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2 DEC 2016

La joie et les peines de François Hollande.

La joie et les peines de François Hollande

 

Le Président de la République, en renonçant  à briguer un second mandat à la tête de l’Etat, a pris une décision politique lucide et courageuse, une décision personnelle difficile et douloureuse. Peu auraient été capables, face aux mêmes situations, d’en tirer la même conclusion. Dignité de la fonction, respect des citoyens, responsabilité de l’homme d’Etat, François Hollande, a tout pesé avant de se résoudre à cette solution. Continuer aurait été naturel ou normal. Renoncer exigeait de la force d’âme. Il appartient désormais à chacun, s’il a du cœur et de l’esprit, de la lui reconnaître. Revenons à sa motivation essentielle. François Hollande est un homme juste, honnête et sincère. A la différence de ses deux prédécesseurs, il ne termine pas son mandat sous le coup de multiples mises en examen. Il a donc jugé en conscience que, contrairement à d’autres, il ne méritait pas d’être désavoué par son pays et rejeté par son parti. Oui, il a préféré l’humilité à l’humiliation et il a eu raison.

 

Pourtant ce geste, si je le comprends, je le regrette. Au-delà des mots, le Président de la République a gouverné notre pays en cohérence avec les valeurs qui l’animaient, les engagements qui le guidaient, les promesses qui le tenaient : la justice sociale et l’égalité des chances, la solidarité, la liberté et la laïcité. Nous les partageons avec lui. La vie politique ne s’est pas arrêtée, par un petit matin glacial, au Bourget. François Hollande a un bilan qui, étrangement, commence à apparaître : sécurité sociale préservée, priorités, l’école, le logement, la santé, financées, société modernisée et nouveaux droits créés, sécurité renforcée, finances assainies, démocratie préservée, défense de l’environnement renforcée.

 

Sans doute se souviendra-t-on bientôt, alors que débute la prochaine campagne électorale, que le quinquennat qui s’achève devait être celui de « l’enfer ». C’est ainsi, avec réalisme, qu’un des candidats à la primaire de la Gauche, en 2012, peu de temps avant d’être « empêché » d’y participer, avait qualifié la période qui s’ouvrait. Il s’en était clairement expliqué. Crise de la dette, crise de l’Euro, crise du déficit, crise de l’Europe, rien ne serait facile pour celui, de Gauche ou de droite, qui serait élu. Sans dynamique de croissance et sans création d’emploi, le pays était en miettes. L’Etat en faillite. C’est ainsi qu’il avait été laissé par la majorité précédente, son président et son « collaborateur ». François Hollande, sans doute, ne l’a-t-il pas dit et rappelé. A cela, qui suffisait, se sont ajoutés la guerre et le terrorisme. On reconnaîtra un jour le temps, la volonté et l’énergie que ces deux combats ont nécessité. Il a fallu faire face à la mort et à la souffrance. Il a fallu lutter contre la barbarie. Au Mali, en Irak, en Syrie, François Hollande a été ce rempart.

 

Mais notre démocratie n’était plus armée pour faire face à la multiplicité des problèmes intérieurs ou extérieurs qu’elle doit encore affronter. Passage au quinquennat, fin du cumul des mandats, émergence des primaires, décentralisation sans responsabilité et Europe sans âme, ont profondément changé, altéré, banalisé et dénaturé nos institutions. Au fil de réformes éparses et désordonnées, nous sommes arrivés à la fin d’un cycle. Notre pays n’a plus de constance, de cohérence, de cohésion. Il a perdu sa singularité. François Hollande en a payé le prix. Le manque de repères et la dilution de notre identité ont condamné le peuple au désarroi et c’est également une des causes qui a conduit son expérience au charnier.

 

Ce constat objectif ne peut cependant tenir lieu d’explication unique aux événements que nous vivons. Le sens commun, la foi en l’intérêt général, le dévouement au service public ont déserté. Les erreurs individuelles existent et ne se limitent pas à l’incompatibilité évidente entre la déchéance de nationalité et la France des lumières. La coexistence de deux politiques au sein d’un même Gouvernement s’est révélée – comment aurait-il pu en être autrement – mortifère. La fiscalité a laminé les classes moyennes, les salariés, ceux qui ont des revenus et pas de fortune, bien davantage que les plus favorisés. L’inversion de la courbe du chômage, exigence légitime de Florange, obligation face à une France qui n’en peut plus, est devenue le piège de l’Elysée. Tout n’a pas été fait. Tout n’a pas été essayé.

 

Pour autant, précisément face à ce drame qui dure depuis 1974, l’irresponsabilité collective, la préférence pour la polémique, la superficialité médiatique de la Gauche sont devenues tragiques. De certains de ses ministres, de ses collaborateurs et de ses camarades, le Président de la République – c’est une part de son humanité – aura tout supporté : traitrises, ingratitudes, aventures personnelles, ambitions démesurées. Il n’aura été protégé que de deux choses : leur travail et leur loyauté. Une supposée déception, artificiellement proclamée, ne peut être la justification universelle de comportements infantiles et inadmissibles. Une partie de la classe politique, parce qu’elle est perpétuellement moquée, vilipendée et dévalorisée, n’est plus composée que d’ombres, d’apparatchiks ou de caricatures. Il n’y a rien à en attendre de grand ou de sublime. Il reste de la Vème République une démocratie divisée entre national-populisme, régression conservatrice et Gauche éclatée. A cette dernière, il appartient de se rassembler autour de l’idée de progrès et de la notion d’avenir. De se projeter, pas de reculer.

 

A François Hollande, alors que, souvent à droite et parfois à Gauche, hélas, résonnent des propos qui, au lieu de saluer celui qui va s’en aller, hésitent entre vulgarité et médiocrité, je veux simplement dire ma fidélité et mon amitié construites depuis notre première rencontre, entre fonctionnaires, voici trente ans exactement, mes remerciements pour la bienveillance dont il a continuellement fait preuve pour la commune populaire dont je suis le maire, ma reconnaissance pour l’attention qu’il a toujours manifestée pour la fédération du parti socialiste de l’Eure dont il suivait – personnellement – l’actualité, mon respect pour le travail qu’il a accompli pour notre pays. Je pense à son authenticité et à sa résistance, à sa fierté et à son élégance. Je pense, sans arrières pensées, à la joie éclatante qui fût la sienne et qui, voici cinq ans, devînt la nôtre, à la peine, dont, dépourvu d’amertume, mais avec une émotion réelle, il a fait preuve hier, et qui est encore, qui est aussi, aujourd’hui la mienne.

Marc-Antoine JAMET,

Premier secrétaire de la fédération de l’Eure du Parti Socialiste

1 DEC 2016

Réplique aux inexactitudes de Bernard Leroy ancien député de droite de l’Eure : la vérité sur le détournement des Trophées de l’Apprentissage par la droite locale.

Monsieur le Maire du Vaudreuil et ancien député « centriste » de la circonscription,

Pour la deuxième année consécutive, sur la scène de la salle polyvalente du Grand Forum, à Louviers, a eu lieu une cérémonie qui m’a paru, à bien des titres, scandaleuse. Il s’agissait, prétendument, de rendre hommage aux apprentis du CFA de Val-de-Reuil. L’intention aurait pu être louable. Elle n’était que prétexte. A quelques mois d’une échéance législative à laquelle il tient à se présenter, puisque son élection municipale n’a été fabriquée que dans ce but, il s’agissait, en fait et une fois encore, de compenser par quelques paillettes l’indolence, l’immobilisme et l’irrésolution que subit la cité drapière. Il fallait voler au secours, comme pour la patinoire accolée à Caséo, comme pour le numérique perpétuellement promis, comme pour les archives intercommunales (pour lesquelles il fallut racheter Cinram), comme pour à peu près tout, d’un maire qui, bien qu’il délègue déjà une large partie de son travail à notre collègue Anne Terlez, ressemble de plus en plus à ce qu’il dénonce si souvent : un assisté.

Vous avez donc rassemblé sous des projecteurs habitués à de meilleurs comédiens une bien fine équipe. Le public ravi d’une telle farce a pu applaudir ce même clan monocolore qu’il faut féliciter et remercier d’avoir permis que M. Bruno Lemaire et son renouveau finissent cinquièmes, derrière Mme Kosciusko-Morizet et avec seulement 2,4% des voix, lors des récentes primaires, pourtant indiscutablement de droite, qui viennent de se tenir : M. Priollaud, donc, qui, comme sa commune et pour cause, n’a jamais rien fait pour l’établissement qu’il assurait vouloir saluer, M. Morin dont je n’ai pas le souvenir qu’une seule délibération de la Région qu’il préside depuis décembre dernier ait apporté, contrairement aux actions fortes, financées et précises que ses deux prédécesseurs, à mon initiative, avaient prises, un concours particulier au CFA de Val-de-Reuil et, vous même, qui, responsable de l’agglomération Seine-Eure, savez, mieux que quiconque, que la formation n’entre absolument pas dans les compétences de cet établissement public intercommunal.

Je trouvais donc déjà que, en « live » la coupe assez pleine. Vous jugerez donc de mon étonnement à la lecture, samedi dernier, de la presse quotidienne régionale, de découvrir, en différé, présentés comme des citations tirées de votre auguste bouche, des propos que je qualifierai par charité d’inexactitudes béantes quant aux conditions dans lesquelles vous avez détourné les Trophées de l’Apprentissage.

Non, contrairement à ce que vous prétendez, ma colère n’était ni inattendue, ni imprévisible. Dans Paris-Normandie, vous avez feint de découvrir ma réaction et, prenant un ton patenôtre, d’en être surpris. Vous étiez pourtant parfaitement informé de ce que je pensais. J’avais déjà eu l’occasion, en effet, de dire au président, M. Lefebvre, comme au directeur, M. Lejeune, de cet établissement, tous les deux vos sponsors et vos proches, combien il était absurde d’organiser cet événement subrepticement dans une ville qui n’était pas la leur et, l’un comme l’autre, manifestement gênés, en avaient convenu, jurant, foi d’animal, qu’on ne les y prendrait plus. Il avait même été entendu, en 2015, que, si cette manifestation avait une suite, en 2016, elle se déroulerait, non plus hors-sol, mais au théâtre de l’Arsenal. Les promesses n’engagent que ceux qui les écoutent…

Non, contrairement à ce que vous prétendez de manière fausse, je vous ai réellement proposé que cette manifestation ait lieu à Val-de-Reuil. Soutenir le contraire est le signe inquiétant d’une courte amnésie. Toujours attentif à mes propos, les paroles que j’ai prononcées l’année passée ne vous ont pas échappées. J’indiquais clairement que nous aurions plaisir, à 800 mètres des bâtiments du CFA, dans un théâtre qui venait de se construire et avait été inauguré, à accueillir de façon plus appropriée une deuxième édition de ce palmarès de l’artisanat. Un contexte moins électoral que la compétition pour la gouvernance de la Normandie devait permettre, je m’en disais alors certain, de réparer un premier dépaysement. Je vous prie de bien vouloir me pardonner ma naïveté.

Non, contrairement à ce que vous prétendez, il ne m’aurait pas été « facile d’organiser dans ma commune » une semblable cérémonie « depuis quinze ans » car il existait jusqu’à ce que vous la captiez, puis la fassiez disparaître une soirée similaire légitimement organisée par la chambre des métiers, cette fois-ci à l’échelle du territoire de l’agglomération Seine-Eure tout entier qui honorait les apprentis, tous les apprentis, pas simplement ceux du CFA, et à laquelle j’ai participé, sans interruption, à chaque édition, avec fierté, mais à laquelle je ne vous ai, en revanche, jamais vu. Je l’avoue : il ne me serait pas venu à l’esprit de piller ou de pirater un événement organisé par des représentants de la société civile, par des professionnels.

Non, contrairement à ce que vous prétendez de manière assez désagréable et cavalière, je n’étais pas « à Tahiti » pendant que vous remettiez aux uns et aux autres prix et récompenses, car, si je ne sais comment vous faisiez lorsque vous n’étiez pas retraité, je limite toujours, quant à moi, mes déplacements professionnels au strict minimum afin de ne pas rester trop longtemps loin des administrés qui me font confiance et parce que je suis peu enclin à me prélasser aux frais de la princesse. Le raccourci auquel vous vous êtes laissé aller suggérait que je voyageais pour mon bon plaisir. Il se trouve, vous ne pouviez l’ignorer, que je présidais un important Congrès de la Cosmetic Valley. Je remarque qu’il vous est arrivé d’utiliser des mots moins agressifs et plus élogieux pour évoquer un pôle de compétitivité auquel vous avez adhéré et qui ne vous a pas mal traité – c’est le moins que l’on puisse dire – bien que sur 40 membres du conseil d’administration, vous soyez le seul, curieusement, étroitement, à avoir voté contre ma désignation à sa tête. Rentré le matin même, j’ai préféré rester à travailler en mairie. Ma place n’était pas avec vous. Derrière l’écran de fumée de ce rendez-vous débonnaire, devant un quarteron de notables amis, vous ne teniez rien d’autre qu’une réunion politique. Je vous l’ai dit vertement et par l’entremise des réseaux sociaux. J’aurais pu vous le dire plus fermement sur place. Il ne m’a pas semblé opportun de prendre, à votre imitation, des jeunes adultes en otages pour la simple raison qu’il y a des gens qui paraissent polis et font preuve de la plus grande brutalité, qu’il y a des manières de faire qui n’en sont pas et que ce genre de manœuvres politiciennes a une fâcheuse tendance à se reproduire depuis quelques temps sur notre territoire. Twitter a été mon ambassadeur en 140 signes de mécontentement. Rassurez moi : vous n’en êtes pas bouleversé ?

Non, contrairement à ce que vous prétendez, ma première adjointe, Catherine Duvallet, si elle était présente dans la salle, n’a que peu apprécié ces palinodies centristes qui nous faisaient renouer avec l’époque bénie des Jean Lecanuet et des Alain Poher. Elle s’était rendue à ce spectacle la mort dans l’âme, me rappelant, avant tout professeur, qu’elle était persuadée que tous ces garçons et ses filles ignoraient le piège dans lequel ils tombaient. Elle en est revenue ulcérée et indignée. La réalité avait été pire que ce qu’elle avait imaginé.

Non, contrairement à ce que vous prétendez, je n’ai jamais donné mon accord à la forme ou à la rédaction du carton d’invitation qui conviait apprentis, familles, tuteurs et enseignants, à cette soirée. A aucun moment, je n’ai d’ailleurs été consulté ou associé à son élaboration. Ceci est d’ailleurs devenu pratique courante (et méprisante) à l’Agglomération. Il y est désormais habituel d’une part d’inscrire (ou pas) les noms de certains élus sur les « bristols », d’autre part de ne pas les leur soumettre. Le bureau précédent, sous les mandatures de Franck Martin, avait des défauts, mais, par l’entremise de Patrice Yung, prenait toujours l’attache de ceux dont il revendiquait, fût-ce par simple convenance ou obligation, le parrainage. Certains usages voudraient également, lorsqu’on utilise le logo d’une commune et le nom de son Maire, notamment sur un document aux fins de communiquer, que l’on songe à en obtenir l’autorisation. Il n’est pas jusqu’au protocole, art d’accommoder les gestes devenu instrument républicain, repère objectif s’il en est pour des citoyens parfois désorientés, qui ne soit foulé aux pieds, travesti, manipulé, et on peut se trouver, sous votre empire, élu de la commune siège de l’institution censée être fêtée sans pour autant éviter les profondeurs d’un classement typographique qui ne met en valeur qu’une bande de copains. On dit m’avoir associé ? Pas un mot en ce sens ne m’est parvenu. Pas une proposition, pas une date ne m’a été communiquée. Pas un coup de téléphone pour me prévenir ou m’interroger. Pas une réunion de préparation à laquelle nous aurions pu participer. Si on voulait tenir la Ville de Val-de-Reuil éloignée de cette manifestation, on ne s’y serait pas pris autrement. Tout s’est fait loin de la lumière. Sous la table. Clandestinement. Certains de vos amis constatent que, respirant l’encens intercommunal, vous ne vous apercevez même plus des déformations du comportement qui accompagnent, si on n’y prend garde, l’exercice, sans la moindre responsabilité politique à assumer, sans aucun scrutin populaire à considérer, d’un pouvoir cossu et confortable. On sourirait donc en vous voyant déclarer, dans une délicieuse confusion, à deux secondes et trois lignes d’intervalle que j’étais à la fois « invité » et « invitant » à cette surprise-party(sane) en vertu d’un seul et même carton dont vous ne savez plus très bien si j’étais, avec vous, l’expéditeur ou, malgré vous, le destinataire. Mais on sait ce que l’on récolte quand on sème ce mauvais vent pour la démocratie.

Je regrette à votre âge et au mien de devoir vous adresser cette mise-au-point, mais – toujours voyageant – dormir et manger dans l’Eurostar qui me ramenait ce soir de Londres, ne me suffisait pas. Il fallait que je vous dise quelques vérités. Je préférerais m’entendre avec un voisin, qui n’a pas à se plaindre de ce que j’ai fait à sa frontière, que de me demander à quelles mesquineries je serai demain, par lui, confronté parce que 2017 l’y oblige. En proximité.

Marc-Antoine JAMET

Maire de Val-de-Reuil

 

 

 

 

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