15
JUIN
2013
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Fatigué par le jetlag au point de concéder être un tantinet à la merci de nos questions, c’est sans cravate, en tenue décrontractée et dans une brasserie (simple) où il se sent (presque) chez lui, que Marc-Antoine Jamet (MAJ) balance entre confidences et propos huilés. Au menu de ce déjeuner, Val-de-Reuil, une porte entrouverte sur sa vie à l’échelle mondiale et ses ambitions. A table !
New York pour affaires puis le Japon avec François Hollande dans la foulée, Paris la semaine. Et Val-de-Reuil dans tout ça ?
« J’y suis présent physiquement et moralement. Je peux affirmer sans crainte être celui qui connaît le mieux la ville, le Val-de-Reuil des usines, des caves, de la forêt, des commerces, des carrières. Je vis à Paris et ici. Je suis plus présent que beaucoup d’autres maires. »
Vous êtes de nouveau candidat pour un 3ème mandat. Qu’est-ce qui vous motive ?
« Je n’ai pas fini ce que j’ai à faire à Val-de-Reuil. Nous avons de nombreux projets à réaliser : le PNRU2 (Plan de rénovation urbaine, ndlr), une nouvelle mairie, pourquoi pas face à l’église, une salle des fêtes, un nouveau théâtre qui sera lancé cet été comme l’éco-quartier. Je souhaite aussi accompagner le développement des entreprises et de nouvelles offres commerciales en centre-ville. Je l’affirme : il y a davantage de commerces à Val-de-Reuil mais ils ne sont pas bien placés. Nous envisageons, à terme, de de les faire venir sur l’ilôt 14. Nous comptons aussi sur le rond-point des Clouets (à deux pas de l’A13, ndlr). Plusieurs enseignes vont s’y implanter, dont une brasserie, Au Bureau, cet automne. Mon but est que les gens s’y arrêtent le dimanche soir. »
Nombre de communes aimeraient avoir un ministre pour favoriser leurs projets et leurs financements. Votre entregent, grâce à vos différentes responsabilités, notamment chez LVMH, facilitent votre travail municipal. Avez-vous de nouvelles ambitions politiques ?
« Je reste circonspect sur la candidature du maire de Louviers, Franck Martin, aux sénatoriales, comme je l’ai lu dans vos colonnes (lire notre édition du samedi 8 juin, ndlr). Quand je suis en voyage avec le président de la République, je n’y vais pas pour me pousser du col ! Mon travail chez LVMH est particulièrement prenant, certes. Mais je mets aussi mon carnet d’adresses au profit de l’économie de Val-de-Reuil. Ma carrière me permet une très grande liberté. »
Vous évoquez votre ennemi intime et néanmoins voisin, le maire (PRG) de Louviers. Une liste PS se constitue pour lui barrer la route aux municipales. Vous êtes le patron du Parti socialiste de l’Eure. Quel rôle jouez-vous dans cette guéguerre ?
« Je n’ai rien fait et je n’appuie personne. Je laisse cette liste en autonomie locale. »
Vous aussi serez probablement, en mars 2014, à faire face à une liste de gauche dissidente menée par Mickaël Amsalem, le fils de l’ancien maire socialiste. Votre avis ?
« Je vois un garçon seul qui se promène seul sur les foires à tout. Il est salué par le FN, par l’UMP. Je ne sais pas d’où vient sa candidature, où elle va ni pourquoi. Mon objectif est de dire non au Front national et non au projet d’autoroute qui défigurerait Val-de-Reuil. »
Cité du futur sur le papier créée en 1973, Val-de-Reuil n’a jamais atteint ses objectifs. Elle devait compter 240 000 habitants, il y en a presque 16 000. Quel est votre regard sur la ville ?
« Quand j’ai été élu maire, une jeune femmes est venu me voir pour me demander de l’aide car elle n’avait plus de verrou sur sa porte. N’importe qui entrait chez elle. Je passe sur les détails. C’est fini tout ça ! Nous avons changé la ville, on a changé la vie. Mais pas partout. La périphérie, le germe de ville, la dalle sont une réussite, il nous faut s’occuper des abords maintenant.  Notre slogan pour ces prochaines municipales est tournée vers demain : Pour l’avenir de nos enfants. »
Pas facile avec une dette si conséquente ?
« Actuellement, on rembourse ce que l’on emprunte. J’ai rencontré le ministre du Budget, Bernard Cazeneuve, pour obtenir un deuxième lissage de la dette laissée par l’Etat et qui se monte désormais à 6 millions d’euros. Depuis mon arrivée, nous avons remboursé 40 millions d’euros. Il reste 35 millions d’euros, l’équivalent d’un budget municipal. Pour autant, les impôts n’ont pas augmenté depuis quatorze ans ! »
Propos recueillis par G. Lejeune
11
JUIN
2013
Depuis douze ans, la Ville l’attendait. Tous les Ministres concernés avaient été sollicités. Tous les directeurs successifs du bassin d’essais des carènes s’étaient associés à cette démarche constante, obstinée, récurrente. Val-de-Reuil voulait rappeler qu’elle n’était pas étrangère au Ministère et à l’esprit de Défense. Elle désirait souligner que la DGA/DCN, l’EPIDE, EADS, désormais Cassidian, possèdent des établissements importants sur son sol. Elle souhaitait affirmer, plus particulièrement, son lien, devenu ancien, avec la Marine nationale puisque, depuis près de trente ans, les navires de la Royale sont testés dans des installations implantées sur son territoire. Enfin, il lui fallait saluer la décision prise en 1981 d’implanter le B600, la cuve à houle et les tunnels de cavitation, non pas Boulevard Victor à Paris, comme autrefois, mais dans la plus jeune commune de France.
Pour souligner davantage cette proximité, qui est aussi une complicité, au moment où se décident les nouveaux équilibres financiers de la défense nationale, avec un équipement militaire majeur qui doit être préservé et développé, pour poursuivre une politique d’aménagement des ronds-points de la Ville qui vise à en faire des repères ou des éléments de décoration et non pas des terrains vagues ou pelés, il fallait installer sur un des giratoires qui mènent vers le « bassin » un témoignage, un rappel de cette activité qui fait la fierté industrielle et technologique de Val-de-Reuil.
Après Daniel Hairou, son prédécesseur, Guillaume de Garidel, Directeur de la DGA Techniques hydrodynamiques à Val-de-Reuil, à qui j’avais fait part de cette idée, m’a informé qu’était actuellement, à Brest, une fort belle hélice de frégate, qui propulsait autrefois un des plus grands navires de notre flotte. L’objet de notre convoitise mutuelle était référencée « B77E bâbord » et se présentait comme de type « F67 ». Quel beau nom !
La Ville a donc exprimé une nouvelle demande : que l’hélice puisse, une fois déclassée, lui être réservée. Ce genre de demande remonte jusqu’à l’Hôtel de Brienne. Breton, mais pas avare avec les Normands, Jean-Yves Le Drian, Ministre de la Défense, vient donc de répondre favorablement au principe de la cession gratuite de cette hélice et de son transfert dans la commune. Il y aura une hélice installée sur le rond-point du centre des pompiers.
Elle répondra au nouveau fantôme de Simonet, neuf et avec ses jambes, qui sera installé sur le rond point du même nom, à la nouvelle oeuvre conçue par Christian Zimmerman qui fera pendant à la Fontaine des Droits de l’Homme, de l’autre côté de l’avenue des falaises, au croisement de la route des sablons et de la chaussée du parc, à l’Astrolabe, remise sur la place qui porte son nom maintenant que sa réfection est achevée. D’autres surprises sont à venir. C’est l’aménagement urbain et artistique de la ville, en proximité, qui se poursuit.