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13 JAN 2016

« Il faut rendre à César ce qui appartient à César « ( La Dépêche 07/01/2016) – Un petit papier truffé d’erreurs

Sans que cela soit très grave, je découvre aujourd’hui dans la Dépêche du 7 janvier, sous le titre « Il faut rendre à César ce qui apartient à César » un petit papier truffé d’erreurs. Elles auraient pu -on doit l’espérer- être évitées si jamais on avait vérifié deux ou trois informations. Il ressort de cet article -je résume- que j’ai fait venir de mon propre chef la semaine dernière à Val-de-Reuil Mme El Khomri, notre Ministre du Travail et de l’Emploi, pour en tirer un profit personnel ou au bénéfice de ma commune, cela sans en prévenir, je cite notre hebdomadaire préféré, « les petits maires » de la CASE et singulièrement mon ami Richard Jacquet.

1) Même si j’en aurais été très heureux car c’est une femme politique remarquable et sympathique, je n’ai absolument pas invité Mme El Khomri. Elle m’a simplement fait savoir par son chef de cabinet qu’elle avait l’intention, très républicaine à ses yeux et pour qui veut bien comprendre le symbole, de refaire le 7 janvier 2016 ce qu’elle avait fait le 7 janvier 2015. Elle était à Val-de-Reuil le jour de l’attentat contre Charlie Hebdo. Elle y revenait. La France était plus grande que les barbares, un point c’est tout. J’ai donc eu connaissance de ses intentions le samedi 2 ou le dimanche 3 janvier alors que je soufflais (un peu) en famille. Monsieur le Préfet de l’Eure me les a confirmées par lettre lundi 4 janvier, jour où j’étais retenu par la première séance plénière du conseil régional de Normandie. Je crois en avoir averti mes collègues dès le lendemain par mail et le Préfet a fait de même par courrier. Ainsi les députés Jean-Louis Destans et François Loncle, le Président de la communauté d’agglomération Bernard Leroy, le maire de Poses Didier Piednoël et David Marguerite le nouveau vice président à la formation de la région, parmi d’autres, étaient-ils là. En revanche, c’est pour la petite équipe que nous formons qu’il a fallu battre le rappel, se mobiliser, pavoiser, organiser à une période, celle du début de l’année, où les demandes sont nombreuses et les moyens limités. Nous en avons été fiers et heureux -que Myriam El Khomri se sente chez elle lorsqu’elle est chez nous et qu’elle revienne quand elle veut-, mais nous n’étions vraiment pas demandeurs.

2) Le profit que j’en ai tiré, mis à part le plaisir de discuter avec une personne impliquée dans la conduite des affaires du pays, par définition plus au fait d’un certain nombre d’informations que je ne le suis, a été assez faible. D’abord, je ne sais vraiment, au vu des résultats, si c’est sur le chapitre de la lutte contre le chômage qu’un élu a intérêt, singulièrement en ce moment, à s’afficher avec le membre du Gouvernement dont c’est la mission. D’autre part la visite s’est déroulée non pas dans un cadre municipal, mais très largement dans celui d’un établissement public à caractère national qui n’a pas toujours eu bonne presse, l’Epide, sur les parcs d’activités et non en Ville. Cette séquence a été pilotée de main de maître, mais quasiment à huis-clos, par la directrice générale de l’administration concernée et le patron local de l’établissement sans qu’ils aient le moins du monde besoin de mon aide. La seconde partie, plus réduite en temps, s’est en effet passée à l’Hôtel d’entreprise des Quatre Soleils autour d’une initiative associative. Les protagonistes, plus que la municipalité, en ont été Pôle emploi, les entreprises qui acceptent de parrainer des personnes en recherche d’emploi et ces dernières. Au final, pas une annonce, pas une subvention, pas une mesure. Voilà le bilan pour ma commune. Rien que de plus normal car ce n’était une fois encore pas l’objet de la visite.

3) Venons-en à Richard Jacquet, bien sûr invité (évidemment dans les mêmes délais resserrés que nous tous…) qui me dit ne pas se reconnaître dans les lignes qui lui sont consacrées. Je lui ai demandé, preuve ô combien éclatante de notre « éloignement », de constituer avec Timour Veyri le secrétariat fédéral du Parti Socialiste dans l’Eure moins de 48 heures après cet épisode. De manière plus générale, je lui prédis un bel avenir sur notre territoire. Mais revenons à nos moutons. En premier lieu, si Richard, en gérant Pont de l’Arche est un petit maire, alors nous sommes tous des lilliputiens compte tenu de l’histoire, de la notoriété et de la taille de sa commune. Deuxièmement, s’il peut y avoir des petites communes et encore seulement par la démographie, il n’y a pas de petits maires. Troisièmement, Richard était avec nous tout au long de cette visite et chacun lui a rendu l’hommage qu’il méritait pour avoir, sur un dispositif dont je me demande s’il ne nous avait pas été présenté au même moment, su saisir sa chance plus rapidement que son voisin rolivalois. On appréciera le compliment. Mais Richard Jacquet n’a pas besoin de discours pour que chacun reconnaisse ses qualités.

7 JAN 2016

MITTERRAND 1996-2016

 

Il y a vingt ans et un jour, le 8 janvier 1996, François Mitterrand nous quittait. Le chat de Château-Chinon, artisan et maître de son destin, avait, d’une certaine façon, choisi de mettre fin à son agonie. Loin du Mont Beuvray où il avait rêvé construire son tombeau, l’éternité qu’il attendait, enfin, s’ouvrait à lui. Au petit matin, Pierre Joxe, pour qui il ne pouvait y avoir de secret, en l’annonçant à Laurent Fabius, me l’apprit aussi. Jarnac, Chardonne, l’entre-deux-guerres, la Charente, celui qui reposait dans la chambre sans apprêt de l’avenue Frédéric Le Play n’était en rien mon père. Comme des millions de Français, j’ai pleuré sa disparition, orphelin d’un symbole, orphelin d’un espoir. Il faut aujourd’hui rendre hommage à cet homme exceptionnel, l’hommage de la mémoire, de la reconnaissance et de la fidélité. Mais pas seulement… Par-delà le temps passé, au-dessus des clivages, celui qui fut, à partir du Congrès d’Epinay, pendant neuf ans le premier secrétaire du Parti Socialiste avant d’être pour deux mandats de sept ans le président de la République, le président de tous les Français, le chef de l’Etat, nous laisse un exemple, une leçon et un message.

L’exemple, c’est celui de la dignité. François Mitterrand ne s’en est pas départi un instant quatorze ans durant. Dignité, majesté diront ses critiques et ils ne manquaient pas, face aux obligations de sa charge et aux épreuves du pouvoir. Faut-il le regretter ? Certainement pas et pour une simple raison. On pouvait bien l’attaquer. On en avait rarement honte. En tenant son rang, dans le monde et à l’Elysée, il tenait le nôtre. Pour avoir une certaine idée de la France, il avait choisi d’avoir une certaine idée de lui-même. Ce n’était pas sans grandeur, ni sans vérité. Dignité, courage pensait ses amis et ils restent nombreux, tout au long du « combat honorable » qu’il a mené contre la maladie en osant, lui qui aimait tant la vie, regarder la mort en face. Qui peut, avant l’heure, revendiquer d’avoir ce cran ? Trois fois, à l’Elysée, à Liévin, à Solferino, avec d’autres, je l’ai vu tomber, s’effondrer, inerte, livide, cadavérique et, trois fois, je l’ai vu, de mes yeux vu, se relever comme ressuscité par un miracle qui n’était pas « uniquement » celui de la médecine. Son souffle, son instinct, sa survie, tout chez lui était politique. Une tribune, un micro, un discours et Lazare revenait parmi nous. Le verbe le refaisait chair.

La leçon, c’est celle de la ténacité. Combien de fois, au cours d’un long parcours politique, François Mitterrand, brocardé, raillé, vilipendé, calomnié, n’a-t-il pas été donné pour coulé, pour perdu, pour fini sans jamais cesser d’être égal à lui-même dans l’épreuve et le succès, dans la victoire et dans la défaite ? Il fut bassement insulté, injurié, humilié. Pour autant, les reproches qui lui étaient adressés n’étaient pas tous infondés. L’abeille n’avait pas toujours été architecte. Dans sa jeunesse française, sous l’occupation allemande et, encore, par des amitiés inconsidérées, il commit probablement de terribles fautes. Certaines, hors de leur époque, ne sont pas explicables. C’est dire qu’elles pouvaient l’être sur le moment. Quelques unes, demain comme hier, sont inacceptables. Elles resteront condamnables. Il était complexe. Ce n’est pas une excuse. Il était ambigu. Ce n’est pas une qualité. Il revendiquait ce clair-obscur. Etait-ce un art ? Etait-ce un jeu ? Il poussait, devant lui, comme chacun d’entre nous, mais à son échelle, évidemment plus grande, plus massive, un « misérable petit tas de secrets ». Il s’en défendait. Mais il le savait. Il avait des faiblesses. Mais il avait du génie. Il tenait dans sa main ce qu’il appelait « le talisman de la chance ». Il sût faire face à tous ses adversaires, surmonter tous les obstacles, remporter tous les défis. La France Unie ! Après deux tentatives vaines, en étant élu le 10 mai 1981, il a vaincu le sortilège, brisé l’implacable fatalité qui depuis un quart de siècle fermait à la gauche les portes du pouvoir. Là encore, il commit des erreurs. La tâche était rude. Les temps étaient durs. Une élection ne rend pas infaillible. Faisons la part de la paille et du grain. Devant l’Histoire, décentralisation, abolition de la peine de mort, libération des ondes, démocratie dans l’entreprise, construction européenne, son œuvre demeurera.

Le message, c’est celui de l’espérance. D’où il est, où qu’il soit, François Mitterrand nous rappelle, après l’avoir démontré, qu’il ne faut jamais désespérer. Je continue de croire en les forces de son esprit. Il suscitait l’aigreur, la jalousie, l’envie. Trop intelligent. Trop cultivé. Trop subtil. Ses ennemis disaient « florentin ». Depuis longtemps il avait transformé le sarcasme en compliment. Refusant de voir la haine que lui portaient ceux qui, dans un raccourci méprisant, l’appelaient Mitt-rand, il s’aveuglait, il se rassurait. Il avait une nature qui n’était pas aisé à saisir et à apprécier. Voilà tout. « Après avoir été le plus impopulaire des Français, disait-il, pourquoi n’en serais-je pas le mieux aimé ? ». Les années écoulées vont lui rendre justice. Aujourd’hui, avec le temps qui passe, cent ans après sa naissance, au-delà des tempêtes, du tumulte, des passions, un sondage nous apprend que deux tiers de nos compatriotes gardent un bon souvenir des années Mitterrand. Quel homme politique, quel homme d’Etat, quel homme tout court ne se satisferait d’un tel résultat ? Le modeste hommage que nous lui devons entre en résonance avec ce tribut posthume que rend le peuple français à un homme qui aura finalement incarné dans la légende des siècles, après quelques autres et pendant un long moment de notre histoire, la France, cette Nation qu’un des prédécesseurs de François Mitterrand, sans doute le plus illustre, appelait « son cher et vieux pays ».

6 JAN 2016

Derrière le sourire de François Mitterrand, des voeux socialistes et militants le samedi 9 janvier à 11 heures à la Fédération

Voeux PS

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