion et d’action me sont particulièrement chers. Parmi eux, je l’ai dit, les questions relatives à la politique de la ville. J’ai d’ailleurs exercé, entre 2005 et 2008, les fonctions de délégué national du Parti socialiste en charge du renouvellement urbain. Les questions d’intégration, d’immigration, d’égalité des chances et de réussite scolaire, tout cela est lié aussi aux questions urbaines, me passionnent. Il y a tant à faire en la matière ! Depuis 2009, je suis membre du Haut conseil à l’intégration, une instance chargée au plan national de formuler, sur ces sujets, des propositions aux autorités publiques. Dans ce cadre, j’ai participé à l’élaboration du rapport remis le 14 avril 2011 au Premier ministre et intitulé : « La France sait-elle encore intégrer ses immigrés ? Bilan de la politique d’intégration en France depuis vingt ans et perspectives ».

Voici peut-être ce que je pouvais dire en quelques mots. Me connaissez-vous mieux désormais ? Je l’espère. Néanmoins, il me faudrait encore vous en dire beaucoup. Que je suis marié et que j’ai quatre enfants. Que le métier d’architecte m’aurait plu. Cette liste, je vous rassure, n’est pas exhaustive.

Mais sans doute, au-delà de ces lignes, la meilleure façon de continuer à mieux me connaître est-elle de suivre les publications de ce site ? C’est pour cela, notamment, que je l’ai voulu. Pour que nous puissions être en contact. Je serais donc très heureux que vous me suiviez nombreux dans cette démarche.

Chaleureusement.

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