20
JUIL
2014
Chers concitoyens,
Vendredi soir, à la suite des très violents orages qui nous ont touchés, la station de pompage des Hauts-Prés, en raison d’une panne de ses moteurs électriques, s’est arrêtée. Elle alimente en eau la Ville comme la plupart des communes de l’intercommunalité.
La baisse de la pression a immédiatement entrainé l’absence d’alimentation en eau courante des foyers d’une partie, près des deux tiers, de l’agglomération (dont Val-de-Reuil).
Dans la journée d’hier, les équipes de VEOLIA et d’ERDF ont installé des groupes électrogènes qui ont permis la remise en service de la station de pompage et, au fur et à mesure (entre une et quatre heures suivant le réseau de canalisations), par les stations de Pinterville et Douville notamment, l’alimentation en eau courante potable du réseau.
La Police municipale a aussitôt été mise en alerte. Le directeur général des services de la Ville a veillé au confort des résidents de l’Espages. Le centre de détention (été, Ramadan), ravitaillé samedi soir, a connu une situation difficile.
Pour la réparation comme pour l’information des usagers, nous avons été tributaires de la Case dont l’acheminement d’eau est une des compétences, celle-ci affermée à VEOLIA. Aucun de ses responsables élus ne nous a contactés.
Nous sommes évidemment désolés de la gêne -réelle et importante- subie par les usagers.
Il me semblait important que vous ayez ces informations.
Bon dimanche a vous
Marc-Antoine JAMET
14
JUIL
2014

Même sans la catastrophe qu’il déchaîna sur l’Europe, cet été de 1914 nous serait demeuré inoubliable. Car j’en ai rarement vécu de plus luxuriant, de plus beau, je dirais presque de plus estival, jour après jour, le ciel resta d’un bleu de soie, l’air était doux sans être étouffant, les prairies parfumées et chaudes, les forêts sombres et touffues avec leur jeune verdure. Aujourd’hui encore, quand je prononce le mot été, je ne peux que songer involontairement à ces radieuses journées de juillet que je passai à Baden, près de Vienne. […] La veille de ce 29 juin, en clairs vêtements d’été, joyeuse, insouciante, la foule affluait dans le parc devant le kiosque à musique. La journée était douce ; le ciel sans nuages s’étendait au-dessus des larges couronnes des châtaigniers, et c’était un vrai jour à se sentir heureux. Les vacances approchaient pour les adultes, pour les enfants, et avec ce premier jour férié de l’été, c’était comme s’ils aspiraient par avance tout l’été avec son air plein de félicité, son vert nourri, son oubli des soucis quotidiens. J’étais assis à l’écart de la foule du parc et lisais un livre — je me souviens que c’était Tolstoï et Dostoïevski, de Merejkovski —, je le lisais avec une attention concentrée. […] J’interrompis involontairement ma lecture quand soudain la musique se tut au milieu d’une mesure. […] Instinctivement, je levai les yeux de mon livre. La foule qui se promenait entre les arbres comme une seule masse claire et flottante semblait elle aussi se transformer ; elle aussi interrompait subitement son va-et-vient. Il devait s’être passé quelque chose. Je me levai et vis que les musiciens quittaient leur kiosque. Cela aussi était singulier, car le concert durait d’ordinaire une heure ou plus. Il fallait que quelque événement eût provoqué cette interruption. En m’approchant, je remarquai que les gens se pressaient en groupes agités devant le kiosque à musique autour d’une communication qui, de toute évidence, venait d’y être affichée. C’était, comme je l’appris au bout de quelques minutes, la dépêche annonçant que Son Altesse impériale, l’héritier du trône François-Ferdinand et son épouse, qui s’étaient rendus en Bosnie pour assister aux manœuvres, y avaient été victimes d’un assassinat politique.
(suite…)