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19 SEPT 2016

Pose de la première pierre de la nouvelle unité de production maroquinerie Hermès à Val-de-Reuil

Discours de M. Marc-Antoine JAMET,

Maire de Val-de-Reuil, Vice-président de la Communauté d’Agglomération Seine Eure,

Président de la Commission des finances de la région Normandie,

Pose de la 1ère pierre de la nouvelle unité de production maroquinerie Hermès

Mercredi 7 septembre 2016 à 10h30

Monsieur le Directeur Général qu’il m’arrive de croiser dans les aéroports asiatiques les plus éloignés d’une Normandie à laquelle je vous sais attaché au moins par le Vexin dominical.

Monsieur Président de la Communauté d’Agglomération Seine-Eure que je croise régulièrement, loin de l’Asie, dans ce bâtiment compliqué, Place Thorel, qu’on appelle la CASE, mais qui doit être une sorte d’aéroport de Louviers tant il en a l’allure désespérante et figé.

Cher(e)s collègues du Conseil municipal de Val-de-Reuil, puisque nous sommes ici sur un site rolivalois et non au Vaudreuil comme j’ai pu l’entendre dire, puisque nous revendiquons davantage, en fait de participation à cette implantation industrielle, que la fumée des gaz d’échappement des camions de livraison.

Cher(e)s ami(e)s qui travaillez dans cette très belle maison universellement connue qu’est Hermès Sellier et qui nous amenez, par votre réussite, par votre savoir faire, par la qualité de vos métiers, la renommée du Faubourg Saint-Honoré,

Je ne peux commencer mon propos sans relever trois paradoxes.

Le premier, c’est celui de l’éternel retour. Nous savons tous que Thierry Hermès, le fondateur, l’éponyme, l’homme venu d’Allemagne sans qui rien n’aurait existé, a fait son apprentissage de maroquinier dans l’Eure en 1821. Il fût embauché non loin d’ici, par les tanneries Costil. Il y a vécu avec sa femme à partir en 1826, l’a quitté en 1828, puis y est revenu pendant la guerre de 1870, cherchant la paix, et peu avant son décès un endroit où il se sentait bien. Malheureusement, ce n’était pas à Val-de-Reuil, construit en 1975, mais à Pont-Audemer, qui avait été construit un peu auparavant. C’est cependant tout comme à l’échelle d’une marque mondiale. Les facéties de l’éternel retour, leur paradoxe, c’est de voir Hermès revenir là même où un jeune homme, à 20 ans, était venu se familiariser avec les techniques de la sellerie et du cuir. C’est donc, Monsieur le Directeur Général, une immense fierté qui nous remplit aujourd’hui en voyant Hermès revenir chez lui et l’Histoire accomplir un de ces boucles dont elle a le malin secret..

Le deuxième paradoxe, c’est celui de la concurrence apaisée. Vous me permettrez d’en dire un mot. Comme Secrétaire Général du Groupe LVMH, j’ai signé de nombreux permis de construire, parfois concernant des ateliers Louis Vuitton, mais c’est évidemment la première fois que je signe le permis de construire d’un atelier Hermès. Il se trouve que ce n’est pas à la même place sur le papier puisque c’est en tant que Maire. Quoi qu’il en soit, j’en suis content et suis certain que le seul « seuil » que nous franchirons ensemble, c’est celui de l’hospitalité et de l’amitié que l’autorité des marchés financiers n’a pas à connaitre.

Le troisième paradoxe, c’est celui de l’alliance des contraires. La ville de Val-de-Reuil était la ville la plus pauvre de Haute-Normandie jusqu’il y a peu. Comme vous le savez, les Régions ont été rassemblées. Il y en a moins et elles sont plus grandes. Pourtant, l’INSSE nous a appris cet été que nous, nous sommes devenus la ville la plus pauvre de la Normandie réunifiée. C’est un titre dont nous nous passerions volontiers. Malgré nos succès industriels, les entreprises qui vont bien sur ce territoire et s’y activent avec bonheur, notre population, nos habitants continuent de souffrir. Vous représentez, à bon droit, la richesse et l’aisance. Ils ont pour certains d’entre eux la précarité comme horizon. Il n’est pas jusqu’à votre qui est cent cinquante fois supérieur au nôtre pour des effectifs à peu près équivalents. Nous 16.000 habitants et vous 20.000 salariés. Il est vrai que nous n’avons pas votre notoriété, votre tradition et votre force. Autant dire que nous avons vocation à nous entraider pour qu’un peu de la poussière d’or du Birkin ou du Kelly tombe sur nos épaules.

Je veux donc vous dire ma reconnaissance. Vous nous apportez de l’emploi. 16000 personnes vivent à Val-de-Reuil et 1600 sont au chômage. Il y a une sorte de devoir de recrutement qu’avec Pole Emploi et sa directrice Colette Salamone, avec le CCAS de Val-de-Reuil, vous avez déjà mise en œuvre en sélectionnant des dossiers de demandeurs d’emploi de notre Ville et de notre agglomération. Je voudrais encore vous en remercier. Cela d’autant plus que votre venue, votre extension, puisque l’usine de parfums, celle de l’eau des merveilles, de calèche, la collection des « Jardins », est déjà, depuis trente ans, à cheval entre le Vaudreuil et Val-de-Reuil, va faire du bien à nos recettes. Certes, je les partage avec Bernard Leroy qui m’a convaincu, je ne sais trop comment, sans doute en me droguant, de lui en céder une bonne partie, par solidarité avec les autres communes de la CASE. C’est évidemment une bonne chose pour nos collectivités qui en ont besoin..

Vous ne vous êtes pas trompé en vos installant ici, le long de l’axe structurant dont j’attends la concrétisation impatiemment, où vivaient Brossard et Altix parti sur le Parc des Portes pour y prospérer, ici où nous savions par les bases fiscales que se trouve la plus grande dynamique économique du département. Tout autour de nous, il n’y a que des leaders ou presque. Val-de-Reuil est repérée sur les cartes du monde entier parce que nous sommes leaders dans la pharmacie, la défense, l’informatique, la cosmétique avec Sanofi, Johnson & Johnson, Jansen, Orange, EDF, BNP, DCNS. Premiers fabricants de vaccins au monde, c’est également dans nos usines que s’imaginent des porte-avions, des sous-marins. C’est ici que le plus gros data center et le plus écologique de France a été construit. C’est ici qu’on a introduit la télévision sur tous les portables. Des premières, des exclusivités, des miracles, nous en avons accumulé.

Il se trouve que nous avons un certain nombre de points communs. Votre maison et notre commune ne sont pas si antinomiques. Je connais vos valeurs. L’esprit de famille ? Nous l’avons. La marque ? Val-de-Reuil en est une. L’investissement pertinent ? Nous ne dépensons que pour le futur, la fibre dont vous allez profiter, le renouvellement urbain. L’excellence ? Nous la cherchons. L’innovation ? Une centaine d’architectes parmi les plus fameux du pays ont travaillé sur nos projets de renouvellement urbain. La tradition ? Nous y croyons justement parce que nous sommes jeunes. Nous serons à la hauteur. Ne l’avons nous pas déjà prouvé ? Nous avons réussi, pour que les choses se fassent vite, à vous délivrer un permis de construire, reçu le 8 décembre, le 15 janvier. 1800 m2 de construit pour 1600 m2 de détruit, le compte est bon. Je veux bien évidemment en féliciter les services municipaux de Val-de-Reuil puisque nous avons la compétence de l’urbanisme et que cela nous conduira à nous parler fréquemment. Déjà nous avons envisagé plus sérieusement la végétalisation des 214 places de parking que vous allez créer et j’ai validé le remarquable bardage bois qui viendra remplacer l’existant tristement métallique. Nous avons eu des rendez-vous avec le Préfet sur des sujets de dépollution, sur des sujets d’installations classés. Je crois que les choses se sont également bien passées. C’est la modeste pierre que nous vous apportons à votre remarquable édifice. Dans la corbeille de la mariée, nous vous apportons la Ville qui a connu la plus grande sécurité dans le département de l’Eure cet été avec zéro cambriolage et une seule agression. Nous sommes la première ville de plus de 10 000 habitants à être aussi tranquille, aussi sage. C’est important pour la vie d’une entreprise. Pour l’avenir, nous serons toujours à votre écoute, à l’écoute de vos équipes, en proximité, en sympathie, en rapidité.

Je voudrais terminer en rappelant une chose que l’on ne dit pas toujours. J’ai la chance, sous l’autorité de M. Bernard Arnault de travailler pour le leader mondial du luxe : LVMH. Notre secteur est un secteur en pointe où la France est première, où Hermès est une entreprise magnifique, car les produits que vous faites sont des produits qui font rêver. Vous m’avez dit que vous seriez encore là dans cent ans et vous m’avez donné rendez-vous en 2117. Ne comptez pas trop sur l’opposition car, à Val-de-Reuil, elle papillonne, papote et patafiole. Je serai donc encore le Maire entamant gaillardement mon 36ème mandat. Il faudra que je tienne jusque-là.

Je n’attendrai donc peut être pas jusque là pour vous dire ma joie c’est un cadeau extraordinaire qu’Hermès fait à la Normandie, à l’Eure et à la ville de Val-de-Reuil. J’en suis tout à fait conscient. Votre univers est moins évident que ne le croient les gens. C’est celui des fluctuations monétaires, des comportements changeants de nos amis chinois, d’une situation internationale, qui se complexifie, des flux touristiques qui se modifient, des concurrents nouveaux qui arrivent. Il n’en demeure pas moins que vous êtes comme LVMH l’alliage de la passion et de la création, comme nous le sommes Avenue Montaigne, le futur de la tradition. A l’instar de Dior et de Vuitton, ces maisons d’exception que je connais bien, quand on travaille pour Hermès, quand on travaille pour une maison comme la vôtre, on est assuré d’avoir la durée devant soi, la solidité devant soi et la qualité devant soi. Vous avez su en investissant dans l’aval et l’amont remonter la chaine de valeurs pour protéger votre plus-value intellectuelle, industrielle, culturelle, ce qui fait l’essence du Made in France. A partir du moment où ce qui fait l’excellence française, et que Hermès représente au plus haut point, est dans vos mains, et bien nous n’avons rien à craindre parce que beaucoup passeront quand nous serons, vous et nous, encore là.

Nous avons désormais un rendez-vous à la fin de l’année 2016 ou au début de l’année 2017. C’est ce que m’a confié votre architecte qui fait travailler nos entreprises locales ce dont je le remercie. Même si la maroquinerie a un calendrier précis, je ne suis pas certain que nous pourrons ouvrir le site pour Noël et les fêtes. Tant pis, notre rythme sera un peu différent de celui des magasins. Qu’importe, vous êtes là pour des siècles ! Aujourd’hui restera pour vous et nous un grand jour : les cuirs du Vaudreuil, commune estimable, deviennent la Maroquinerie de Normandie qui avec la Californie est la région géographique la mieux connue au monde. Maroquinerie, Hermès, Normandie, Val-de-Reuil, tout ceci ne fait pas mauvais ménage. Je voulais vous féliciter, vous remercier, saluer tous les salariés. Je repars sans regrets vers le Groupe LVMH, car il sera toujours incomparable et le plus cher à mon cœur. Mais je dis sans restrictions ni réserves, longue vie et bravo à Hermès, le sellier du Faubourg Saint Honoré.

17 SEPT 2016

Avec Audrey Azoulay, Ministre de la Culture et de la Communication, nous remettions jeudi dernier le Prix AMO à la Fondation Louis Vuitton

Discours de M. Marc-Antoine JAMET

Maire de Val-de-Reuil, Secrétaire Général et Directeur Immobilier du Groupe LVMH

Remise du Prix AMO à la Fondation Louis Vuitton

15 septembre 2016 – 18h30

 

Madame la Ministre, chère Audrey Azoulay, vous avez eu raison d’extraire d’un agenda très chargé quelques minutes pour les partager avec nous. D’abord parce que ce bâtiment ne vous est pas tout à fait étranger. Vos pas ont dû vous y conduire presque naturellement. Si vous n’étiez pas présente lors de la conception de ce bébé de verre et d’acier en 2006, vous avez rejoint l’équipe obstétrique qui s’est chargée, côté maternité de l’Elysée, de son accouchement en 2014.

Deuxième raison qui plaidait en faveur de votre présence, cette cérémonie ne peut pas être plus ennuyeuse que les « victoires de la musique », plus interminable que les « césars » et, pour le moment, la perspective que l’un d’entre nous, comme aux « Molières», se dévêtisse pour que vous preniez conscience de visu d’une revendication catégorielle, sociale ou fiscale, semble assez faible. Je parle cependant pour moi et ne m’engagerai pas pour les autres, car nous ne sommes qu’au début de l’exercice qui nous rassemble sous les toiles de couleurs de l’américain Elworth Kelly.

Tout juste pourra-t-on vous reprocher de ne pas avoir joué le jeu en omettant de respecter les règles fondamentales de notre association puisque vous êtes venue ici, en tant que maître d’ouvrage de la rue de Valois, sans votre architecte, celui du Palais Royal. Victor Louis, il est vrai, est mort un 2 juillet 1800 ce qui relativise ma critique et la ferait presque relever d’une fronde anti-gouvernementale inhabituelle dans notre pays et inconnue de sa majorité politique.

Quoi qu’il en soit votre place est évidemment à nos côtés, car il n’est pas que le spectacle qui soit vivant. Le patrimoine l’est tout autant et, outre celui qu’il faut entretenir et conserver, existe naturellement celui qui est en train de se créer sous nos yeux, celui qui deviendra classique, celui qui sera le paysage de l’avenir et dont les acteurs sont devant vous. Pour redevenir parfaitement sérieux, ce qui est le genre de beauté habituel du secrétaire général de LVMH, je sais qu’en matière de modernité, de discernement et d’écoute, vous ne vous en laissez pas compter et que c’est une chance, pas seulement ce soir, que de vous voir occuper avec simplicité, clarté, dynamisme et détermination le bureau de Jack Lang et d’André Malraux.

Je voudrais également saluer les nombreux architectes qui ont tenté, ce soir, de prendre place dans une salle dont j’ai pourtant prévenu notre président qu’elle comptait infiniment moins de sièges qu’il n’avait d’amis, de parents ou d’obligés à inviter. Heureusement, ce bâtiment est « un nuage posé sur l’eau », « a cloud on the water » et nous devrions éviter tous ensemble l’incendie, ce qui nous fera échapper lui et moi au centre de détention. A la moitié d’un propos, pour ne pas endormir l’auditoire fatigué, il faut se fendre d’une confidence. La profession d’architecte est celle que j’aurais voulu exercer si j’avais eu de l’imagination, du courage et du talent. Hélas !

J’avoue que ce regret ne m’a pas empêché pour autant de signer la pétition internet exigeant que les maîtres d’œuvre coupables d’avoir édifié un bâtiment hideux soient fusillés à ses pieds ou condamnés à y habiter. Ne le prenez pas mal, d’abord parce que cela ne concerne aucun de vous et ensuite parce que c’est ce que je disais régulièrement à un homme que j’admirais et respectais, qui est mort dernièrement et dont je m’étais juré de citer le nom devant cette assemblée, à Gérard Thurnauer un des fondateurs de l’atelier de Montrouge qui a construit la plus jeune commune de France, Ville nouvelle dont je suis le Maire, Val-de-Reuil. J’en profite pour tous vous inviter à y venir et à construire après qu’une centaine de vos confrères l’a fait, Manuelle Gautrand, la dernière en date, pour un somptueux immeuble vert financé par Nexity.

Enfin, puisque AMO ne signifie définitivement pas autisme, mépris et outrages, je voudrais saluer tous ceux qui, du côté de la maîtrise d’ouvrage prenne le risque d’un dialogue avec un architecte, c’est à dire avec un homme ou une femme, avec ses forces et ses faiblesses, qui, pour abriter leurs activités d’utilisateur, de promoteur ou d’investisseur, donne un volume, une couleur, un profil à leurs rêves, apporte ses idées et offre sa sensibilité, son savoir-faire et sa compétence. Sans eux, nos villes et nos vies seraient d’une grande laideur, d’une grande monotonie.

De ce point de vue, la Fondation Louis Vuitton est un joli résumé de nos préoccupations. Elle abritait, hier, au même endroit et à la même heure un couple extraordinaire : Franck Gehry et Daniel Buren. Mais c’est à un autre duo que je voudrais rendre hommage. La Fondation Louis Vuitton, ces 2584 panneaux de verre, ces 19 000 feuilles blanches de Ductal, ces trente brevets exclusifs, son auditorium en Corian, n’existeraient pas en effet sans la volonté visionnaire de Bernard Arnault, sans le génie créateur de Franck Gehry, mais surtout sans l’alliance de leurs deux intelligences, sans la confiance mutuelle qu’ils se sont faites sans rien laisser au hasard, ni s’enfermer dans un cahier des charges, en devenant complémentaires et non rivaux, l’un le mécène polytechnicien, l’autre l’artiste californien, accompagnés de la vigilance et entourés de la bienveillance de mes amis Bertrand Delanoë et Renaud Donnedieu de Vabres, puis de Frédéric Mitterrand.

Je pourrais multiplier les exemples de cette libre association entre un manager et un créateur, dualité sur laquelle repose le succès des maisons du Groupe LVMH. Elle se retrouve dans la plupart de nos réalisations architecturales et puisque je suis le directeur immobilier de ce groupe, je voudrais en citer trois exemples. Je pense à La Samaritaine qui a vu autrefois s’établir le partenariat des Cognacq-Jay avec Frantz Jourdain et Henri Sauvage et qui, devenu monument historique, se poursuit aujourd’hui par celui qui nous unit à l’agence japonaise Sanaa et à Edouard François. Je pense aussi à la manière que nous avons eu de construire notre siège Avenue Montaigne avec la complicité de Jean-Jacques Ory et de Jean-Michel Wilmotte. Je pense enfin à la concession future du Jardin d’Acclimatation, derrière ces vitres, que Napoléon III, l’Impératrice Eugénie et Hausmann n’auraient pu réaliser sans Alphand, Davioud, Barillet-Deschamps et que, à la demande d’Anne Hidalgo et de Bernard Arnault, nous allons refaire de fond en comble avec Jean-François Bodin, Jim Cowey, Philippe Deliau, Didier Balland et Arnaud Delloye pour que les gamins de Paris puissent encore longtemps se souvenir du « Petit Train » et de « Rivière Enchantée ».

C’est pourquoi j’ai été heureux que l’on me propose la présidence de ce jury dont j’avais déjà été membre sous l’empire du Préfet Jean-Pierre Duport. En célébrant les noces du Maître d’Ouvrage et de l’Architecte, le Prix AMO veut rendre hommage à des réalisations à la fois belles et utiles, les rendre visibles au-delà de leur territoire et de la communauté qui en bénéficie directement au quotidien. J’ai été heureux de ces journées où, avec Madame la directrice de l’architecture, architectes, fonctionnaires, journalistes, entrepreneurs (je songe à mon collègue de la Cour des comptes Michel Clair), nous avons séparé le bon grain de l’ivraie. Le choix était difficile. La moisson de talents de l’édition 2016 du Prix est en effet exceptionnelle et, s’il y a un palmarès, il comporte sa part d’arbitraire tant laboratoires scientifiques marseillais, résidences solidaires d’Emmaüs, habitat participatif lyonnais, logement social du marais, centrale à béton du périphérique, immeubles malouins, sièges d’entreprises dans le Sud-Ouest ou en banlieue parisienne, tours nantaises, bref tout ce que nous avons vu, était enthousiasmant, plein d’astuces et d’audaces. Abondance de biens ne nuit pas. Avec nos sponsors, GRDF et Saint-Gobain, nous n’avons finalement qu’une seule envie. Vous faire partager notre émerveillement devant ce qui est cohérent avec la « Stratégie nationale pour l’architecture » portée par votre ministère pour « transformer le quotidien des Français » et « promouvoir, auprès d’eux, la connaissance » de l’architecture avant la première édition des Journées nationales de l’architecture les 14, 15 et 16 octobre prochains. Nous en sommes en quelque sorte le beau préambule. Merci. Bonne soirée. Revenez à la Fondation Louis Vuitton et au Jardin d’Acclimatation.

17 SEPT 2016

Nadia Basso devient directrice générale des services de Val-de-Reuil. Fabrice Barbe rejoint la Compagnie de Phalsbourg.

Nadia Basso devient directrice générale des services de Val-de-Reuil.

Fabrice Barbe rejoint la Compagnie de Phalsbourg.

 

Avec Fabrice Barbe, en défendant côte à côte, mercredi dernier, pendant deux heures, le dossier du PNRU2 (plan national de rénovation urbaine de 2ème génération)  de Val-de-Reuil, devant l’ANRU, à Paris, nous avons imaginé – ensemble – la meilleure des conclusions à une collaboration harmonieuse, heureuse et fructueuse qui a duré onze ans.

Nous nous étions trouvés en 2005 au conseil d’administration d’Eure Habitat dont il était le directeur général adjoint. Je lui avais proposé de nous rejoindre. Il a immédiatement accepté. Je n’ai jamais eu à le regretter. Il a mis toutes ses qualités, dynamisme, esprit de décision, audace, force de travail, au service de la plus jeune commune de France. Les résultats ont été à la hauteur de nos espoirs partagés : un programme ORU de 100 opérations mené de main de maître, la croissance retrouvée, 850 logements construits en une décennie, la fibre installée, des entreprises attirées, la gare reconstruite, des équipements scolaires, sportifs, culturels et sociaux largement rénovés, un cadre de vie meilleur, la sécurité rétablie. La liste serait longue.

Aujourd’hui, alors qu’il n’a pas cinquante ans, il se fixe un nouveau défi personnel, difficile, mais passionnant. Il rejoint au plus haut niveau, à Paris, l’entreprise de mon ami Philippe Journo, grand entrepreneur à la tête de la Compagnie de Phalsbourg, leader innovant et en plein développement sur de nombreux marchés immobiliers à commencer par celui des centres commerciaux. Je trouve cette évolution positive et normale. A un grand Directeur Général des Services, le Maire de Val-de-Reuil et l’ensemble du Conseil municipal expriment donc leur reconnaissance et leur gratitude. Ils lui souhaitent surtout la pleine réussite qu’il mérite amplement. Il sera toujours chez lui à Val-de-Reuil. Il aura toujours mon appui.

Pendant l’été, un concours de recrutement a été organisé et nous avons décidé que Nadia Basso (45 ans) sera notre prochaine directrice général des services.  Directrice des finances et des systèmes d’information de la région Haute Normandie, je la connais bien pour avoir, en m’en félicitant, travaillé avec elle plusieurs années, à Rouen, comme Vice Président aux Finances du Conseil Régional. Je connais sa rigueur, son sérieux, sa maîtrise parfaite des grands sujets liés aux collectivités locales. Elle rejoindra Val-de-Reuil, avec l’accord du Président de la région Normandie, Hervé Morin, que je remercie, dès le 22 septembre prochain.

Elle sera épaulée par deux directeurs généraux adjoints, Patrice Caumont, fonctionnaire remarquable, dont la compétence n’est plus à démontrer, et Pierre-Antoine Aurières, qui, à la tête des services techniques et en charge du renouvellement urbain, sait qu’il a toute ma confiance. Nous bénéficierons, dans ce domaine, de l’expertise de Nadia Basso qui a travaillé dans plusieurs communes balnéaires (Porto-Vecchio) ou sites de stations de ski (La Perrière ou Courchevel), où les projets sont nombreux et importants.

Nadia Basso prend cependant ses fonctions alors que la collectivité est à un tournant. Il faut que Val-de-Reuil continue de mener vers l’excellence ses projets, mais elle doit s’organiser pour durer : budgétairement, juridiquement, matériellement, humainement. Notre nouvelle DGS devra piloter cette évolution et cette réforme. Ce sera sa mission première. Avec le Conseil Municipal, je lui dis notre satisfaction de l’accueillir et lui souhaite chaleureusement la bienvenue à Val-de-Reuil.

12 SEPT 2016

De beaux dimanches de jumelages.

De beaux dimanches de jumelages.

Quand on est le maire d’une ville nouvelle, d’une commune comme Val-de-Reuil, née en 1975, on est évidemment admiratif, presque envieux de voir Stzum fêter ses 6 siècles d’existence.

Dans un monde qui ne cesse de bouger, parfois avec violence, souvent par surprise, en Asie, en Afrique ou en Amérique, vous avez la chance de posséder, depuis 1416, plus qu’un château et des remparts, les repères d’une histoire, l’identité d’une ville, l’héritage d’un patrimoine. Ce sont vos frontières. Vous les connaissez. Vous les maîtrisez. Les guerres ne sont pas parvenues à les faire disparaître. En cela réside votre solidité. Vous abordez les temps présents forts de votre passé et votre regard sur les gens et sur les choses en est différent.

Heureusement entre nos villes, l’une encore enfant, en Normandie, l’autre déjà adulte, près de Gdansk, entre nos habitants, c’est sur la vieille amitié qui existe entre la grande nation polonaise, courageuse, fidèle, souvent héroïque et la République Française qu’a pu construire notre jumelage. Nous ne partions pas de rien.

Nous avons en partage des rois et des reines, des pianistes et des savants, des footballeurs et des prix Nobel. Leczinska ou Curie, vos « Marie » sont devenues les nôtres. Frédéric Chopin et Franz Litz ont aimé notre pays et sans doute un peu plus que cela. Ensemble, alliés solidaires, amis réels, nous avons connu des défaites, des espoirs et des victoires. Nous avons eu de l’admiration pour Lech Walesa et du respect pour le pape Jean-Paul II. Nous savons le rôle éminent que joue Donald Tusk en Europe. Nous parlons encore de Solidarnosc.

Alors, bien que, de tous vos partenaires, russes si proches, lithuaniens pas bien loin, allemands vos voisins, nous soyons ceux qui viennent de plus loin, puisqu’il faut 1615 kms pour aller des falaises de la Seine aux plages de la baltique, c’est en amis et en frères que nous venons vous dire notre joie et notre fierté que Sztum en restant cohérent avec son passé ait su gagner le pari de l’avenir, de la modernité en se transformant, en s’embellissant. Que de progrès accomplis depuis quinze ans ! C’est exceptionnel.

C’est l’œuvre, évidemment, de mon ami Lecheck Tabor et de son équipe. Je le salue parce qu’il est pour moi le modèle du bon maire, visionnaire, proche des habitants, honnête, compétent et avisé. C’est aussi le fruit de l’action de tous les habitants de Sztum que nous aimons et apprécions à Val-de-Reuil. C’est la raison pour laquelle nous sommes venus nombreux et que je conduis cette belle délégation où vous comptez des gens qui parlent votre langue qui, pour certains, est maternelle. Pas seulement parce qu’il y a dans notre ville de l’Eure une belle et importante communauté polonaise, mais parce que depuis la fin des années 80 et notre charte de jumelage en 1999, nous avons appris votre hospitalité, votre amitié et votre fraternité. Nous en avons usé. Vous avez fait de même. Pas un marathon, pas une fête sans que nous ayons le bonheur de vous voir et de vous retrouver comme si nous nous étions quitté la veille. De notre côté, nous ne manquons aucune de vos invitations. De beaux dimanches en beaux dimanches, nous apprenons à mieux nous connaître. A l’esprit du jumelage, au fil des rencontres, des danses, des conversations, se sont ajoutées la complicité entre les hommes et l’entente entre les élus. Ce n’est pas un miracle. Pour autant ce n’était pas automatique.

Il faut poursuivre dans cette voie. Familles, écoliers, entreprises, il ne doit pas se passer une année sans que nous ne tissions entre nous un lien supplémentaire. Ainsi pourrait se construire une Europe de fraternité et de proximité. Ainsi reculent la xénophobie et la peur de l’autre. Je suis heureux que Sztum et Val-de-Reuil, compagnons sur la même route, puissent être les instruments de cette harmonie. Continuons. A cœur vaillant rien d’impossible. L’ouvrage est bien commencé. Il ne reste plus qu’à travailler. Polonais et Français, la tâche ne nous fait pas peur. Cela fait six siècles que Stzum va de l’avant. Val-de-Reuil est fier de faire avec elle ce chemin depuis près de vingt ans.

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