14
NOV
2013

Z
Le vendredi 15 novembre, à 15h15, en Mairie de Val-de-Reuil, 70 rue Grande, dans la salle du conseil, Marc-Antoine Jamet présidera à la signature publique par EAD, représenté par sa chargée d’affaires Mme Annie Allaire, de la vente d’un terrain de 6600 m2, ilot 12, Route des Sablons, face à la rue Courtine, à côté de la base de la Poste et de la Société Ipack, au bénéfice de l’Association du Bassin Méditerranéen présidée par M. Ali Errifi.
Ainsi est clos un processus engagé depuis 2008 qui a vu la Mairie fédérer les diverses associations représentatives de la communauté musulmane, mettre tous les partenaires autour de la table de négociations et permettre à un certain nombre de Rolivalois de se rencontrer dans des conditions de sécurité et d’accueil conformes à la dignité. Les espaces libérés par le précédent lieu de réunion faciliteront les activités des commerçants de la rue Courtine. Le caractère privé des rassemblements de l’association sera affirmé. Un permis de construire conforme au PLU rolivalois, témoignant d’une qualité et d’une esthétique compatibles avec la laïcité républicaine et le paysage moderne, urbain et normand de la Ville Nouvelle sera déposé.
11
NOV
2013
Madame le Maire, chère Susanne Geils, Mesdames et Messieurs les élus, Mesdames et Messieurs les représentants des autorités civiles et militaires, Messieurs les porte-drapeaux, chers concitoyens, Chers amis,
Notre première pensée doit aller vers ces dizaines de milliers de personnes mortes aux Philippines, écrasées par un typhon qui parmi ses victimes a choisi les plus faibles, les enfants, les vieillards. Qu’à des milliers de kilomètres nous pensions à ce pays et son peuple est un geste de solidarité internationale qui a du sens dans ce rassemblement.
Ce 11 novembre est la dernière cérémonie officielle, républicaine, j’avais presque envie de dire « gratuite, laïque et obligatoire », de ce mandat. Je ne sais si y assister fait partie des devoirs du citoyen, bien que j’ai mon idée là-dessus, mais je félicite ceux qui sont fidèles à notre Monument. Le drapeau, la patrie, la Marseillaise, les valeurs de la France ne sont pas la propriété de tel ou tel. Il n’est pas indispensable d’être blonde, d’avoir un nom breton, de parler fort et d’avoir les yeux bleus pour en être les dépositaires. Si Robespierre et Danton, Napoléon, Gambetta et Clemenceau, De Gaulle revenaient parmi nous, croyez-vous qu’au nom de la Nation, ils mêleraient leurs voix à celles des nostalgiques de l’OAS et des héritiers de Pétain ? La réponse est dans la question.
Le temps que nous donnons ce matin, la pluie que nous bravons, ne constituent pas des efforts inutiles. Nous faisons vivre à notre modeste échelle une grande idée, celle de la communauté nationale. J’y crois profondément. Elle permet d’imaginer qu’au même moment dans les 36 000 communes de notre pays comme sous l’Arc-de-Triomphe, 65 millions de Français, ceux du sang et ceux du sol, femmes et hommes, jeunes ou vieux, devant leurs pompiers dont je salue le courage, devant leurs policiers dont je salue la compétence, devant leurs services publics dont je salue l’existence, ont la possibilité d’entendre les mêmes mots du même ministre des anciens combattants, de participer au même rituel, d’entendre les mêmes sonneries et de déposer les mêmes gerbes. Ce n’est pas anodin. Ce n’est pas mondain. Accomplir ces gestes identiques, c’est certainement faire honneur à nos morts, mais c’est rendre service aux vivants. Ce n’est pas de la discipline, c’est de la solidarité. Nous sommes les enfants d’un même pays et d’une même histoire. Cela a du sens. La collectivité est plus précieuse que les individus. Le rassemblement est préférable à la division. Le bien commun vaut davantage que les intérêts particuliers. Se retrouver comme cela, gratuitement, sans objectif concret immédiat, forge notre identité et facilite l’intégration.
Je voudrais dire un mot aux élus dont la présence ici est la simple contrepartie de l’honneur qu’ils ont eu d’être choisis pour représenter leurs concitoyens. Dans une autre configuration, avec ceux qui repartent pour six ans et ceux qui nous rejoignent, je vous retrouverai l’année prochaine pour un autre 8 mai et un pour un autre 14 juillet. Mais, ici, je veux tous vous remercier pour ce que nous avons fait au service de notre Ville et de ses habitants. Nous avons vécu une belle aventure. Vous n’avez pas quitté le bateau sur un coup de tête ou parce que cela allait mal. On attend d’un élu du suffrage universel un comportement un peu différent de celui d’un joueur de football capricieux. Nous avons un projet ambitieux pour l’avenir et un beau bilan pour le présent. De l’un comme de l’autre, nous pouvons être fiers, car ils représentent une somme de travail, de passion, de sacrifices aussi qu’on a parfois peine à imaginer. Mais le résultat est là. La Ville est dans un meilleur état que celui dans lequel nous l’avons trouvée. C’est notre seule récompense et elle est méritée. C’est le seul juge qui vaille. Le Front populaire portait les trois P (la paix, le pain, le progrès). Nous portons les trois B (le bon, le beau, le bien).
Puisqu’elle est la dernière, cette cérémonie se devait d’être particulière. Je veux donc la dédier à trois femmes.
(suite…)
5
NOV
2013
Nous avons appris, ce dimanche, la mort de Jacques Dorival. Un faire-part dans le Monde annonçant ses funérailles à Evreux où il était resté militant, les appels de ses camarades et de Timour Veyri, le secrétaire de sa section, la tristesse du lovérien Jean-Charles Houël, sont venus confirmer cette nouvelle. Notre camarade était décédé le 25 octobre dernier à Fontainebleau. Sa disparition est, pour la Fédération de l’Eure, une perte immense.
Jacques Dorival était, à une époque où la conjonction des deux mots n’était pas immanquablement automatique, un policier républicain. Toute sa vie, il fut un homme d’engagement et de combat. A la fois, un grand serviteur de l’Etat avec ce que cela comporte de devoir et d’abnégation, et un vrai socialiste avec ce que cela implique de générosité et d’altruisme. Parce qu’il savait que sous certains ordres apparents couvent les plus grands désordres, il avait su faire cohabiter en lui deux impératifs, celui du fonctionnaire attaché à remplir sa tâche, celui du militant capable de libre-arbitre, sans contradiction, sans affrontement, sans violence. La sécurité est avant tout le droit des plus faibles. Il le savait et en avait fait, à juste titre, la légitimité de son travail. Son métier servait ses convictions. Il appliquait ses convictions dans son métier.
Inspecteur divisionnaire, Jacques Dorival avait terminé sa carrière à la tête de la circonscription de police de Louviers. C’est dans cette ville, alors qu’il était déjà à la retraite, que je l’avais rencontré en 1999, coiffé d’un feutre héroïque, un regard malicieux derrière ses lunettes. Il avait pu déployer dans la cité drapière ses remarquables talents de négociateur, son sens de l’autorité, sa volonté de préserver l’ordre public. Il y était aimé. C’était un homme simple, sincère, profondément imprégné de l’esprit de Justice et du désir de Solidarité, dont il n’extrayait pas son action. Grand Humaniste, fin connaisseur de chaque milieu social et admirable meneur d’hommes, manager avant que le terme ne s’applique à la fonction publique, Jacques Dorival savait, en arpentant les quartiers difficiles, en n’ignorant rien des passions et des conflits propres aux êtres humains, prévenir et anticiper toutes les situations. Prévenir pour guérir. Guérir en prévenant. C’était un médecin attentif tout autant qu’un policier vigilant.
Apprécié de ses subalternes dont il avait su rester proche, de ses supérieurs auxquels il ne cachait aucune vérité, Jacques Dorival était aussi respecté des élus qu’il prenait le temps d’écouter et qu’il estimait. Ces derniers savaient trouver en lui, quand les situations s’envenimaient, dans une rue, dans un immeuble, entre deux communautés, un conseiller au discernement apprécié, un fin médiateur, ferme sur le fond et sur l’exigence de légalité, ouvert sur la forme et ne mésestimant pas le rôle du dialogue. Pierre Joxe n’avait pas encore imposé l’affichage de la Déclaration des droits de l’homme dans les postes de police, mais Jacques Dorival en citait volontiers l’article XII : « la garantie des droits de l’Homme et du Citoyen nécessite une force publique : cette force est donc instituée pour l’avantage de tous, et non pour l’utilité particulière de ceux auxquels elle est confiée. »
Infatigable supporter de la Gauche à Evreux, il fut de toutes de toutes les campagnes. Ardemment. Pleinement. L’élection de François Mitterrand, en 1981, marqua la concrétisation de ses espoirs en une société plus juste, plus laïque, plus fraternelle. De 1983 à 1995, en tant que conseiller municipal à la prévention, il agit, il travailla auprès de Roland Plaisance créant, notamment, le conseil local de la prévention de la délinquance et une importante Maison de la Justice. Tout l’indique. Sa vie, Jacques Dorival avait choisi de la consacrer aux autres.
La Fédération de l’Eure du Parti socialiste perd un militant exemplaire, attaché aux valeurs essentielles qui nous guident et dont il fit -ce qui n’est pas une loi universelle- une règle de conduite permanente dans sa vie professionnelle et personnelle. Nous nous associons avec émotion à la peine de ses enfants, de ses petits-enfants et de la famille et leur adressons nos condoléances solidaires et fraternelles.
Au nom de tous les militants, une gerbe de fleurs rouges a été déposée en un dernier hommage sur le cercueil de Jacques Dorival à la Maison Funéraire d’Evreux.
Marc-Antoine JAMET, Premier secrétaire fédéral