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11 NOV 2018

Retrouvez ici le discours que j’ai prononcé ce matin, à 11 heures, au Monument Mémoire et Paix, à Val-de-Reuil, à l’occasion du Centenaire de l’Armistice de 1918

Discours de M. Marc-Antoine JAMET

Maire de Val-de-Reuil

à l’occasion du Centenaire de l’Armistice de 1918

Monument Mémoire-et-Paix à Val-de-Reuil/

Dimanche 11 novembre 2018à 11 heures

 

 

Chers amis européens, chers concitoyens rolivalois,

Cette cérémonie n’est pas banale. Elle n’est pas un anniversaire. C’est une commémoration. On y parle de guerre et, pourtant, elle fait l’apologie de la paix. On y exalte, à juste raison, le courage de ces jeunes corses ou bretons, qui eurent l’inconscience ou la force d’âme, à vingt ans, avec d’autres auvergnats, picards ou normands, de monter à l’assaut d’une colline ou d’une tranchée, pour défendre les beffrois et les clochers d’un pays dont il ne parlait pas toujours la langue. Mais on oublie parfois d’associer au même hommage les tirailleurs sénégalais, les goumiers marocains, les spahis algériens, les auxiliaires indochinois ou malgaches qui, dans le froid et la boue, depuis l’Atlas et les Aurès, Dakar et le Fouta-Djalon, vinrent défendre une métropole que, pour la plupart d’entre eux, ils n’avaient jamais vue.

Cette cérémonie est paradoxale. Elle fête la victoire de la France et de l’Angleterre, alliées aux États-Unis d’Amérique, mais elle réunit, fraternellement, avec les représentants de Ritterhude, unsere freundin Suzanne Geils, et de Workington, our friend Joan Wright, les délégations de trois des grands pays européens qui, vainqueurs ou vaincus, furent les protagonistes de ce conflit. Au cœur des deux batailles de la Marne et celle de la Somme, autour de Craonne et de Verdun, en Artois et en Flandres, sur le Chemin des Dames, au Morthomme ou à Douaumont, il y eut aussi des londoniens, des écossais et des gallois, des australiens, des canadiens et des indiens et, face à eux, des Prussiens, des Rhénans, des Bavarois. C’est le même sang qui battait dans leurs veines. C’est le même sang qui fut versé. Nous le savons aujourd’hui.

Cette cérémonie est à la fois anachronique et actuelle. Elle rappelle la puissance des empires européens qui, en rose ou en bleu, sur les cartes Vidal de La Blache, s’étalaient sur les cinq continents, mais elle marque aussi le début de leur fin, quarante ans avant l’ère des indépendances. Elle mit aux prises 70 nations, mais certaines, la Pologne dont Letchek Tabor le Maire nouvellement réélu (il faut toujours réélire un bon maire) nous adresse un message, ou l’Irlande n’existaient pas juridiquement et d’autres, brièvement apparues, la Tchécoslovaquie ou la Yougoslavie, ont disparus comme État. Le monde est fragile. Au lieu de s’unir, il se fragmente, il se scissionne, il se divise, il se déchire en Ukraine, en Irak, en Syrie, au Mali et, après tout, en Catalogne aussi, parfois plus près encore…

Cette cérémonie n’est pas anodine. Si, dans une vie, il fallait n’en suivre qu’une, c’est à celle-ci qu’il aurait fallu assister, le 11 novembre 2018, car elle marque un siècle d’histoire. Elle est le regard du XXIème siècle, ses craintes et ses découvertes, sur le XXème, ses progrès et ses folies. Elle fait ressurgir l’image de nos grands-parents, pour les plus âgés d’entre nous, de nos arrière-grands-parents, pour les plus jeunes. Chacun de nous, en Allemagne, gnädige Suzanne, en Angleterre, dear Joan, en France, chers amis, avons connu ou entendu parler d’un homme, jeune, qui, un matin d’août 1914, la fleur au fusil, pensant que la mobilisation n’était pas la guerre ou que, si elle l’était, elle serait « fraîche et joyeuse », a quitté ses champs ou son usine, son atelier ou son troupeau. Constant dont je porte le prénom, né en 1897, avait été mobilisé, envoyé sur le front et aussitôt retiré car, caissier à la Banque de France, on lui demanda de veiller à Pau sur nos lingots. Claude, mon autre grand-père dont je porte aussi le prénom, avait quatre ans en août 14 et connaîtra ensuite, avant d’autres errements, la ligne Maginot, la débâcle et l’offlag, mais son père, Ernest, était officier de liaison auprès de l’armée anglaise. Il participa, en première ligne, aux offensives des Tommies, et fût décoré par ses supérieurs britanniques, amateurs du flegme qui porte leur nom, pour avoir continué de se raser sous les balles d’une attaque aérienne ennemie. Vers la fin de sa vie, l’intéressé confessait ne plus être vraiment certain d’avoir entendu l’avion arriver. Nous les avons connus très âgés ces Théodore et ces Victor, ces Otto et ces Karl, ces Bill et ces Bob. Ils n’avaient pas toujours l’air de héros et pourtant ils en avaient été.

Ni notre Ville, ni ce monument n’existaient quand cette cérémonie fût instituée, mais, depuis le décès de Lazare Ponticelli, il n’est plus aujourd’hui une seule commune de France où l’on puisse entourer d’affection les veuves ou partager l’effroi des survivants de ces quatre années et demi d’épouvantables tueries. Nous sommes désormais à égalité devant cette tragédie. Val-de-Reuil est peut-être trop jeune pour avoir une Histoire, mais ses habitants en ont assez vécu pour avoir une mémoire.

Il y aura cent ans aujourd’hui même, à la onzième heure du onzième jour du onzième mois de 1918, les clairons de l’armistice sonnaient le cessez-le-feu sur toute la ligne de front occidentale laissant les combats se poursuivre et le sang se verser en Orient et au centre de l’Europe sur les ruines des empires austro-hongrois et ottoman. Des démocraties triomphaient et des monarchies abdiquaient à Berlin, à Vienne, à Istanbul. Un jour nouveau se levait sur la France, sur l’Europe et sur le monde.

Un jour nouveau, mais un jour triste, un jour sanglant, un jour d’hécatombe. Derrière l’ivresse de la victoire, des pays vacillants se relevaient comme des boxeurs sonnés. Une immense cicatrice traversait notre pays de part en part. De la mer du Nord à la frontière suisse, un gigantesque réseau de tranchées, de boyaux, de postes d’observation, de barbelés, de cratères de bombes, de décombres encore fumants, de fosses communes et de désolation, courait sur notre sol dévasté.

Après plus de quatre ans d’un conflit qui, né à Sarajevo, en Bosnie-Herzégovine, de l’assassinat d’un archiduc autrichien par un étudiant serbe, s’était peu à peu étendu à la quasi-totalité de la planète pour devenir la première guerre mondiale, les canons, les fusils et les mitrailleuses se taisaient enfin. La guerre était finie et, comme sortant d’un interminable cauchemar, dans l’ivresse de la paix retrouvée, les peuples en liesse se juraient les uns aux autres qu’on ne les y prendrait plus, que c’était bien la dernière, la « der des ders », comme chacun le disait dans sa langue et l’espérait dans son cœur. En Français, en Allemand, en Anglais, en Turc, en Polonais.

La guerre, nous savons tous ce que c’est. Ou nous croyons le savoir. Les livres d’histoire, les films documentaires et les films de fiction, les quelques images, les quelques sons qui nous en parviennent sur nos écrans de télévision et par les réseaux sociaux, pire les jeux électroniques enfin, nous en font quotidiennement le récit et nous en proposent une vision, édulcorée et filtrée par d’innombrables censures, dont nous nous accommodons d’autant plus facilement que, Dieu merci, depuis maintenant plus de sept décennies, nous, nous les Français, nous les Européens, n’en avons plus ni subi l’horreur qui est celle de la mort, ni connu la terreur qui est celle des armes, ni senti l’odeur qui est celle du sang. Non, la guerre n’est pas un jeu vidéo. Nos soldats qui se battent pour nous au Sahel ou au Levant savent ce que la guerre, parce qu’elle peut conduire au sacrifice suprême, a de terrible. Nous leur devons le plus absolu des respects.

Ce que nos arrière-grands-parents, puis nos grands-parents, vingt ans plus tard, ont vécu, ce qu’ils ont traversé, ce à quoi ils ont survécu et dont, le plus souvent, ils ne voulaient ni ne savaient parler à leurs enfants, nous n’en avons qu’une bien faible idée. Il est des expériences et des souffrances incommunicables. Jamais dans l’histoire des peuples, l’humanité n’avait consenti un si lourd tribut à la folie humaine. Vingt millions de victimes entre 1914 et 1918, cinquante millions entre 1939 et 1945, tel est le montant de la rançon qu’a exigée et obtenue des hommes ce dieu du carnage, Moloch impitoyable auquel ils ont sacrifié par deux fois leur bonheur et leur raison.

Blasés par l’habitude, soit ignorants, soit indifférents à notre histoire, nous passons chaque jour devant ces monuments commémoratifs que le remords et la piété ont multipliés au centre de nos villes, au cœur de chacun de nos villages et nous jetons un regard indifférent sur ces interminables listes de noms gravés dans la pierre ou le marbre et qu’efface peu à peu le temps. Relisez-les comme je le fais toujours. Ce sont parfois dans nos campagnes des familles entières qui ont été anéanties. Ayons une pensée, en ce jour du centenaire, pour cet effroyable cortège de jeunes hommes, frères, cousins, voisins, que la mort a fauchés au printemps de leur existence. Prenons conscience de ce que notre vieux pays a souffert dans sa chair et dans son âme, de cette hécatombe dont il ne s’est peut-être jamais remis. Un million et demi de morts, quatre millions de blessés sur dix millions de mobilisés. La guerre avait marqué de son signe fatal une maison, une famille, un foyer sur deux. A Liverpool, à Brême, à Rouen ou à Evreux, elle laissait des gueules cassées et des grands blessés, des orphelins, des veuves et des femmes seules qui, par millions, avaient fait tourner l’économie, soutenu l’effort de guerre, travaillé dans les usines d’armement, moissonné les champs, soigné les blessés. Oubliant qu’on ne peut se réconcilier qu’avec son ennemi, à Versailles, elle avait multiplié pour les vainqueurs, les frustrations, pour les vaincus, les humiliations, pour la société des Nations, les désillusions.

Sont-ils morts pour rien, comme on l’a trop souvent dit ? Étrange manière de les honorer que de cracher sur leurs tombes si prématurément ouvertes ! Ces civils que la guerre avait revêtus d’uniformes, entre les mains de qui elle avait mis des armes, qu’elle avait enrôlés sous ses drapeaux, dont elle avait fait sinon des militaires, en tout cas des combattants, aimaient la vie comme nous, auraient pu se marier, fonder une famille, vieillir, mais ils ont accepté de mourir. Par discipline ou par idéal. Pour la patrie, pour la terre natale, pour des valeurs qu’ils voyaient en danger, dans l’espoir d’un monde meilleur et plus juste. C’est bien parce qu’ils sont morts avec Guillaume Apollinaire et Rolland Garros, avec Charles Péguy et Louis Pergaud, avec Jean Bouin et Alain-Fournier, que nous sommes là, c’est à leur mort que nous devons notre liberté d’un côté et de l’autre du Rhin, de part et d’autre de la Manche.

Les clairons de l’armistice n’annonçaient pas la paix, comme nos aïeux ont voulu le croire. Ils ne sonnaient que pour une trêve. Au moins, après deux guerres mondiales, le spectre semble pour toujours écarté des guerres civiles, des guerres intestines, des guerres suicidaires que se livraient les peuples européens, ennemis héréditaires, Français contre Anglais, Français contre Allemands. L’esprit de revanche, le nationalisme westphalien et l’hégémonisme colonial ont disparu. Ne nous faisons pour autant pas trop d’illusions : la guerre n’est pas finie. Nous la menons sous des formes différentes et qu’il nous faut gagner sous peine d’être balayés par l’histoire, contre l’injustice et la misère, pour la justice sociale et l’égalité des chances, contre le fanatisme et l’intolérance, pour la laïcité et la liberté, contre la haine et la violence, pour la fraternité et la solidarité, contre le populisme et le terrorisme, donc contre la guerre et pour la paix universelle. Demain nos enfants feront face aux conséquences du réchauffement de la planète, de la poussée démographique en Afrique et en Asie, de l’envahissement numérique et du recul de l’éthique, de la relégation des banlieues et du mépris des élites, du manque d’eau, de la transformation du travail et du vieillissement des populations européennes. Il y aura deux manière de répondre à ces défis : le rassemblement des intelligences, des talents et des énergies comme nous tentons de le faire ici à Val-de-Reuil, à Ritterhude, à Workington, à Stzum, à Danthiady. Ou bien la rivalité, la compétition, le chacun pour soi et, comme ceux que l’on a appelé les somnambules parce que, à Paris, Londres et Berlin, ils ont provoqué la guerre croyant jusqu’au dernier moment qu’ils n’auraient pas à la faire, l’humanité connaîtra des déconvenues et des drames bien plus graves que ceux dont nous voyons aujourd’hui les prémices se mettre en place. Plus que jamais soyons vigilants. C’est le sens de cette cérémonie.

Vive Ritterhude, Vive Workington, Vive Val-de-Reuil.

Vive la République et Vive la France

12 SEPT 2016

De beaux dimanches de jumelages.

De beaux dimanches de jumelages.

Quand on est le maire d’une ville nouvelle, d’une commune comme Val-de-Reuil, née en 1975, on est évidemment admiratif, presque envieux de voir Stzum fêter ses 6 siècles d’existence.

Dans un monde qui ne cesse de bouger, parfois avec violence, souvent par surprise, en Asie, en Afrique ou en Amérique, vous avez la chance de posséder, depuis 1416, plus qu’un château et des remparts, les repères d’une histoire, l’identité d’une ville, l’héritage d’un patrimoine. Ce sont vos frontières. Vous les connaissez. Vous les maîtrisez. Les guerres ne sont pas parvenues à les faire disparaître. En cela réside votre solidité. Vous abordez les temps présents forts de votre passé et votre regard sur les gens et sur les choses en est différent.

Heureusement entre nos villes, l’une encore enfant, en Normandie, l’autre déjà adulte, près de Gdansk, entre nos habitants, c’est sur la vieille amitié qui existe entre la grande nation polonaise, courageuse, fidèle, souvent héroïque et la République Française qu’a pu construire notre jumelage. Nous ne partions pas de rien.

Nous avons en partage des rois et des reines, des pianistes et des savants, des footballeurs et des prix Nobel. Leczinska ou Curie, vos « Marie » sont devenues les nôtres. Frédéric Chopin et Franz Litz ont aimé notre pays et sans doute un peu plus que cela. Ensemble, alliés solidaires, amis réels, nous avons connu des défaites, des espoirs et des victoires. Nous avons eu de l’admiration pour Lech Walesa et du respect pour le pape Jean-Paul II. Nous savons le rôle éminent que joue Donald Tusk en Europe. Nous parlons encore de Solidarnosc.

Alors, bien que, de tous vos partenaires, russes si proches, lithuaniens pas bien loin, allemands vos voisins, nous soyons ceux qui viennent de plus loin, puisqu’il faut 1615 kms pour aller des falaises de la Seine aux plages de la baltique, c’est en amis et en frères que nous venons vous dire notre joie et notre fierté que Sztum en restant cohérent avec son passé ait su gagner le pari de l’avenir, de la modernité en se transformant, en s’embellissant. Que de progrès accomplis depuis quinze ans ! C’est exceptionnel.

C’est l’œuvre, évidemment, de mon ami Lecheck Tabor et de son équipe. Je le salue parce qu’il est pour moi le modèle du bon maire, visionnaire, proche des habitants, honnête, compétent et avisé. C’est aussi le fruit de l’action de tous les habitants de Sztum que nous aimons et apprécions à Val-de-Reuil. C’est la raison pour laquelle nous sommes venus nombreux et que je conduis cette belle délégation où vous comptez des gens qui parlent votre langue qui, pour certains, est maternelle. Pas seulement parce qu’il y a dans notre ville de l’Eure une belle et importante communauté polonaise, mais parce que depuis la fin des années 80 et notre charte de jumelage en 1999, nous avons appris votre hospitalité, votre amitié et votre fraternité. Nous en avons usé. Vous avez fait de même. Pas un marathon, pas une fête sans que nous ayons le bonheur de vous voir et de vous retrouver comme si nous nous étions quitté la veille. De notre côté, nous ne manquons aucune de vos invitations. De beaux dimanches en beaux dimanches, nous apprenons à mieux nous connaître. A l’esprit du jumelage, au fil des rencontres, des danses, des conversations, se sont ajoutées la complicité entre les hommes et l’entente entre les élus. Ce n’est pas un miracle. Pour autant ce n’était pas automatique.

Il faut poursuivre dans cette voie. Familles, écoliers, entreprises, il ne doit pas se passer une année sans que nous ne tissions entre nous un lien supplémentaire. Ainsi pourrait se construire une Europe de fraternité et de proximité. Ainsi reculent la xénophobie et la peur de l’autre. Je suis heureux que Sztum et Val-de-Reuil, compagnons sur la même route, puissent être les instruments de cette harmonie. Continuons. A cœur vaillant rien d’impossible. L’ouvrage est bien commencé. Il ne reste plus qu’à travailler. Polonais et Français, la tâche ne nous fait pas peur. Cela fait six siècles que Stzum va de l’avant. Val-de-Reuil est fier de faire avec elle ce chemin depuis près de vingt ans.

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24 MAR 2015

Communiqué du Bureau Fédéral de la Fédération de l’Eure du Parti Socialiste

Au second tour, pour la solidarité et la République,

votons à Gauche, votons pour l’Eure, votons pour l’avenir.

La nationalisation de la campagne a probablement permis de contenir la progression du Front National et, sur certains points de notre territoire, à l’inverser par rapport au score qu’il avait obtenu lors du dernier scrutin européen. Il faut s’en féliciter. Toutefois cette dimension a pu permettre à une droite sans idées et sans projet d’afficher en guise de programme, dans l’Eure comme dans le reste du pays, la simple photocopie de tracts mensongers, vagues ou polémiques, édités au siège de l’UMP, afin de faire oublier aux électeurs les enjeux concrets, les enjeux locaux des élections départementales. Il faut le regretter.

Peu de citoyens se sont souvenus que c’est la Gauche et ses élus qui leur ont proposé, soixante-dix ans après l’instauration d’un suffrage réellement universel, de désigner à parité entre hommes et femmes leurs représentants aux conseils départementaux. Peu de votants ont reconnu que c’est la Gauche et ses élus, par un découpage équilibré des cantons, qui ont mis fin au système de proportionnelle à l’hectare qui caractérisait les anciennes élections cantonales pour donner la même assise démographique à tous les élus départementaux. Peu d’électeurs ont observé que c’est Gauche et ses élus qui, en imposant aux binômes de candidats de dépasser la barre des 12,5% des inscrits pour être présents au second tour, a voulu redonner de la clarté et de l’efficacité à la gestion des collectivités départementales. Malheureusement, seule une moitié des électeurs, 51%, a considéré, dimanche dernier, que ces réformes démocratiques, ces principes qui ont pu nous être défavorables dans un contexte de division, en renforçant la justice et l’égalité devant le suffrage, méritaient, pour les saluer, de se rendre aux urnes.

Dans l’Eure, ces réformes avaient été précédées, depuis 2001, de très nombreuses autres avancées : pour l’éducation et le logement, pour l’emploi et le développement économique, pour l’environnement et la modernisation numérique, pour la petite enfance et le grand âge, pour le renouvellement urbain et la ruralité. En quinze ans, Jean Louis Destans et les majorités qu’il a conduites ont transformé un département qui, jusqu’alors s’endormait, coincé entre Ile-de-de-France et littoral normand, bercé par le conservatisme de la droite et l’immobilisme de ses notables, en terre d’innovations et de progrès.

En dernier ressort, ce sont les électeurs eurois qui jugent. Il faut s’incliner devant leur décision, l’accepter et la respecter. Il faut aussi en tirer les leçons. Sans doute ne sommes-nous pas parvenus à souligner suffisamment le caractère exceptionnel de ce bilan, ni à mettre en valeur le socle qu’il offrait pour d’autres projets à venir. Il n’en demeure pas moins que les socialistes expriment leur reconnaissance et leur confiance à celui qui a été leur président de Conseil Général, faisant voter à l’unanimité 95% de ses propositions, et dont ils sont fiers qu’il soit leur député. Par simple comparaison, la qualité de cette action qui ne délaissait aucune partie de notre territoire, n’excluait aucune catégorie de sa population, ne méprisait aucun engagement de ses représentants, ne tardera pas à apparaître. A un destin collectif ce sont substitués un système sectaire et une aventure personnelle.

Nous remercions donc tous les électeurs qui se sont portés sur les listes de Gauche pour ce premier tour et tous ceux qui se sont rassemblés espérant leur victoire. Ils doivent poursuivre leur effort de conviction et de mobilisation.

Ils savent que la gestion de leur département ne sera pas la même avec la gauche ou avec la droite. On ne peut prôner, comme le fait cette dernière, une réduction massive de la fonction publique, une baisse des dépenses de solidarité pour les jeunes comme pour les aînés, la disparition des politiques culturelles et de solidarité, et faire croire que cela n’aura aucune conséquence sur la vie quotidienne des Eurois. Le seul débat suscité par l’UMP ne peut être celui qui consiste à savoir qui, entre Jean-Paul Legendre et Sébastien Lecornu, aura l’honneur de s’asseoir dans le fauteuil présidentiel.

Ils savent le risque que représente le Front National. Comme, à toutes les élections intermédiaires, par la forte mobilisation d’un électorat qui, dans notre département, conjugue la perte de repères que ressentent les campagnes et les angoisses que ressentent les villes, le parti de la famille Le Pen bénéficie, en dépit des dérapages de son fondateur, d’une surreprésentation qui n’en fait pourtant ni le premier, ni le second parti de France, encore moins une force d’alternance. Ségrégation raciale, fractures sociales, isolement international, désastre économique restent les fondamentaux de sa politique et c’est pour cela qu’elle demeure, au-delà ou malgré ceux qui y adhèrent, un danger pour la République.

C’est pourquoi, comme l’a fait dans ces termes le Premier secrétaire national du Parti Socialiste Jean-Christophe Cambadélis, nous appelons les électeurs de gauche à se mobiliser sans exception pour le second tour. Pour défendre la solidarité face à la droite et la République face à l’extrême droite, l’Eure a besoin que les valeurs, les idées, les actions de la Gauche continuent de se faire entendre. C’est une cause d’intérêt général.

Il faut pour cela appeler les Eurois au soutien actif, cette semaine et dimanche prochain, dans les bureaux de vote, des candidats de Gauche encore qualifiés pour le second tour dans plus d’une dizaine de nos cantons.

Il faut que, de Pont-Audemer à Conches, de Gaillon à Bourgtheroulde, de Val-de-Reuil à Evreux, de Bourg-Achard à Saint André de l’Eure, de Pont de l’Arche à Bernay, tous les partis de gauche et les forces de progrès fassent bloc : Parti socialiste, Parti communiste Français, le Parti de gauche, Europe Ecologie Les Verts, Parti Radical de Gauche, divers gauche, républicains et démocrates.

Il faut que les électrices et les électeurs de Gauche, hélas trop nombreux à s’être abstenus hier, se rendent massivement aux urnes dimanche prochain et conservent leur unité jusqu’aux régionales.

Partout où les candidats de la Gauche ne sont pas au second tour, nous appelons sans la moindre équivoque au désistement républicain et demandons fermement à l’UMP/UDI, qui ne rejettera certainement pas nos voix, la réciproque. Partout, il faut faire barrage au Front National. C’est l’affaire des républicains et des démocrates.

Partout où les candidats de la Gauche ne sont pas au second tour, nous appelons sans la moindre équivoque au désistement républicain et demandons fermement à l’UMP/UDI, qui ne rejettera certainement pas nos voix, la réciproque. Partout, il faut faire barrage au Front National. C’est l’affaire des républicains et des démocrates.

3 AVR 2014

Polymorphe rouge en arrière-plan, théâtre de l’Arsenal en construction, majorité municipale en liberté.

14 JAN 2014

Voeux de la fédération de l’Eure du Parti socialiste samedi 18 janvier à 11h30 à Evreux

Chère Camarade, Cher Camarade,

Le document, resté inédit, que tu trouveras dans ce mail n’est pas banal.
A l’aube d’une année municipale, européenne, sénatoriale, nous avons voulu t’en adresser une copie. C’est un clin d’oeil. Une référence. Un signe. En 1980, Jackie Desrues donne sa première carte du parti à un jeune homme. Sa famille n’est pas de Gauche et il est de Seine-Maritime. A 26 ans, c’est pourtant dans l’Eure, à la section de Beaumont-le-Roger, qu’il veut « changer la vie » pour soutenir François Mitterrand. Quelques années après, ce militant deviendra premier secrétaire du parti socialiste avant d’être élu Président de la République. Son nom, tu l’as reconnu, c’est François Hollande.

Tous les élus sont des militants. Ils ont commencé ainsi. Ils ont été désignés, soutenus, accompagnés ainsi. Là est leur légitimité. Nos représentants de demain sont probablement déjà parmi nous aujourd’hui. Restons unis, collectifs, solidaires au sein de notre belle fédération pour les accompagner sur ce chemin. C’est dans cet esprit solidaire que je te souhaite chaleureusement une bonne année 2014, une année de confiance, une année, bien sûr, de cohérence et de combat au service du changement et du redressement. Elle commencera pour notre fédération, samedi 18 janvier prochain, par la cérémonie des vœux. Elle se tiendra à 11 heures 30 dans notre local, rue Joséphine à Evreux. Je serais heureux de t’y retrouver, pour la Gauche, pour la République et, bien sûr, pour l’Eure !

Amitiés socialistes.
Marc-Antoine JAMET
Premier fédéral de l’Eure

11 MAI 2012

Des élèves de Ritterhude ont passé une semaine à Val-de-Reuil : « Hallo ihr Deutschen, ich bin ein Franzose » (Simon)

Du 16 au 21 avril, accueillis par Jonathan Devaux le Directeur de l’école Léon Blum et ses élèves, des écoliers de Ritterhude, la commune allemande avec laquelle notre commune est jumelée, ont passé une semaine en France, à Val-de-Reuil et, le temps d’une journée, à Paris entre Tour Eiffel et Jardin d’Acclimatation (un bon choix). Ces échanges sont nécessaires à l’Europe et à nos enfants. C’est pourquoi je choisis le 9 mai, journée de la fête de l’Europe, pour publier ce mot que j’ai reçu de la directrice allemande :

« Cher Monsieur le Maire, nous vous remercions de votre engagement et de votre hospitalité. C’était une semaine très agréable et une très bonne journée à Paris. Sur notre site il y a quelques photos de l’échanges. Ici, l’adresse : http://www.grundschule-ihlpohl.de/frankreich2012-04/. Cordialement. Tanja Jordan (Rektorin). »

Ouvrez le lien. Chacun pourra découvrir des photos de la semaine et les germanistes lire, dans la langue de Goethe, le carnet de voyage de la délégation. Parmi les anecdotes recensées, le souvenir de la carte postale du jeune Simon écrivant à sa famille : « Hallo ihr Deutschen, ich bin ein Franzose. »

 

 

 

 

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