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10 SEPT 2016

Réponse à Sophie Gauguin, Vice-Présidente de la Région Normandie en charge du développement économique, venue visiter secrètement les entreprises de Val-de-Reuil

Madame la Vice-Présidente et chère collègue, 
 
J’apprends, par voie de presse, que, comme vice-présidente de la région Normandie en charge du développement économique, vous avez récemment visité « les parcs d’activité de la communauté d’agglomération Seine-Eure ». J’en suis évidemment heureux. 
 
Heureux et surpris, car on me dit que vous n’avez pas oublié de parcourir ceux qui, accueillant de grandes entreprises internationales, sont à l’origine de la majorité des emplois industriels et d’une large part des recettes fiscales de la CASE. Or, ils se situent sur le territoire de ma commune. Si vous m’aviez fait part de votre venue, j’eusse été ravi, conformément, au vieux cérémonial républicain, celui qui fixe des repères, celui qui préserve des usages, celui qui semble manquer à tant de nos compatriotes qui, désabusés, déboussolés, se précipitent vers les extrêmes, de vous saluer. Il se trouve, en effet, que la CASE est un établissement public et Val-de-Reuil, comme la région, une collectivité locale de la République. Il se trouve, également, que, contrairement à ce qui vous a été dit, la commune sur les destinées de laquelle je veille, maîtrise toujours son urbanisme et, à l’intérieur de ses frontières, délivre, seule, les permis de construire. Il se trouve, aussi, que nombre des sociétés établies sur notre sol, je pense aux principales, connaissent mieux la Ville – de fait – que l’intercommunalité. Il se trouve, enfin, que je ne pense pas être le plus mauvais guide du monde économique rolivalois et de ses acteurs. Je regrette donc que vous ayez dû vous satisfaire d’un panorama fatalement incomplet et lointain. 
 
Pour compenser ce manque dont je vous prie d’excuser le Maire du Vaudreuil, Bernard Leroy (qui n’aurait guère apprécié semblable attitude dans son village…) et moi-même, je vous invite bien volontiers, ni à me prévenir, ni à me signaler, ce qui serait de bien grands mots, mais simplement à m’informer de la prochaine occasion à la faveur de laquelle vous ferez  l’amitié et l’honneur de votre présence à Val-de-Reuil, à sa population et à son Maire. Ce dernier siège par ailleurs, précision qu’on considérera un peu aggravante, un peu agaçante, un peu attérante, dans le même hémicycle que celui dans lequel vous siégez. Il va de soi que si mes pas, par hasard, par obligation ou par chance, me guidaient vers Dozulé (Calvados), je m’appliquerais la même règle de courtoisie, de transparence et d’efficacité, avant d’en fouler le moindre brin de l’herbe accueillante, en demandant audience à sa première échevine, c’est-à-dire, pour ceux qui pourraient l’ignorer, à vous même.
 
Je vous prie, Madame la Vice-Présidente et chère collègue, de bien vouloir agréer l’expression de mes très respectueux hommages.
 
Marc-Antoine JAMET
Maire de Val-de-Reuil
Président de la commission des finances de Normandie
Vice Président de la Communauté d’Agglomération Seine-Eure
 
PS : J’ai appris que vous aviez rejoint l’écurie de campagne de Nicolas Sarkozy. Je vous en félicite. Bien que je ne sois guère expert en la matière (car, par commodité, je me fie généralement, pour ce qui concerne votre parti et ses déchirements, aux jugements féroces du représentant de la droite locale Monsieur Bruno Lemaire, un homme d’une haute intelligence, pas primaire pour un sou, que vous devez certainement avoir déjà croisé sur les marchés juste avant les élections ou, dans l’intervalle, avoir vu à la télévision), c’est très certainement une promotion. Mais, de grâce, n’adoptez pas les méthodes parfois désinvoltes de votre champion.
6 SEPT 2016

Le vendredi 7 octobre prochain, le Théâtre de l’Arsenal de Val-de-Reuil présentera sa deuxième saison et dévoilera sa nouvelle programmation.

LES PREUVES DE L’EXISTENCE DU LIEU

On peut avoir des intuitions. On peut avoir des certitudes. Il en va ainsi de l’existence de Dieu, de la réalité d’un amour, de la vie sur Mars. En moins d’une saison, l’utilité (par avance je prie chacun de bien vouloir excuser ce mot grossier…) du Théâtre de l’Arsenal est passée de la première à la deuxième catégorie. Il était nécessaire à Val-de-Reuil. Il lui est devenu indispensable. Définitivement.

On pourrait multiplier les preuves de ce statut exceptionnel. La plus objective repose sur une fréquentation. Redoublant de trivialité, j’allais même – trop concrètement – parler de taux de remplissage. Il est vrai que si on vote, parfois, avec ses pieds, on se cultive généralement avec sa tête et son cœur. Trop grande, trop vaste, trop belle, héritière des Chalands et de leur exiguïté, il était prétendument écrit que jamais nous ne parviendrions à remplir l’Arsenal. Foin de jauge, chaque représentation, a fait salle comble mixant allègrement publics proche et lointain et, pendant une année, des milliers de mains sont venues applaudir un superbe lever de rideau.

Second élément, suffisamment rare pour être remarquable : la compétence et l’intelligence ont rapidement donné un ton et un esprit à notre théâtre. Par sa programmation et sa convivialité, nouveau venu – qualité inégalement prisée sous nos horizons – il a, sans difficulté, trouvé sa place en Normandie. Une place singulière et une voix qui l’est tout autant, celle d’un centaure danseur et comédien. On attendait d’ailleurs de notre double direction un pugilat. Ce fût le concordat. Le mélange Boivin/Lazennec est assurément riche. Excellent pour notre moteur intellectuel, il a rempli toutes ses promesses d’éclectisme, d’humour et d’originalité. Aucun de ces ingrédients subtils n’a manqué aux soirées qu’ils ont harmonieusement concoctées. Je veux les remercier d’en avoir usé avec générosité.

Troisième atout, certainement pas le dernier, l’Arsenal est devenu un repère pour la Ville. Il a attiré des habitants. Il structure un quartier nouveau. Il dit une ambition. Il vit désormais aussi en dehors de tout spectacle. Célébrer le jubilé d’un jeune photographe, danser le hip-hop, écouter les sons du Caméléon, tout est prétexte à y faire la fête. On y invite les voisins, les riverains, les amis. Il n’est pas jusqu’à Hermès Sellier, maison d’une belle notoriété, sérieuse et appliquée, qui vienne y fêter la récente implantation rolivaloise d’un de ses ateliers. C’est un endroit où on se trouve et se retrouve, où l’on s’écoute et se parle, où l’on s’aime et on aime.

Car, là, est le plus important. Les temps sont durs et les loups de nouveau sont entrés dans nos vies. A la République, pour résister, il faut des forums. A la laïcité, pour se perpétuer, il faut des piliers. Le spectacle, le spectacle sous toutes ses formes, est une réponse à la violence. Y compris à celle des attentats. Parce qu’il apporte des interprétations et des songes, des idées et des émotions, l’art, le drame, le geste, la littérature, vont à l’encontre de la simplification qu’exigerait la radicalisation des consciences. Ils font reculer la peur, la haine, l’ennui. Ils projettent de l’interrogation, de la complexité, de la remise en question bien au delà d’une scène ou, même, du dernier rang des fauteuils. Un jugement dès lors. Il peut être politique. Ceux qui diminuent les aides, les subventions, les soutiens ont tort. Ils pensent construire un rempart. Ils creusent des tombeaux.

Marc-Antoine JAMET

Maire de Val-de-Reuil

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